Bonjour, Astrolabe
Pour illustrer ma méconnaissance des rimes, ce poème que j’ai commis naguère : Le Ravi
Un ravi
provençal, penché sur un ruisseau,
Contemplait le
visage que lui renvoyait l’eau.
J’ai, ma foi,
bel aspect et suis fort bien tourné,
Se disait le
bellâtre en admirant son nez.
Il était, il est
vrai, doté d’un appendice
A faire pâlir
d’envie la plus chargée de vice.
Toutes les
femmes du village, dans leur concupiscence,
Rêvaient donc
d’en user pour apaiser leurs sens.
L’épouse du
notaire et celle du médecin
Avaient tenté
leur chance, mais jusqu’alors en vain.
Quant à celles
du maire et de l’instituteur,
Elles louchaient
vers ce mât pour calmer leurs ardeurs.
Tous les jupons
du lieu lorgnaient avec envie
Cet étonnant
objet à l’allure de vit.
Qu’un petit
rhume bénin lui colore le bout,
Et l’on courait
au viol par ces femelles à bout !
Or donc notre
fada penchait sur le miroir
Ce membre
qu’attendaient ces dames avec espoir.
Un grand
brochet, soudain, surgit de la rivière,
Et de ses dents
aiguës trancha le bout de chair.
L’intimité des
dames s’en trouva fort marrie
Et dut se
résigner aux élans des maris.
Voire ! Car
des jouets nouveaux apparurent au village :
Des Pinocchio en
bois ; Dieu sait pour quel usage !