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Accueil du site > Tribune Libre > Entre l’envol et la chute (vers une fédération planétaire)

Entre l’envol et la chute (vers une fédération planétaire)

L’utopie d’hier est l’ordinaire d’aujourd’hui. Le fait qu’une idée soit prématurée ne signifie pas qu’elle ne soit pas réalisable un jour futur.

Le libre arbitre est notre seule vraie richesse et, de ce fait, il doit être considéré comme inviolable. Imposer quoi que ce soit est un crime contre l’humanité, contre nature, contre la conscience. Il ne peut s’agir que de proposer, d’inviter au partage. Ce qui est vérité pour l’un ne l’est pas forcément pour l’autre. L’échange des idées et des points de vue ne peut que nous enrichir mutuellement, mais pour cela, il est une condition sine qua non : le respect réciproque. Ce sont toujours les "idées insolites" qui ont fait avancer la culture humaine, aussi bien dans l’histoire de la science que dans l’histoire de l’art, de la philosophie, de la psychologie et même des religions.

 

L’utopie d’hier est l’ordinaire d’aujourd’hui. Le fait qu’une idée soit prématurée ne signifie pas qu’elle ne soit pas réalisable un jour futur. Dans notre civilisation, avoir l’esprit ouvert, c’est-à-dire sans préjugés, est assez rare, non pas parce que l’intelligence serait absente, mais par conformisme socio-psychologique qui veut qu’on soit en accord avec la majorité, faute de quoi on risque de subir l’exclusion du groupe. Notre horizon mental est proportionnel à notre champ de vision, et nous savons tous que nous avons la vue - comme la vie - courte. Comme la limite des yeux crée l’horizon, seul l’élargissement de notre compréhension peut nous apprendre que plus nous marchons vers l’horizon, plus il s’éloigne.

 

Exclure de notre champ de vision mental tout ce qui le dépasse, sous prétexte qu’on ne voit pas, c’est nous maintenir nous-mêmes derrière les barreaux limités de notre propre prison, c’est être son propre bourreau, en quelque sorte. Ce que je veux signifier par là, c’est qu’il ne s’agit ni d’affirmer, ni d’infirmer, mais d’accepter les "propositions insolites" comme hypothèses de travail et d’aller voir par soi-même si oui ou non, si oui et non, cela est envisageable dans un futur proche, et de le démontrer arguments à l’appui. L’absence de preuves n’a jamais constitué une preuve d’absence. Nous pensons que malgré notre haute technologie, nous demeurons psychologiquement égocentriques, géocentristes, anthropocentristes, et nationalistes primaires de surcroît.

Or, depuis le jour mémorable du 24 juillet 1969, où nous avons aperçu sur nos écrans l’image du vaisseau spatial Gaïa bleue blues, nous savons que celle-ci est un corps astronomique indivis et que nous sommes tous, sans exception, des voyageurs à son bord ; plus jamais - me suis-je dit - les hommes ne se verront séparés et différents les uns des autres. Hélas ! 1010 mille fois hélas ! Cette attitude d’exclusion et de blocage psychologique est toujours de mise.

Aujourd’hui, du moins en Occident, nous avons : d’un côté une science qui nous apprend que notre galaxie est une ruche de cent milliards d’étoiles, dans un univers observable où il existe environ cent milliards de galaxies semblables à la nôtre, avec des dimensions chiffrées en milliers d’années-lumière et où pour notre seule galaxie apparaît le nombre vertigineux de cent mille années-lumière de diamètre (une année-lumière = 10 000 milliards km), et de l’autre côté, une mentalité sectaire, tribale - à quelques exceptions près.

Pour la plupart, nous vivons pour le panem et circenses, malgré toutes les informations que nous avons sur l’Empire romain et sur l’une des causes majeures de sa chute. Les civilisations sont mortelles, elles aussi, et la nôtre se meurt, pendant que la nouvelle est déjà en gestation au sein même de l’actuelle.

Et pendant ce temps-là, notre monde présente une face de plus en plus uniforme, internationalisée par l’économie, les sciences, les mass-médias et les toutes puissantes transnationales qui règnent en despotes quasi absolus et pour lesquelles tout est permis.

