@Eric F
mais ne justifie pas la réduction de surface habitable à pouvoir d’achat théorique donné,
ce n’est pas parce qu’on a un sèche linge et un smartphone que n’avaient pas à leur époque ses parents qu’on a vraiment un standard de vie supérieur au quotidien.
Je crois que mon raisonnement tenait à peu près la route.
Les divorcés (bientôt un sur deux « mariages ») occupent
désormais deux logements. Donc tension sur les prix de l’habitat. Conclusion :
on se loge plus petitement puisque le m2 augmente.
D’accord avec vous sur le rapport entre « augmentation
du niveau de vie » au sens de l’INSEE et niveau de vie réel tel que vécu
par tout un chacun : ça n’a pas grand-chose à voir (mis à part le
smartphone).
Dans les années 50, un ouvrier (par exemple le père de ma
femme, ouvrier couvreur, mère au foyer faisant des petits boulots à l’occasion,
et traversant la place Bellecour au moment des rafles des nazis pour aller
bosser, heureusement que la République assurait des études gratuites, ce qui a
permis à me femme de faire hypokhâgne …) pouvait assurer la vie d’une petite
famille. Aujourd’hui, ce serait vraiment difficile, il faut deux salaires
complets.
Cela dit, il y a tout de même enrichissement, c’est
indéniable. Ne serait-ce le fait que la société peut payer des études
supérieures en grand nombre à des jeunes qui commencent à contribuer très tard
à l’économie. Et il suffit de traverser la France en voiture pour voir toutes
les maisons en construction, beaucoup secondaires, et l’entretien des bâtiments,
ainsi que le fonctionnement général (pompiers, SAMU).
Une ou deux anecdotes. Un couple d’amis médecins en retraite
font du ski à 50 km de Grenoble. Mme fait une mauvaise chute. A priori c’est rien.
Puis la nuit ça s’aggrave. Le mari comprend que Mme fait un pneumothorax
(percement du poumon par une côte cassée). Le SAMU propose un hélicoptère à 2h
du matin pour transporter Mme à Grenoble. Finalement, le mari a décidé de faire
le trajet en voiture (1h) car ça revenait à peu près au même en termes de
temps.
Autre anecdote, toujours à 50 km de Grenoble, dans un petit
village. Un vieux de 72 ans fait un petit malaise. Le fils est inquiet et
appelle une ambulance. Le vieux est transporté à Grenoble dans la nuit, scanner
du cerveau le matin et découverte accidentelle d’une tumeur au poumon. Ça
lui a sauvé la vie car petite tumeur cancéreuse de 35 mm opérée sans
conséquence et sans traitement.
Tout ceci participe à l’enrichissement, et finalement c’est
énorme si on compare aux années 60. Les « jeunes » (ceux qui ont
aujourd’hui 30/40 ans) n’en ont aucune conscience, et c’est normal.