@Soucougnan
Le travail
n’est réellement « productif » que dans la mesure où il est
directement intégré dans le processus productif lui-même, par exemple dans le
travail à la chaîne, où chaque maillon, c’est le cas de le dire, apporte sa
propre quantité de travail manuel et physique, parfois mental, aussi, en termes
de réglage des machines, au produit fini, qui serait inachevé sans cette
quantité particulière.
Avec la
robotisation, si l’on remplace les humains par des machines automatiques, il devient
complètement arbitraire de parler de « productivité du travail »,
alors que les « gains de productivité » ne sont plus que ceux des
machines !
C’est aussi
pourquoi on ne parle plus guère, même et surtout en comptabilité, que de « productivité
apparente du travail », par rapprochement et comparaison de la masse
salariale engagée et de la rentabilité de l’entreprise.
Sur une
ligne de production presque entièrement automatisée, plus on robotise et plus
on vire d’ouvriers. Globalement, la « rentabilité-productivité » de
ceux qui restent semble augmenter à chaque « remplacement » et donc logiquement, le
dernier ouvrier sur la ligne doit être super-« productif », super-« rentable »,
et pourtant, on le virera quand même si on peut encore perfectionner le système
robotique.
C’est ce
qui illustre concrètement ce qu’on appelle le « paradoxe de productivité ».
C’est
pourquoi il vaut mieux s’en tenir à la notion de « productivité apparente du travail »
et comprendre que les « gains de productivité » viennent
essentiellement de la technologie, et non plus du travail lui-même, qui n’est
quasiment plus, en termes de rationalisation, qu’une affaire de gestion administrative et commerciale, qui a
néanmoins encore ses propres critères de rentabilité, sans rapport direct avec
la production.
Luniterre