Et pendant ce temps-ci, ces mêmes puissances nous disent l’impossibilité de réaliser l’unité dans la diversité, c’est-à-dire l’union de la grande famille fraternelle et humaine, en nous qualifiant d’irréalistes, et selon les latitudes, en nous dénonçant comme fauteurs de troubles, c’est-à-dire dangereux individus. Implicitement, "cartésiennement", tout est fait pour que nous n’ayons plus de but en commun, plus d’idéal à partager, alors voilà quelques-uns des résultats : par excès de matérialisme, nous sommes en train de nous effondrer, de nous étouffer, lentement, mais sûrement.

Faute d’idéal humain véritable, notre indifférence nous conduit droit à la destruction de notre planète et à l’autodestruction. Certes, nous voyons apparaître des tentatives communautaires en Amérique du Sud, en Amérique du Nord, en Europe, mais tout en essayant de rester ouverte et de ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain, je constate qu’il suffit de gratter le vernis économico-démago pour s’apercevoir que le souci majeur est de faire bloc contre... Communautés d’exclusion, en réalité, ou bien il se peut que ce soit pour nous un passage obligé, dont nous ne saurions pas nous détourner. Il se peut...

En face de cela, qu’avons-nous à proposer, tout en prenant en considération le mercantilisme, l’ignorance, la médiocrité et l’égoïsme ?

L’histoire de l’humanité sur Terre nous a appris que c’est toujours un petit nombre - à son propre détriment d’ailleurs - qui met en doute le schéma mental établi comme dogme absolu, qui ose proposer ce que d’autres - par ignorance et par peurs de toutes sortes, peur du ridicule et de l’exclusion entre autres - n’oseront jamais.

Alors nous sommes partis à la recherche de ceux qui osent, en leur demandant de penser avec nous un monde où il n’y aurait qu’une seule nationalité, et où le respect de la diversité dans la solidarité serait notre bien commun.

Vers une communauté planétaire, utopie, rêve de fous, ou recherche nourrie dans l’amour et au nom de l’espérance pour que demain existe encore ?

Quant à "moi", par extrapolation et aussi par humour (noir ?), je me plais à demander ce qui arriverait si un jour une civilisation supérieure à la nôtre établissait le contact avec nous, une civilisation tellement supérieure que, face à elle, nous nous sentirions comme des prédateurs barbares quoique impuissants, immuablement figés dans un âge de pierre révolu. Serions-nous prêts à nous unir enfin ? Certainement, forcément comme dirait M.D., mais je crains que - comme il en va souvent avec les hommes - il ne soit déjà trop tard pour le faire, à moins que...


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25 réactions à cet article    


  • argoul (---.---.18.97) 21 décembre 2005 11:34

    Ce qui est criticable, ce n’est pas le rêve, ni même l’utopie d’une société plus juste et plus fraternelle (malgré la nature humaine qui ne se change qu’avec l’éducation, donc une morale et des conditions économiques suffisantes). Ce qui est criticable est qu’un petit groupe d’utopistes illuminés veuille en faire, par le fer et par le feu, la loi imposée à tous, avec eux-même comme dictateurs, bien sûr. Je ne parle pas de vous, de votre rêve si beau, de Gaïa la blueue vue de l’espace, tout cela est véridique et attachant. Je parle des utopies en marche, celles qui veulent justement NE PAS rester des utopies et violer la durée, violer la conscience humaine, violer le libre arbitre. On ne change pas le monde sans se changer d’abord soi-même. Commençons par soi, l’exemple fera tache d’huile - comme il a toujours fait.


    • Karlof (---.---.11.50) 22 décembre 2005 00:57

      Je trouve votre commentaire assez contradictoire... Par définition, l’utopie c’est quelque chose de bien, de mieux, d’idéal. Ceux dont vous parlez, qui veulent « imposer la loi par le fer et le feu et violer »...etc ne sont pas et ne peuvent pas être des utopistes, ce sont au mieux, des idéologues, au pire des paranoïaques mégalomanes

      Par ailleurs, vous semblez dire qu’une utopie doit rester utopie ad vitam aeternam, ce qui lui enlèverait tout intétêt... Bien des utopies, heureusement, se sont réalisées et d’autres se réaliseront. L’espéranto, par exemple, dont il est question ici, est une belle utopie qu’il est souhaitable de réaliser au plus tôt.

      Vous faites partie de ces gens qui pensent qu’avant de faire quoi que ce soit, il faut « se changer soi-même ».... Ca c’est vraiment l’utopie dangereuse et j’espère que vous n’êtes pas pressé...car votre conseil concerne 6 milliards d’individus ! Et vous en connaissez beaucoup qui se jugent assez mal au point de vouloir « se changer » ? C’est la vieille idéologie chrétienne, respectable certes, mais qui a fait faillite depuis 2000 ans...

