Voila un article salutaire à faire lire de toute urgence à la fonction publique... de l’Union Européenne.
Parce que celui qui aujourd’hui veut développer un logiciel pour les instances européennes doit le faire depuis un « ordinateur » fourni par leurs soins ... qui est en fait un client AWS.
Pas question d’utiliser son matériel perso, il n’aurait pas accès aux serveurs internes, fut-ce par un VPN.
En ce qui concerne la protection des données, les fonctionnaires du service « sécurité » font désormais plus confiance à Amazon qu’à des développeurs qui travaillent pour eux depuis plus de vingt ans (parce qu’avant, ils utilisaient d’autres méthodes)
Les fonctionnaires n’ont exigé qu’une seule chose d’Amazon : que les serveurs soient localisés sur le territoire de l’Union Européenne. Amazon a donc logiquement choisi de les localiser là où la loi leur est le plus favorable, en Irlande.
Et donc certains doivent tous les jours faire le trajet depuis leur domicile jusqu’aux bureaux à Bruxelles, Luxembourg ou peut-être quelques-uns à Strasbourg — car bien évidemment le télétravail se restreint — tout ça pour se connecter à un service situé en Irlande.
Le plus drôle c’est qu’à l’époque où ils mettaient ça en place, Poutine était qualifié de dictateur pour avoir osé instaurer une loi obligeant Facebook et consorts à localiser toutes les données concernant des citoyens russes sur le territoire national. On peut reprocher beaucoup de choses à Poutine, mais ici ça sent quand même le « faites ce que je dis, pas ce que je fais »...
La souveraineté, dans l’Union Européenne, ça consiste à avoir le droit de choisir de quelle grande firme américaine on souhaite dépendre. Et même cette compétence-là doit impérativement être transférée à Bruxelles...