« Dans des échantillons de sang ou de salive, les équipes de Bryan Sykes étudient les séquences d’ADNmt de milliers d’Européens. Les résultats aboutissent à une classification en sept souches génétiques principales, soit sept »clans« qui descendent de sept mères fondatrices. L’âge de chaque groupe est »calculé à partir du nombre moyen de mutations découvertes chez les membres modernes de nos sept clans« , explique le chercheur. Plus le nombre de mutations est important, plus le groupe est ancien. Or, ajoute-t-il, six des sept femmes »avaient à un âge génétique très supérieur à 10.000 ans", c’est-à-dire antérieur à l’arrivée des agriculteurs du Proche-Orient, au Néolithique (9.000 à 3.000 av. J-C). Ebranlée dans ses certitudes, la communauté scientifique se déchaîne contre Sykes avant de se ranger tant bien que mal à ses arguments.
Le chercheur britannique peut ainsi affirmer que plus de 95% des Européens descendent de sept mères : 11% descendent d’Ursula la Grecque (-45.000 ans), 6% de Xenia la Caucasienne (-25.000 ans), 47% d’Helena la Pyrénéenne (-20.000 ans), 5% de Velda l’Espagnole (-17.000 ans), 9% de Tara la Toscane (-17.000 ans), 6% de Katrine la Vénitienne (-15.000 ans) et 17% des Européens ont pour maman originelle Jasmine (-10.000 ans), venue de Syrie. Le clan de chacune de ces femmes a essaimé dans toute l’Europe. Vingt-six autres groupes génétiques ont été identifiés dans le monde, dont treize sont africains."