      Par contre, montrer l’exemple, oui, d’accord. Je crois à l’éducation et aux utopistes qui font avancer la société qui, à son tour, peut modeler les individus dans le bon sens. Il faut que les gens de bonne volonté, qui sont ultra majoritaires, imposent leur volonté à la petite minorité de prédateurs qui détiennent les pouvoirs occultes et financiers.

      Pas facile ! mais gardons l’espoir.


    • (---.---.168.239) 21 décembre 2005 18:54

      A propos d’utopie, l’histoire donna raison à Edmond Privat (218 000 références sur Google) en 1918, trois ans seulement après qu’il ait été convoqué au ministère des Affaires étrangères, où il lui fut dit que la reconstruction de la Pologne était une utopie.

      Dans « Aventuroj de Pioniro » (p. 123 et 124), Privat livra ainsi son avis sur les « utopies », sur la myopie intellectuelle de certains politiques et décisionnaires, de ceux qui, d’une manière générale, font l’opinion :

      « (...) Si je regarde maintenant un demi-siècle d’action publique et d’écrits, je constate ce qui suit : durant toute la vie, il fut nécessaire et il est encore nécessaire de lutter contre les préjugés. Des choses que l’on jugeait utopiques sont maintenant devenues des réalités.

      « Jamais des hommes de divers pays ne se comprendront entre eux avec l’espéranto à cause des différences de prononciation » disaient mes professeurs au lycée. Nos congrès ont prouvé le contraire.

      « Jamais les hommes ne voleront dans l’air car c’est une utopie » disaient-ils. Eh bien, je voyage aux congrès par voie aérienne.

      « Jamais les femmes ne voteront. C’est une utopie ». Elles votent maintenant presque partout dans le monde.

      « Jamais les Polonais ne retrouveront leur propre État. C’est une utopie » écrivaient les journaux quand je plaidais et écrivais pour cette résurrection. En 1918, la Pologne devint un État.

      « Jamais les Anglais ne quitteront l’Inde. C’est une utopie » écrivaient les mêmes journaux lorsque je tentais d’expliquer le but de Gandhi. Maintenant, ils rapportent tous les jours sur l’Inde et Nehru.

      « Jamais vous ne réussirez à ce que les hommes s’abonnent à l’écoute de la radio. Ils ont déjà des gramophones » disaient les banquiers que je visitais pour fonder Radio-Genève. Maintenant, ils regrettent qu’une société coopérative, pas eux, nous ait procuré l’argent, et le budget atteint des millions, heureusement sans profit privé.(...) »

      En page 40 du numéro de janvier 2006 de Science et Vie Junior, il apparaît que le fait d’« Adopter une langue universelle assez simple pour être apprise par tous les humains » fait partie des rêves de la jeunesse ; c’est le septième dans l’ordre des préférences. Ce qui est surprenant, dans ce même numéro, c’est qu’un article est consacré au Globish, un anglais appauvri, artificiellement vidé de ses ressources et de ses richesses. Pour couronner le tout, une allusion curieuse à l’espéranto, aussi brève que fausse, apparaît dans ce même article : « entièrement artificielle, cette langue a eu du mal à se propager ».

      Et pourtant « elle tourne »... cette langue.

      Si l’espéranto était « totalement artificiel », chacun de ses mots serait totalement incompréhensible pour quelque être humain que ce soit. Il suffit de voir, par exemple, « Le petit Prince » en espéranto sur /esperanto.utopia.com.br/eta/> (choisir en Unicode) pour se rendre compte que cette langue a tout à fait l’aspect d’une langue naturelle.

      Si les publications scientifiques avaient joué leur rôle, il y a lieu de penser que l’espéranto aurait eu moins de mal, voire peu de mal, à se propager. Le professeur Umberto Eco, qui a été amené à l’étudier pour la préparation d’un cours au Collège de France, a dit très justement que l’obstacle n’a jamais été linguistique mais politique.


      • Henri Masson 22 décembre 2005 06:52

        « Le petit prince » en espéranto, c’est sur un site brésilien nommé justement « esperanto-utopia » smiley

        Veuillez m’excuser d’avoir oublié que la signature automatique de mon commentaire n’était pas enclenchée.

