• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de armand

sur Passant, va dire à Sparte ...


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

armand (---.---.114.216) 24 mars 2007 18:34

Ce qui est intéressant dans ’300’ c’est qu’il perpétue toute une série de films hollywoodiens qui ont en commun le combat sacrificiel d’une petite bande de héros contre des hordes barbares, ou contre la tyrannie. Et le cadre est invariablement celui d’une guerre antique, ou à l’antique. Ainsi dans ’Gladiator’ les Romains combattent une armée de Germains innombrables et, plus tard, un héros solitaire,entouré d’un petit nombre de camarades, affronte un tyran sanguinaire. Dans ’Le dernier samouraï’, phénomène très intéressant, un officier de cavalerie US, chargé d’entraîner la nouvelle armée moderne du Japon, prend parti pour une poignée de samouraïs traditionalistes dans un combat désespéré. Dans ’Le Seigneur des Anneaux’, le schéma est connu, mais on prête attention tout particulièrement à la charge désespérée de Faramir pour tenter de reprendre Osgiliath aux orcs (dans ’Le Retour du Roi’) sur laquelle on s’attarde nettement moins dans le livre. Dans ’Alexandre’, le héros l’emporte sur des armées innombrables, mais doit battre en retraite et meurt jeune, et maintenant on a la bataille de Thermopyles. Si l’on se rappelle qu’un nouveau ’Fort Alamo’ est sorti aux USA (avec Billy Bob Thornton, bien plus plausible dans le rôle joué jadis par John Wayne), jamais distribué en France, et que seule la peur du politiquement correct a empêcé Oliver Stone de tourner un film sur le général Custer, alors le phénomène devient bien lisible. Dans tous ces cas (sauf le film de Tom Cruise - on n’allait pas le faire mourir mais il est salement blessé !) le héros meurt, sa bande de guerriers périt jusqu’au dernier. N’est-ce pas là une résurgence de toutes ces glorieuses défaites qui, bien plus que les victoires, ont marqué l’inconscient collectif des peuples - Roland à Roncevaux, le roi Arthur, la Garde à Waterloo, Harold à Hastings, Gordon à Khartoum, la Légion à Camerone... On a évacué à l’extrême la mort et le tragique de nos vies, et l’héroïsme, singulièrement absent de nos débats de société, de nos élections et de nos valeurs affichées, fait un retour remarqué par le biais de la forme artistique la plus populaire, le cinéma.


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès