La dette française est au-delà de l’endettement un entêtement (sans travail)
Le travail : le vrai problème des Français
Le rôle du travail et de l'éducation, au niveau du citoyen comme de celui des entreprises, des administrations et du pays c'est à la fois de créer des richesses (des biens, des services) mais aussi d'autonomiser, de rendre libre et indépendant (les individus comme les organisations).
Aujourd'hui les Français ne savent plus travailler sans être subventionnés, payés soit par la dette, soit par l'Etat, soit par de "généreux" donateurs (reconstruction de Notre Dame).
Trois illustrations de nos entêtements (endettement)
- Le social : la France est la championne du monde des dépenses sociales (1/3 des dépenses sociales de l'Europe, 10 % des dépenses sociales du monde). Ce social était autrefois une part prise (une part croissante il est vrai) sur les richesses produites. On peut dire que les profits des entreprises étaient partagés avec tous les Français (ceux qui ne travaillaient pas, qui ne travaillaient plus ou qui ne pouvaient travailler : les enfants, les vieillards, les inaptes, les infirmes...). Aujourd'hui au moins 1/3 du social (les retraites, le chômage et la santé) sont financés par la dette.
Aucune dépense sociale n'est à l'équilibre (entre les cotisations prélevées sur le travail et les dépenses), la dette sociale (symbolisée par cet impôt considérable appelé CSG) s'accroît d'année en année (Exemple pour la sécurité sociale en 2024 qui aura un déficit de 18 milliards, soit 7,5 milliards de plus que les prévisions faites).
Sans cet endettement massif et croissant les Français ne seraient plus soignés à partir de chaque automne par exemple, les pensions ne seraient plus payées à la même époque.
Quand fut inventée en 1945 la sécurité les dépenses étaient censées n'être dictées que par les besoins, s'il n'y avait pas assez d'argent une année on n'empruntait pas (qui nous aurait prêté à l'époque ?) mais on augmentait tout simplement les cotisations patronales (et salariales).
Cette politique du "quoi qu'il en coûte" pouvait fonctionner dans une société jeune (le baby-boom) de la reconstruction où l'on repartait de zéro (ou presque) et où il y avait donc de la marge pour faire payer le monde du travail.
Aujourd'hui les cotisations sociales (appelées encore charges sociales) étouffent l'activité, submergent les entreprises, démoralisent les paysans comme les indépendants.
Le social qui consistait autrefois à réparer les dégâts du travail (accidents, maladie, chômage, retraite) avec les revenus procurés par le travail, ce social est désormais devenu indépendant de l'activité réelle, une méga-industrie qui se développe au détriment de la création de richesses (non seulement nous empruntons des sommes considérables pour faire tourner la machine mais nous importons de plus en plus de produits (de santé par exemple : médicaments comme équipements) parce qu'à force de droits sociaux nous avons oublié les impératifs du travail (être rentable et compétitif). - Le chômage
De 2017 à 2023 le chômage a certes reflué en France (nous avons perdu environ 1 million de chômeurs) en 6 ans. Tout le monde (ou presque) se félicite des résultats sans toutefois prendre conscience de deux phénomènes qui expliquent en grande partie cette décrue du chômage.
- La baisse du coût du travail. Les allègements de charges deviennent énormes dans notre pays (environ 75 milliards d'euros). Ils permettent de baisser le coût du travail.
Le travail non qualifié a été sponsorisé par l'Etat qui prend en charge la presque en totalité des charges sociales mais aussi les dépenses d'apprentissage (pour nous "rapprocher" du modèle allemand d'apprentissage). Le problème de l'abaissement des charges est double :
- il entraîne tout un pan du corps professionnel dans la sous-qualification, le SMIC ad vitam aeternam
- il creuse les déficit (soit de l'Etat soit des régimes sociaux) car bien loin de diminuer les dépenses sociales chaque année les Pouvoirs Publics (encouragés par les politiques) inventent de nouveaux dispositifs sociaux, de nouvelles prises en charge, toujours plus dispendieux.