        J’ajouterai un commentaire à mon commentaire à propos du fonctionnement de cette utopie que j’ai pu constater une fois de plus hier en visitant tout à fait par hasard un site de jeunes de pays d’Extrême-Orient (Vietnam, Japon, Corée, Chine...). Le nom de ce site, « la amikeco » (l’amitié), est tout un programme ! Et il fonctionne...

        En cliquant sur les différents numéros, de 01 à 13 sous « Pasintaj numeroj » (numéros antérieurs), il apparaît clairement que ces jeunes ne restent pas dans la banalité et qu’ils traitent avec aisance de divers sujets alors que bon nombre d’entre eux n’ont commencé l’étude de la langue que très récemment. Comme ils ont très souvent étudié l’anglais (certains sont même enseignants d’anglais), ils sont en mesure de comparer ce qu’ils peuvent comprendre et exprimer dans une langue acquise péniblement et à grands frais, et une autre conçue pour jouer le rôle de langue internationale.


      • Sylvio (---.---.20.130) 21 décembre 2005 19:36

        Merci pour cet article qui apporte une très bonne définition de l’utopie. Pourquoi rêver d’un monde meilleur pour tous est-il si mal vu aujourd’hui...

        Quand vivra-t-on dans une civilisation digne de ce nom ? Si tous les hommes avaient à coeur de rêver et d’avancer vers un monde meilleur au lieu de se plaindre et de stigmatiser l’autre, on ferait un grand bon en avant.


        • Scipion (---.---.39.123) 22 décembre 2005 09:00

          « Pourquoi rêver d’un monde meilleur pour tous est-il si mal vu aujourd’hui... »

          Parce que l’histoire nous enseigne que ceux qui ont mis en route le processus de construction d’un monde meilleur ont fait des dizaines de millions de morts !

          Alors, non merci, sans façon...


        • skirlet (---.---.15.248) 22 décembre 2005 12:19

          L’histoire démontre également que les théories qui tentent changer la nature humaine au mienx ne marchent pas, au pire mènent à des tragédies. Faisons un peu de bien autour de nous sans faire violence à notre nature, le monde sera meilleur smiley


          • Emile Red (---.---.79.28) 22 décembre 2005 14:09

            L’histoire ne montre rien du tout.

            La recherche d’un monde meilleur n’a jamais été (jusqu’à présent) tentée par un ensemble de quidams voulant qu’une utopie fraternelle existe, sans une répression immédiate.

            Les détenteurs des pouvoirs politiques, idéologiques et financiers ont toujours su que ce serait la fin de leur régne sans partage.

            A moindre échelle, les tentatives autogestionnaires, n’importe où sur la planète, malgré les preuves de viabilité, ont toujours été réprimées par les puissants.


            • Negravaski (---.---.140.54) 23 décembre 2005 10:32

              A la question « Pourquoi rêver d’un monde meilleur est-il si mal vu aujourd’hui ? » Scipion répond : « Parce que l’histoire nous enseigne que ceux qui ont mis en route le processus de construction d’un monde meilleur ont fait des dizaines de millions de morts » (22 décembre).

              Peut-être en effet est-ce pour cela que les « utopies » sont mal vues. Mais il vaut la peine de faire un effort de discernement. S’il est vrai que certains ont mené l’humanité à la catastrophe en proclamant qu’ils travaillaient à l’amélioration du monde, il n’en reste pas moins que d’autres, qui ont proclamé la même chose, ont prouvé par leurs résultats que leur initiative était justifiée. Sans les Gandhi, les Martin Luther King, les suffragettes et bien d’autres, la société serait encore axée sur l’esclavage, les femmes n’auraient aucun droit, les gens de couleur n’auraient aucune protection contre le racisme et la condamnation pour opinion divergente serait une réalité quotidienne. Bien sûr il y a encore énormément à faire dans ces domaines-là et dans bien d’autres. Mais il est bon de commencer par soi-même et peut-être que la première chose à faire consiste à cultiver notre esprit critique, à nous entraîner au discernement. Il y a tant de journalistes, de politiciens, de personnages prestigieux qui émettent, souvent de bonne foi, des messages fallacieux absorbés tels quels par tout le monde que nous nous laissons avoir, faute de prendre du recul et de vérifier les faits. Il n’y a aucun rapport entre la réalité et ce que pense la majorité, et ce qui paraît évident peut être une erreur. La Terre était ronde même quand tout le monde la croyait plate. Nous avons trop tendance à prendre position immédiatement, sur la base d’un titre de journal ou d’un jugement prononcé à la télé, sans nous demander quel est le degré de compétence de celui qui s’exprime ainsi. Le nombre de ministres qui disent des âneries parce qu’on leur demande un avis alors qu’ils n’ont pas ouvert le dossier est ahurissant, de même que le nombre de spécialistes qui parlent avec une autorité usurpée d’un sujet qui est proche de leur spécialité, mais qu’ils n’ont pas étudié en lui-même. Il y a très souvent des vérifications à faire, qui ne sont pas difficiles, mais encore faut-il distinguer ce que l’on sait de ce qu’on croit savoir.

