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Commentaire de Alexandre Gerbi

sur Les trois stades de la vie de l'idée ou Mayotte, le désastre et Justin Bridou


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Alexandre Gerbi Alexandre Gerbi 21 décembre 12:21

@Eric F

Concernant le prétendu grand mouvement de la fin des empires, vous noterez que le monde contemporain continue d’être dominé par des empires ayant réussi, à la différence de la France, à se maintenir (Etats-Unis, Chine, Russie...).
 
Contrairement à ce que vous affirmez, il n’y avait rien d’inéluctable à la dislocation de l’ensemble franco-africain. Je vous invite, par exemple, à lire ci-après un article sur la Loi 60-525, ou un autre sur l’affaire gabonaise.

Pour ma part, je suis favorable au droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, et à l’application des principes démocratiques et républicains. Or il se trouve que concernant les anciens territoires africains de la France, contrairement à ce qu’affirme la doxa, ces principes démocratiques et républicains ont été piétinés. C’est un fait.

Après ça, votre histoire de vent de l’histoire et de marine à voile, c’est certes amusant, mais guère pertinent ni conforme à la réalité historique.

Bonne lecture.

Article sur la Loi 60-525 : https://fusionnisme.blogspot.com/2008/06/leffarante-loi-60-525-ou-comment-le.html

Article sur l’affaire gabonaise : https://fusionnisme.blogspot.com/2008/10/alors-que-la-marseillaise-t-une.html

Un article général sur la prétendue décolonisation gaullienne : https://fusionnisme.blogspot.com/2019/11/

Enfin, deux citations de chefs politiques africains de l’époque :

Emile-Derlin Zinsou, en 1985 : « (…) Les leaders politiques africains avaient en commun ceci : ils souhaitaient tous ardemment, la guerre terminéei, une mutation profonde du sort de l’Afrique (…). La profession de foi, la revendication fondamentale n’était pas l’indépendance : aucun de nous ne la revendiquait. Nous réclamions, par contre, l’égalité des droits puisque nous avions les mêmes devoirs jusques et y compris celui de donner notre sang pour la France. (…) La bataille pour l’égalité, pour les droits égaux pour tous, était l’essentiel du combat politique. Mais cette égalité inscrite dans la devise républicaine n’allait pas de soi, en ce qui concerne son application intégrale, dans l’esprit des colonisateurs. Une politique coloniale intelli-gente, prospective, suffisamment ouverte sur l’avenir, qui aurait conduit les peuples coloniaux à la jouissance des mêmes droits que ceux de la métropole, à l’application des mêmes lois, des mêmes règles à tous, aurait certainement modifié le destin de la colonisation.  »

Diori Hamani, en 1960 : « A maintes reprises, le président Houphouët-Boigny, moi-même et les autres chefs des Etats et l’Entente, avons eu l’occasion d’exprimer nos conceptions quant à l’aménagement des organes communautaires pour réaliser avec tous les Etats membres – y compris la République française – un ensemble fédéral vraiment égalitaire, viable et – j’insiste sur ce mot – durable. Pour nous, faut-il le rappeler, le Conseil exécutif de la Communauté et le Sénat de la Communauté constituaient la préfiguration du gouvernement fédéral central et du Parlement fédéral central. Cette évolution, si avait pu s’accomplir, aurait permis de construire, à partir des Etats autonomes, solidaires et égaux, un grand Etat multinational appelé à jouer un rôle exemplaire sur la scène du monde. Force nous est de le constater avec regret : notre grand espoir a été déçu… Le Mali, Madagascar, la Mauritanie, les Etat de l’Afrique ex-équatoriale manifestèrent le désir de… subsistuer au pacte collectif des accords bilatéraux avec la seule République française. La République française a donné son accord, et même son appui, à ces tendances centrifuges. »


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