Belge actuellement en France, et probablement en départ pour un autre continent dans quelques mois, l’image que je garderai de l’Hexagone est globalement celle d’un pays qui se sclérose par son immobilisme, sans chercher à tomber dans le clicher. Arrivé en janvier 2005, j’ai vu le non à l’Europe, la crise des banlieues, la crise du CPE, un système universitaire en faillite, une politique centrée sur le people et non sur les idées,...
Si la France recèle des trésors de paysages et d’architectures, elle ne fait plus rêver, et surtout elle ne suscite pas l’admiration de la part des étrangers. Le système social francais n’est pas ce que je souhaite pour un pays : à force de vouloir établir des protections, j’ai vu par exemple l’accès au logement par les défavorisés extrêmement difficile. Je vois une administration qui freine, un syndicalisme qui bloque toute évolution et qui tue tout esprit d’entreprise, une jeunesse à qui on ne fait plus confiance, et par voie de fait qui n’ose plus prendre d’initiative, un niveau de vie inférieur à d’autres pays proches, comme la Belgique,... Sans parler du marché de l’emploi noyauté par la politique, la prédominance du discours sur l’action,... Quant à l’orgueil francais, il n’est pas le propre des Parisiens, ni de tout les francais. Mais un étranger se lasse de la propagande sur la capitale, qu’elles passent par les publicités pour l’aéroport de Paris en regardant la culture cinématographique, depuis le dernier « Angel-A » en passant par « Amélie Poulain ». Le film promotionnel pour les J.O. à Paris était un chef-d’oeuvre d’une vision fermée sur soi et sur le passé, avec dès le début le refrain « revoir Paris », couvrant des anciennes images. Pas étonnant que Londres ai remporté la victoire, avec un regard ouvertement tourné vers une jeunesse multicuturelle et un projet d’avenirs.
Je tombe dans les clichés ? Les 17 mois que j’ai passé ici m’ont certes fait rencontrer des personnes extraordinaires, mais dans l’ensemble, je partirai avec une image d’une France qui court à sa ruine si elle n’accepte pas de se remettre en question. Et ceci commence déjà par modifier l’image narcissique qu’elle a d’elle-même. Le problème n’est pas tant économique que culturel. On a l’impression en France d’être dans un pays qui, à quelques exceptions près, a peur de l’avenir, et d’accepter que certaines solutions étrangères puissent être meilleur. En résumé, il y a un immobilisme en France et une guerre de pouvoir (à tous les niveaux) qu’il convient de briser pour redonner à ce pays magnifique la grandeur qu’il aura alors le droit de revendiquer.