Eh oui je crois aussi comme vous que nous touchons l’origine du problème, qui n’est pas l’argent corrupteur, mais la soif de sensations des spectateurs. Le sport, ça se vit (je dis ça d’autant plus calmement que je n’en pratique aucun !), et que dès qu’on en fait un spectacle... ça dérape, surtout à notre époque. Nous sommes avides de spectaculaire, hé bien le système nous en fournit. Les Romains se sont fait déjà piéger en leur temps, et après avoir proclamé le christianisme religion de l’Etat ils ont mis près de trois cent ans à arrêter les combats de gladiateurs [1].
Taper sur les athlètes, ça ne sert à rien, ils sont complices, certes, parfois inconsciemment ou à l’insu de leur plein gré, encore certes, mais surtout prisonniers du système. Taper sur les organisateurs ou les marchands d’images, ça serait mieux. Et convaincre les spectateurs... pas évident, je ne vois pas comment. Comme vous le disiez vous-même, pour beaucoup de gens, ce serait comme regarder des poissons dans l’aquarium.
Quand on voit les drames et les larmes exploités et amplifiés en direct par la télé-réalité et par les interviouveurs-vedettes à partir de rien (la Star Ac, Ardisson et les départs de plateau, Delarue et les pleurs), on se dit que ça n’est pas fini, le sensationnel à tout prix...
Merci de vos remarques.
[1] Paul Veyne, L’Empire gréco-romain, Seuil, 2005.