              Toute proposition en faveur d’une fédération planétaire mérite d’être examinée aussi sereinement que possible. Il est aussi absurde d’avoir dès le départ une attitude de rejet que d’avoir une attitude d’accueil enthousiaste qui n’est fondée sur rien.


              • Scipion (---.---.155.220) 23 décembre 2005 12:29

                « Toute proposition en faveur d’une fédération planétaire mérite d’être examinée aussi sereinement que possible. Il est aussi absurde d’avoir dès le départ une attitude de rejet que d’avoir une attitude d’accueil enthousiaste qui n’est fondée sur rien. »

                On ne peut pas mettre sur le rejet et l’accueil enthousiaste sur le même plan. Parce que le rejet est fondé sur une réalité inhérente à la nature humaine : la frustration !

                Quoi que vous fassiez, vous créerez toujours de la frustration, réelle ou imaginaire, soit d’un côté, soit de l’autre. Les « angéliques » ont pour singularité de réussir à mécontenter tout le monde avec des mesures « chèvres et choux ».

                Maintenant, bien sûr, on peut imaginer des gouvernants distribuant à leurs gouvernés des pilules euphorisantes faisant taire toute récrimination.

                Moi, je les recracherais en douce... smiley)


              • Emile Red (---.---.77.239) 23 décembre 2005 12:50

                Tu n’aurais pas besoin de les cracher vu qu’il serait inutile de t’en donner....

                Ah oui c’est vrai tu es contre la limitation des naissances...

                Domage pour nous.


                • skirlet (---.---.118.100) 23 décembre 2005 13:27

                  En tant que personne ayant vécu dans une société où les dirigeants ont essayé de créer « un monde meilleur » et ayant pleinement subi les conséquences, je voudrais ajouter mes deux sous smiley

                  Votre message, Scipion, n’est pas très clair. Vous semblez dire que n’importe quelle action mène à la frustration, elle-même provoquant inévitablement un rejet ?.. Curieux. J’ai passé la majeure partie de ma vie dans un pays qui prônait « prolétaires de tous les pays, unissez-vous », je suis devenue assez allergique aux beaux slogans et à l’angélisme (j’aime bien ce mot smiley, mais j’essaie de garder l’esprit pratique et je pense qu’une idée mérite d’être examinée avant de porter un jugement (qui peut être négatif au final, mais uniquement après réflexion et non sur la base d’un rejet immédiat). Comme j’ai déjà dit, une théorie qui essaie de changer la nature humaine ou qui ne la prend pas en compte ne marchera jamais, et c’est justement dans ces cas-là, si on essaie de l’imposer de force, des tragédies se produisent. Mais il existe beaucoup de choses compatibles avec la nature humaine telle qu’elle est, et qui améliorent notre vie. Entre faire avaler de force des pilules de bonheur et rendre notre vie plus digne, faciliter certaines choses qui restent difficiles uniquement à cause d’un rejet irrationnel il y a de la marge.


                  • Tatiana F Tatiana F 23 décembre 2005 16:07

                    Merci infiniment pour vos interventions qui m’enrichissent. L’intention du départ était celle d’inviter à aller vers ce qui nous unit plutôt que vers ce qui nous divise. Chercher tous ensemble un nouveau chemin, vraiment nouveau, sans essayer de faire du neuf avec du vieux. Ne pas comparer ce qui n’est pas comparable demande du temps, une écoute attentive et peut-être même un autre référentiel plus ouvert et moins arrogant ! Je ne prétends pas avoir « La Réponse », de ce fait je suis heureuse de recevoir tous les points de vue, car je sais par expérience, que ceux qui ne pensent pas comme moi me font autant avancer (sinon plus) que ceux qui sont d’accord avec mon infinitésimal point de vue !

