@Aristide
« Le danger est surtout dans la médiocrité de nos politiques présidentiables… »
/Effectivement !
« C’est vrai que la Vᵉ était taillée pour de vrais chefs d’État : on a pu constater que depuis Mitterrand et Chirac qui en étaient, la médiocrité et le clientélisme ont pris la place… »
Il y aurait à nuancer, mais effectivement ils ont été d’une toute autre trempe que les clowns qui leur ont succédé, encore que l’on observera toutefois que le clientélisme a toujours été une marque distinctive de chaque présidence. L’article de Wikipedia sur la question mérite une lecture attentive : https://fr.wikipedia.org/wiki/Client%C3%A9lisme
Le clientélisme politique, comme le définit Anticor, repose sur un échange entre le « client » et l’élu pouvant être résumés de la manière suivante : c’est l’idée d’un pacte s’inscrivant dans la durée avec, d’un côté, un apport de voix et parfois une aide militante et, de l’autre, un emploi, un service ou encore une subvention à une association. Ainsi l’échange n’aura de sens uniquement si l’avantage qu’il procure au « client » repose sur l’arbitraire de l’élu, le « client ». Le contrôle n’est généralement pas transparent. On peut prendre ici l’exemple des associations subventionnées par les mairies qui devront prendre parti au moment des élections. La subvention à ce titre est le levier politique par excellence. En affichant son soutien à l’élu, l’association est assurée du renouvellement de ces subventions si l’équipe est reconduite. Dans le cas contraire, elle risque de tout perdre. Le clientélisme apparaît ainsi comme une zone grise dont la frontière avec la corruption est abstraite, mais il n’est pas considéré comme illégal12.
Par ailleurs, les termes de corruption et de clientélisme sont souvent accolés l’un à l’autre. Donatella Della Porta13 fait la distinction entre le clientélisme, qui doit être perçu comme un échange de faveurs contre des suffrages électoraux, et la corruption politique qui est définie comme un troc ou des décisions politiques contre argent.
Le clientélisme politique constitue à la fois un mode de fonctionnement mais également de dysfonctionnement de l’état car il constitue la négation des valeurs qui fondent l’État et la démocratie. C’est la distinction public/ privé qui est ici en jeu. En effet, lorsqu’il y a interférence entre un échange social de nature privée avec le domaine public (distinction entre le politique et l’administratif), il s’agit d’une forme de corruption ne relevant pas de l’échange économique mais de l’échange social. Cela relève donc du clientélisme au même titre que le copinage politique ou le népotisme.
La distinction entre clientélisme politique et corruption économique est une distinction analytique. Il est en effet difficile de les distinguer dans la réalité car souvent imbriquées.
La corruption économique n’a pas qu’une fin économique puisqu’elle permet d’entretenir la clientèle politique nécessaire à la survie politique des dirigeants.
Cependant, les liens sociaux qui constituent les rapports de clientèles ont pu être détruit par la corruption incontrôlée.
Aussi, le clientélisme politique est instrumentalisé par la corruption économique. En effet, D. Della Porta décrit d’un cercle vicieux clientélisme-corruption-clientélisme dans lequel le clientélisme et la corruption vont dans les deux sens, c’est-à-dire que le clientélisme pousse à la corruption et que la corruption pousse au clientélisme.