@Francis, agnotologue
Merci. Je m’associe à votre propos. En y ajoutant, ceci que pour qu’il y ait des profits, il faut que se poursuive, aussi tranquillement que possible, l’exploitation du travail, des consciences et des coeurs.
Or, sur ce point de la « libération de la parole »... du bon peuple... De Gaulle aura été un expert qui savait très bien ce qu’il faisait, ainsi qu’en aura témoigné l’un de ses aides de camp (1946-1949), Claude Guy, qui rapporte, dans l’ouvrage En écoutant de Gaulle, qu’il a publié chez Grasset en 1996, cette réponse donnée à une question que posait au Général, le 17 décembre 1946 à Colombey-les-Deux-Eglises, l’amiral Thierry d’Argenlieu, alors en partance pour l’Indochine, sur le « régime que je souhaiterais pour la France »...
« Ce
régime serait à peu près celui-ci : il faudrait d’abord
organiser un système dans lequel des hommes doués, des hommes
disposant d’une réelle autorité, se consacreraient exclusivement
aux affaires publiques. Et puis, à côté de ce premier système et
en coexistence avec lui, un système à l’intérieur duquel les
Français pourraient se livrer tout leur saoul à ce démon
d’infamie qui les agite : alors là, ils pourraient s’en
donner à cœur joie. Ils pourraient librement… pisser du vinaigre…
baver… déverser leur bile… Seulement entendons-nous bien :
sans que cela empêche aucunement les affaires publiques d’être
gérées dans l’intérêt national !... D’une part, donc :
les pouvoirs publics, la discipline, le prestige et la grandeur. De
l’autre, et se donnant libre cours : l’invective,
l’exclusive, la jactance, la calomnie, et même, si cela est
nécessaire, l’infamie. »