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Commentaire de

sur Entre l'envol et la chute (vers une fédération planétaire)


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(---.---.168.239) 21 décembre 2005 18:54

A propos d’utopie, l’histoire donna raison à Edmond Privat (218 000 références sur Google) en 1918, trois ans seulement après qu’il ait été convoqué au ministère des Affaires étrangères, où il lui fut dit que la reconstruction de la Pologne était une utopie.

Dans « Aventuroj de Pioniro » (p. 123 et 124), Privat livra ainsi son avis sur les « utopies », sur la myopie intellectuelle de certains politiques et décisionnaires, de ceux qui, d’une manière générale, font l’opinion :

« (...) Si je regarde maintenant un demi-siècle d’action publique et d’écrits, je constate ce qui suit : durant toute la vie, il fut nécessaire et il est encore nécessaire de lutter contre les préjugés. Des choses que l’on jugeait utopiques sont maintenant devenues des réalités.

« Jamais des hommes de divers pays ne se comprendront entre eux avec l’espéranto à cause des différences de prononciation » disaient mes professeurs au lycée. Nos congrès ont prouvé le contraire.

« Jamais les hommes ne voleront dans l’air car c’est une utopie » disaient-ils. Eh bien, je voyage aux congrès par voie aérienne.

« Jamais les femmes ne voteront. C’est une utopie ». Elles votent maintenant presque partout dans le monde.

« Jamais les Polonais ne retrouveront leur propre État. C’est une utopie » écrivaient les journaux quand je plaidais et écrivais pour cette résurrection. En 1918, la Pologne devint un État.

« Jamais les Anglais ne quitteront l’Inde. C’est une utopie » écrivaient les mêmes journaux lorsque je tentais d’expliquer le but de Gandhi. Maintenant, ils rapportent tous les jours sur l’Inde et Nehru.

« Jamais vous ne réussirez à ce que les hommes s’abonnent à l’écoute de la radio. Ils ont déjà des gramophones » disaient les banquiers que je visitais pour fonder Radio-Genève. Maintenant, ils regrettent qu’une société coopérative, pas eux, nous ait procuré l’argent, et le budget atteint des millions, heureusement sans profit privé.(...) »

En page 40 du numéro de janvier 2006 de Science et Vie Junior, il apparaît que le fait d’« Adopter une langue universelle assez simple pour être apprise par tous les humains » fait partie des rêves de la jeunesse ; c’est le septième dans l’ordre des préférences. Ce qui est surprenant, dans ce même numéro, c’est qu’un article est consacré au Globish, un anglais appauvri, artificiellement vidé de ses ressources et de ses richesses. Pour couronner le tout, une allusion curieuse à l’espéranto, aussi brève que fausse, apparaît dans ce même article : « entièrement artificielle, cette langue a eu du mal à se propager ».

Et pourtant « elle tourne »... cette langue.

Si l’espéranto était « totalement artificiel », chacun de ses mots serait totalement incompréhensible pour quelque être humain que ce soit. Il suffit de voir, par exemple, « Le petit Prince » en espéranto sur /esperanto.utopia.com.br/eta/> (choisir en Unicode) pour se rendre compte que cette langue a tout à fait l’aspect d’une langue naturelle.

Si les publications scientifiques avaient joué leur rôle, il y a lieu de penser que l’espéranto aurait eu moins de mal, voire peu de mal, à se propager. Le professeur Umberto Eco, qui a été amené à l’étudier pour la préparation d’un cours au Collège de France, a dit très justement que l’obstacle n’a jamais été linguistique mais politique.


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