- La seconde raison de la baisse du chômage est sociologique : un très grand nombre de baby-boomer quitte le travail pour la retraite, ces générations nombreuses (jusqu'aux années 70) laissent la place à des générations bien moins nombreuses (même si l'immigration a compensé un peu) et du coup on manque de travailleurs un peu partout (mauvaise orientation mais aussi mauvaise volonté de nombre de jeunes pour le travail). Le chômage baisse donc parce que les régimes de retraite prennent le relais, en gros ce que gagne l'assurance chômage, l'assurance retraite le perd par un jeu de vase communicants.
Pire encore cette baisse du chômage pourrait n'avoir été qu'un feu de paille, n'étant plus entretenu par de "généreuses" subventions le chômage pour reperdre d'ici la fin 2025 tout le terrain gagné depuis 2017. Notre baisse du chômage n'aura sans doute été obtenue par un endettement croissant mais devenu intenable ("qui qu'il en coûte").
En un mot nous savons baisser les recettes mais en face jamais nous ne baissons les dépenses (bien au contraire).
- Notre-Dame de Paris. Il y a deux façons de considérer la reconstruction/rénovation de Notre-Dame de Paris.
Une formidable opération de communication de la France (et de Macron). Le génie français (qui a tout de même abandonné la cathédrale durant des décennies et l’a laissé brûler par négligence) ce génie français serait toujours là. Ce que nos ancêtres avaient construit en un siècle nous l'aurions refait (ou presque) en cinq années avec une armée de spécialistes, de compagnons, de techniciens et d’ingénieurs ultra compétents et totalement engagés. Tout cela étant couvert (pour une fois) non par la dette mais grâce aux 360 000 donateurs (dont l'auteur de cet article) qui ont couvert le coût de l’émotion et de la reconstruction.
Mais le revers de la médaille de destruction/reconstruction de la cathédrale pourrait être dessiné autrement
- la France a dû mendier (solliciter) des centaines de milliers de donateurs, dont beaucoup de Français auront l’année suivante récupéré de 60 % (entreprises) à 75 % (ménages) de leurs dons via des baisses d’impôts. La reconstruction de Notre-Dame aura donc non seulement coûté plusieurs centaines de millions d’euros de baisse d’impôts (sans doute de 200 à 300 millions) mais elle aura aussi nécessité la mise à disposition d’une véritable armée de fonctionnaires (chercheurs, spécialistes d’institutions publiques, fonctionnaires des ministères, forces de sécurité…) dont les autres tâches auront été négligées ou repoussées (l’entretien et la réparation des autres milliers de monuments que compte notre pays).
Tout comme les Jeux Olympiques ont pu cacher la forêt des Français immobiles n’ayant pas ou plus de simples activités physiques (les jeunes Français sont souvent et fréquemment scotchés chez eux devant des écrans) l’arbre du chantier (réussi semble-t-il) de Notre-Dame cache sans doute la forêt de notre patrimoine laissé à l’abandon, de nos villages désertés, de nos commerces et usines abandonnés.
Les causes du manque de travail sont internes
La France ne travaille plus assez, ni suffisamment en qualité comme en qualité. Non seulement nous ne sommes plus qu’un amoncellement de dettes (pas plus importantes que celles des USA certes) mais avec l’Euro notre endettement et nos paresses rejaillissent sur le reste de l'Europe (qui paie une partie de l'addition). Ces partenaires, souvent plus courageux, avec qui nous partageons la même monnaie et sur lesquels nous nous reposons pour les comptes et le travail.
Une monnaie est le résultat du travail d’un pays, nous ne méritons sans doute pas (plus) l’Euro et si nous devions un jour restaurer notre monnaie nationale (le Franc en l’occurrence) les Français pourraient en quelques semaines comprendre et intégrer que leur travail n’est plus du tout suffisant pour produire des richesses, que nous ne produisons plus grand-chose et que notre monnaie ne nous offre plus au final qu'un bien faible « pouvoir d’achat ».
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