                    À bientôt peut-être...

                    Humainement, tatiana


                  • Scipion (---.---.155.220) 23 décembre 2005 19:02

                    « Votre message, Scipion, n’est pas très clair. »

                    C’est que je me serai mal exprimé.

                    « Vous semblez dire que n’importe quelle action mène à la frustration... »

                    Ce n’est pas ce que j’ai voulu dire, mais que, la plupart des actions, peuvent provoquer des frustrations. Même à l’insu de notre plein gré.

                    Si vous faites quelque chose d’ostensible en faveur d’un groupe humain, vous frustrez automatiquement ceux qui appartiennent à d’autres groupes. Et comme je l’ai dit, les frustrations sont fondées ou imaginaires. Elles sont aussi immédiates ou à retardement. A partir de là, on ne peut pas même pas songer à les contrer.

                    Tenez, dans un registre qui n’a rien de politique... Si j’étais un imam islamiste, je travaillerais actuellement sur les différences de comportement philanthropique des Français après le tsunami de 2004 et après le récent tremblement de terre du Pakistan, qui n’a vraiment pas fait recette, pour « prouver » que les Français détestent les musulmans, même lorsqu’ils touchés par les pires catastrophes naturels.

                    Vous écrivez encore : « J’essaie de garder l’esprit pratique et je pense qu’une idée mérite d’être examinée avant de porter un jugement (qui peut être négatif au final, mais uniquement après réflexion et non sur la base d’un rejet immédiat). »

                    Mon rejet est certes immédiat, parce que mon septicisme absolu à l’égard des utopies planétariennes, des fraternités universelles et des solidarités cosmiques, repose sur vingt ans d’observation et de réflexions.


                  • skirlet (---.---.118.100) 23 décembre 2005 20:20

                    J’ai toujours du mal à vous suivre, Scipion...

                    Agir au nom d’un groupe humain frustre les autres groupes humains.

                    Agir au nom de toute l’humanité provoque un rejet immédiat.

                    Conclusion : ne rien faire smiley))

                    Et que vient faire dedans votre exemple de l’imam ?.. Interprétation variée d’un fait, je connais, les médias la pratiquent tous les jours, mais je ne vois pas de relation directe avec le sujet.

                    Concernant l’ancienneté, moi aussi ça me fait pas moins de 20 ans d’observations et même plus de vécu. Cependant, si je ne crois pas à la fraternité universelle, j’admets tout à fait la possibilité d’un Etat planétaire, bien que dans l’immédiat ce ne soit pas réalisable. Et je crois également à l’existence des projets qui peuvent servir l’humanité dans son ensemble.


                    • Scipion (---.---.155.220) 23 décembre 2005 22:18

                      « J’ai toujours du mal à vous suivre, Scipion... »

                      Je vais essayer autrement...

                      « Agir au nom d’un groupe humain frustre les autres groupes humains. »

                      Quand le gouvernement donne des sommes importantes pour le développement du tiers monde, les habitants des régions sous-développées de France, sont frustrés.

                      Quand un parti politique prend systématiquement - ou donne l’impression de prendre systèmatiquement - le parti des étrangers, ses électeurs le quittent. C’est ce qui est arrivé au Parti communiste.

                      Quand le gouvernement nomme un préfet issu de l’immigration, tous ceux qui aspiraient à devenir préfet sur les mérites qu’ils s’attribuent, pensent que leur concurrent est redevable de sa promotion au fait d’être Kabyle et non pas à ses compétences. Et ils sont frustrés.

                      De même, quand les musulmans apprenent que les Français ont donné beaucoup plus d’argent aux Extrême-Orientaux du tsunami qu’aux Pakistanais du tremblement de terre, ils sont atteints dans leur dignité de musulmans, et du coup, ils en ressentent une frustration supplémentaire.

                      Quand en Italie, les Lombards constatent qu’ils paient beaucoup d’impôts, grâce auxquels les Siciliens touchent beaucoup de subventions, les Lombards sont frustrés.

                      Alors, avant de penser à un Etat planétaire, je vous suggère de commencer par tenter de rabibocher les Flamands et les Wallons...

                      Mais si vous ne pouvez pas comprendre ça, je n’y peux rien...


