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Commentaire de

sur Notre ami le Tsar


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24 mars 2007 09:07

Il est vrai que l’attentat dont vous parlez tombait a pic comme les incursion de tchétchènes au Daghestan. On peut se poser la question de leur organisation par le pouvoir. C’est possible, peut être vraisemblable, mais n’est nullement avéré, pour le moment, a ma connaissance, contrairement à ce que vous laissez entendre.

D’une manière générale beaucoup de positions sur la Russie sont d’abord marquée par une certaine méconnaissance de ce pays et des debats qui nous sont propres.

Anti américain par principe et pro russe par défaut cela est très vrai. J’ais rencontré un copain de Gilbert Mitterrand qui trempe dans les business africain et qui se réjouissais de participer a la vente en Afrique d’une usine appartenant a des « capitalistes américains » a une société russe dont le patron était notoirement un bandit mafieux.

La Tchétchénie est un problème très compliqué. Les russes n’y vont pas avec délicatesse, mais d’une manière générale ils ne sont pas délicats dans ce type de chose y compris avec eux même.

Les méthodes utilisées sont parfois choquantes, mais au fond si les russes ne parvenaient pas à rétablir un peu d’ordre, tôt ou tard quelqu’un d’autre devrait sans doute s’y mettre à leur place parce que la region, c’est potentiellement le Liban plus la Yougoslavie plus l’afganistan reunis.

Prenons le théâtre en 2002. Je ne crois pas du tout que le pouvoir avait intérêt à cet attentat qui donnait l’impression qu’il était impuissant jusque dans sa propre capitale. Il ne savait pas très bien comment réagir, au point qu’il a fait appel a tous les pays occidentaux pour prendre conseil sur les moyens techniques de régler la crise. Et cela, c’est le comportement d’un pays moderne membre de la communauté internationale.

Il semble que ce soit les anglais qui aient le mieux répondu. D’après ce que l’on m’a dit, la précipitation, le manque de coordination, la culture du secret, font que les sauveteurs n’étaient pas informé des méthodes employés (vu le gaz utilisé il aurait fallu pouvoir ventiler les survivant mais pas prévenus ils n’avaient pas le matériel nécessaire et donc n’ont pas pu réagir au plus vite et au mieux pour sauver des vies). A Beslan, il est vraisemblable que le même manque d’organisation ait aggrave les pertes humaines. Mais a nouveau, il n’était nullement dans l’intérêt du régime d’arriver a ce résultat. Tous cela, c’est sans doute du « bordel russe » et pas du complot

Toujours sur la Tchétchénie, il semble vraiment que certains occidentaux se soient amusés dans la région ce qui n’est pas très malin non plus.

Dans ce domaine, existe aussi des préjugés anti russe. L’été dernier j’ais assisté en France a une conférence organisée par les néo trotskistes de Réseau Education Sans Frontière. Ils ont invité de jeunes Tchétchènes pour les former aux médias libre avec l’idée de créer un centre d’information indépendant à Grosny... ! Le slogan : On a gagné avec le CPE, on gagnera avec la tchétchènie.....Méconnaissance totale des réalités locales, prêts à se battre jusque au dernier Tchétchène, hostilité de principe pour la Russie de Poutine....

Une certaine gauche voit dans la Russie poutinienne post soviétique les méfaits de l’ultralibéralisme mondialisé.....Il faut quand meme le faire !

« Volodia » comme vous dites, a toujours une armée. La puissance militaire russe reste la seconde du monde.En matière de dissuasion rien n’a changé. En matière d’opérations classiques l’armée russe reste solide.

Proche orient. Oui la Russie essaye de reprendre sa place sur l’échiquier international, de faire valoir ses intérêts, ce qui est normal et pas moins légitime que dans le cas de la France. Non elle ne tisse pas une toile diabolique. Oui dans certains cas l’expertise de ses diplomates sur la région peut constituer une contribution utile (par exemple conflit israélo palestinien où elle peut avoir une contribution très positive pour diverses raisons). Mais la Russie a assez à faire avec ses problèmes internes pour ne pas chercher à participer à un partage du monde et l’évocation de Yalta ne s’impose pas.

Oui Vladimir Poutine est le petit fil du cuisinier de Staline, mais Soljenitsyne et Sakharov étaient des chercheurs faisant parti des privilégiés du système. Oui c’est un officier des services, mais qui d’autre qu’un membre du système pouvait essayer de remettre un peu d’ordre dan l’état ou était la Russie.

Ces « organes » ne sont pas très sympathiques vu d’occident ou on pense beaucoup répression politique, dissidents. Ils n’étaient pas que cela. Le feuilleton le plus populaire dans le bloc soviétique s’appelait 17 moments de printemps. C’est l’histoire inspirée d’un épisode véridique d’un officier soviétique infiltré dans le troisième Reich. C’est un film humain, délicat, tout en nuances. L’officier soviétique sympathise avec le pasteur anti fasciste. Les Nazis sont aussi des êtres humains etc...

On peut comprendre que de jeunes russes patriotes aient pu s’enthousiasmer pour ce type de rôle. Alors qu’il aurait sans doute pu faire carrière comme apparachik dans des secteurs matériellement plus intéressants et moins risqués, le choix de Poutine est presque plus sympathique. Sans le connaître je suis persuadé qu’il aime son pays et souhaite le meilleur pour la Russie.

A toute sorte de détails, on voit bien que le Président Poutine et son entourage participent de la « culture d’entreprise » du KGB, peur des complot, méfiance vis-à-vis de l’étranger, culte de l’état. Mais je ne crois pas qu’une comparaison avec le Stalinisme apporte quoi que ce soit à la compréhension de la Russie contemporaine. Elle ressort plus tôt de l’amalgame.

Sous Eltsine, existait une réelle démocratisation, une vraie liberté des medias et pas mal de bordel.

Poutine incarne incontestablement une réaction autoritaire de l’appareil d’état de culture soviétique. Peut être est-ce nécessaire pour la Russie au stade actuel.

Je crois que seul l’avenir permettra de trancher.

Poutine (ou les forces qu’il représente) va cette fois ci « designer » un successeur, mais une démocratisation ultérieure n’est pas du tout exclue.

Je suis d’accord avec vous, l’Europe gagnerait souvent a être plus ferme sur ses principes et ses intérêts parce que la Russie est très sensible aux rapports de force, mais en gardant un minimum de bienveillance pour un pays confronté a la sortie d’un l’idéologie socialiste qui l’a martyrisé et qui l’un dans l’autre essaye surtout de faire ce qu’il peut avec ce qu’il a et ce n’est pas simple.


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