Ce qui contrarie l’auteur (Christian Chavagneux14/10/24).
https://www.alternatives-economiques.fr/christian-chavagneux/lheure-ras-bol-antifiscal/00112724#112724
Le
« plus d’impôts » est aujourd’hui devenu une nécessité. Maîtriser le
dérapage budgétaire par les coupes dans les dépenses en massacrant les services
publics casse la croissance, les recettes budgétaires et la cohésion sociale.
La hausse de la fiscalité doit prendre sa part. Elle est présente dans le projet de budget du gouvernement. Celui-ci répète, à
destination des agences de notation et de la Commission de Bruxelles, que son
programme budgétaire de 60 milliards comporte 40 milliards de
réductions de dépenses et 20 milliards de hausses d’impôts.
La
présentation est biaisée par le fait que l’exécutif « oublie », dans
ses futures recettes, la décision du précédent gouvernement d’augmenter la taxe
sur l’électricité et considère la baisse des exonérations de cotisations sociales sur les bas salaires comme de moindres
dépenses plutôt que comme une hausse des recettes. Si l’on réalise un calcul
plus juste, l’effort sur les impôts est de 30 milliards, soit la moitié du
total.
« Les
forces de gauche ont proposé une sorte de contre-budget. « Une sorte de » car
le document consiste à proposer dix mesures prioritaires d’accroissement des
recettes que les députés NFP porteront lors du débat parlementaire. Le message
politique est clair : on peut maîtriser notre dette publique en récupérant
49 milliards de recettes fiscales sur les 62 milliards, selon la Cour
des comptes, qu’a fait perdre la politique d’Emmanuel Macron.
Une
partie consiste à revenir sur des cadeaux fiscaux des dernières années et au-delà
pour environ 16 milliards (retour des impôts de production, suppression du
prélèvement forfaitaire unique, fin des exonérations de cotisations sociales
au-delà de deux Smic, recentrage du crédit impôt recherche), mais l’essentiel
ouvre de nouveaux champs d’imposition sur des bases peu taxées aujourd’hui
(héritages dorés, un ISF renforcé, taxes sur les superdividendes, sur les
transactions financières…). »