                    • skirlet (---.---.1.206) 23 décembre 2005 23:46

                      Je comprends que vous mettez tout en vrac. Chez nous, on appelle ceci « dans le potager, il y a le sureau, et à Kiev l’oncle ». Oui, si on favorise un type plutôt qu’un autre, l’autre n’est pas content. Mais on ne parle pas de ça, il me semble. Peut-être c’est justement le gouvernement planétaire qui rabibochera les Wallons et les Flamands qui feront partie de l’Etat planétaire plutôt que d’un pays créé plus ou moins artificiellement smiley

                      N’empêche, les actions de moindre portée sont inefficaces car frustrantes, et celles d’une envergure plus grande n’ont pas lieu d’être, car il faut d’abord régler des questions d’un niveau inférieur. La conclusion est toujours la même - on ne fait rien et on attend que ça passe. Pourtant, ce n’est pas en refusant toute tentative d’amélioration qu’on avance des choses...


                      • Scipion (---.---.155.220) 23 décembre 2005 23:53

                        « ...si on favorise un type plutôt qu’un autre, l’autre n’est pas content. Mais on ne parle pas de ça, il me semble. »

                        Et bien, depuis le début, moi, je ne parle que de ça.

                        « Peut-être c’est justement le gouvernement planétaire qui rabibochera les Wallons et les Flamands qui feront partie de l’Etat planétaire plutôt que d’un pays créé plus ou moins artificiellement smiley »

                        Parce qu’un planétaire ne sera pas artificiel ? Non, au fait, il sera totalement arbitraire. Avec le nord qui fournira la richesse créée et le sud, les systèmes digestifs.


                      • skirlet (---.---.1.206) 24 décembre 2005 00:40

                        Lisez attentivement : j’ai dit que dans l’immédiat un tel gouvernement ne sera pas possible. Quand (et si) la production et les systèmes digestifs seront équilibrés partout, ce serait envisageable.

                        Quant à l’artificiel, tellement de choses autoir de nous le sont... et pour moi ce n’est pas quelque chose de péjoratif. Après tout, l’amanite tue-mouches est naturel et Internet artificiel ; curieusement, je préfère Internet smiley)


                        • (---.---.40.145) 24 décembre 2005 07:30

                          « Quand (et si) la production et les systèmes digestifs seront équilibrés partout, ce serait envisageable. »

                          Alors, en attendant, occupons-nous des choses sérieuses... Pour ma part, c’est ce que je vais continuer à faire.

                          Etant entendu que les planétariens sont parfaitement libres de perdre leur temps comme ils veulent et à ce qu’ils veulent...


                        • skirlet (---.---.104.127) 24 décembre 2005 14:00

                          Encore faut-il définir la notion des « choses sérieuses » smiley Et aussi celle de « perte de temps ». Chacun ses priorités.


                          • Scipion (---.---.40.145) 24 décembre 2005 20:35

                            C’est très facile, dans le contexte.

                            Les choses sérieuses sont celles qui ont une probabilité raisonnable de se produire au cours des dix prochains millénaires.

                            Et la perte de temps, c’est de se consacrer à des perspectives qui ne se réaliseront vraisemblablement pas au cours des prochains millénaires...


                          • skirlet (---.---.15.233) 25 décembre 2005 11:30

                            Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’on fait smiley)

                            Plusieurs pensaient que les femmes voteront dans cent milliards d’années, sinon jamais. Les autres faisaient avancer des choses sans réfléchir si c’était pour un avenir proche ou pas. Ce qui s’est avéré plus productif que les sentences hautaines des donneurs de leçons smiley

                            De toute façon, avec votre crainte de frustrer les gens et votre rejet des projets planétaires je doute fort que vous soyez en train de faire des choses... Que chacun se consacre à ce que lui paraît important.


                            • Scipion (---.---.63.91) 25 décembre 2005 12:45

                              « Plusieurs pensaient que les femmes voteront dans cent milliards d’années, sinon jamais. »

                              Ah bon ?

                              Mais il y en avait aussi qui croyaient qu’en donnant le droit de vote aux femmes, la destin de la planète en serait bouleversé...

                              smiley)

                              Tandis que ceux qui ont donné le droit de vote savaient que ça ne changerait rien à rien. Ils pouvaient donc se le permettre...


                            • skirlet (---.---.107.73) 25 décembre 2005 18:03

                              Ouais, donné. Sur un plateau d’argent. M’est avis que vous parlez juste pour dire kekchôze, et le sujet initial ne vous intéresse pas (plus) smiley

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