@ Anonyme
Merci de ce témoignage, qui creuse encore la trace. On peut être et avoir été un gros fumeur et arrêter sans ressentir grand chose. Vous faites porter votre difficulté sur le rituel : je n’y crois pas, il ne joue que dans les premières semaines après l’arrêt. Ce point est exagéré comme je vais vous le préciser.
Ne pas fumer fait mal nul part !!
Tout se passe dans la tête. Distinguons pensée relative à la cigarette et envie de fumer.
L’envie, c’est comme la faim. C’est un signal qui se transmet entre les organes et le cerveau : « c’est le moment de ta dose, sinon tu vas être mal ».
Ce signal ne fait pas mal en soi.
Il y a l’interprétation de ce signal, ce que je vais nommer la pensée relative à la cigarette. « En fumant, je sais que je vais calmer cette tension, je vais pouvoir à nouveau me concentrer sur le papier que je dois finir, etc... »
Une pensée c’est anodin en soi : on peut penser que l’on va gagner à l’Euromillions. Faites un test : restez le plus longtemps possible câlé sur cette idée que vous avez gagné le gros lot. Combien de temps cela occupe votre esprit ? Faites le test : vous auriez mérité de le gagner ce petit magot si vous étiez capable de penser sans interruption plus d’une minute d’affilée. L’esprit s’y refuse. Son job, c’est de fournir une pensée après une autre pensée.
Alors pourquoi pense t-on si souvent à la cigarette quand on cesse de fumer ? Parce qu’au lieu d’accepter cette pensée, normale, déclenchée le plus souvent par des messages internes, le fumeur abstinent la repousse : elle lui fait peur.
Paradoxalement en repoussant la pensée, on l’incite à revenir : c’est par ce processus que se créent les obsessions. Comme un boomerang.
Accepter l’idée que l’on va penser à la cigarette permet d’y faire face sans appréhension. Ce n’est pas cette peur de refumer qui va vous faire refumer...
Vous n’êtes plus obsédés par l’envie de fumer : c’est cool. Vous voila durablement tranquille. Bravo !
Permettez que je vous assure que mettre à jour le message ’Juste une petite’ serait prendre un risque sérieux. C’est comme pour l’alcool : une fois que l’on a été dépendant, c’est quasiment pour la vie. Il suffit de ne pas refumer celle-la : cool. Si vous pensez que vous n’en avez plus besoin, votre femme vous aura rendu un fier service. Sinon faites comme si c"était le cas. Ca marchera ! (J’ai bien conscience que ce genre de conseil peut prêter à sourire, mais du moment qu’il est opérant, faut pas s’en priver).
Longue vie à vous sans tabac. On est mieux, hein ?