Commission Shaw (1930)
Enquête sur les différents pogroms de l’année 1929 minimisant le rôle du Mufti de Jérusalem. En effet, le Mufti de Jérusalem diffusa des tracts accusant les juifs de vouloir prendre le contrôle de la mosquée d’al-Aqsa. Or sa culpabilité est étrangement écartée alors que son passé, son présent et son futur le situent systématiquement là où le sang des juifs coulent. L’importance de l’aura religieuse du Mufti de Jérusalem et de son clan, le rendait intouchable au risque de générer des troubles encore plus violents.
La Commission Shaw aborde également la vente des terres arabes aux juifs en s’appuyant sur des documents et des témoignages. Elle n’est contestée par aucune des parties mais elle dérange les représentants autoproclamés des arabes palestiniens.
2ème Congrès islamique mondial (1931)
Il s’agit d’une conférence internationale créée en 1926 par une autre figure arabe de l’époque, le roi de la future Arabie Saoudite, Abdelaziz Ibn Saoud, afin de soutenir la communauté musulmane dans le monde. À ses débuts, ce sont environ 100 représentants d’une vingtaine de pays musulmans qui sont présents. La deuxième conférence est dirigée par le Mufti de Jérusalem qui est élu président du Congrès islamique mondial. C’est dire l’importance et l’influence du Mufti dans le monde arabo-musulman.
Le Congrès de 1931 appelle à boycotter les produits juifs et dénonce la menace sioniste visant les lieux saints de la Palestine. Une lettre d’Hassan el-Banna est lue à ce sujet, cette anecdote est confirmée par son compagnon idéologique, le Mufti de Jérusalem.
Hassan el-Banna confie à son gendre, Saïd Ramadan, la mission de créer une branche des frères musulmans à Jérusalem. Ce projet est concrétisé en 1945. Selon le politologue et auteur Hamed Abdel-Samad, un an avant la création des frères musulmans en Égypte, le Mufti de Jérusalem entretenait déjà des liens avec Hassan el-Banna. Quand le Mufti de Jérusalem fuit l’Allemagne nazie, il finit sa route en Égypte accueilli en héros par Hassan el-Banna.