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Commentaire de republicain

sur Ségolène Royal, la crise sociétale et la démocratie


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republicain 27 mars 2007 00:57

Madame Royal est elle de gauche ?

Ceux qui en doutent doivent savoir que Madame Royal s’inscrit dans une tradition méconnue de la gauche française, le socialisme national

Les références de Mme Royal se situent plus dans la tradition « néo socialiste « des années trente La devise de ce courant issu du Parti Socialiste est « ordre, autorité, nation ». Ce mouvement qui veut « renforcer l’État contre la crise économique » s’ouvre aux classes moyennes , réformiste , il valorise l ‘identité nationale. Madame Royal n aurait elle pas pu écrire les lignes suivantes : « Ils y apprendront aussi par quelle discipline sévère chaque citoyen doit se hausser hors des passions privées et des intérêts particuliers, pour toujours se placer au point de vue de l’intérêt collectif et dégager ainsi la volonté générale.... Remarquable effort de l’Etat pour échapper à l’emprise des sous-Etats qui tendent toujours à se former dans son sein. Fonction d’autorité, comme on voit, et qui n’est pas celle d’un pouvoir déliquescent. Tout justement ce que nous réclamons de notre pauvre Etat français... Second trait, bien plus accentué : le rôle du sentiment national et de la passion patriotique. Là encore nous retrouvons les Jacobins, qui firent du mot patriote le synonyme de révolutionnaire. « Il semble que le sentiment de l’humanité s’évapore et s’affaiblisse en s’étendant sur toute la terre. Il est certain que les plus grands prodiges de vertu ont été produits par l’amour de la patrie. » Mais il ne s’agit pas que d’aimer la patrie : comment les peuples l’aimeront-ils « si la patrie n’est rien de plus pour aux que pour des étrangers, et qu’elle ne leur accorde que ce qu’elle ne peut refuser à personne » ? Les « néos » ou « socialistes nationaux » ont pour chef de file Marcel Déat et Adrien Marquet Ils s’opposent au sein du Parti à Léon Blum en voulant renforcer le contrôle de l’Etat et sont intéressés par les expériences d’un ancien socialiste, Benito Mussolini. Au congrès de juillet, 1933 Léon Blum se déclare « épouvanté » par les propos d’Adrien Marquet sur l’ordre, l’autorité et la Nation. Depuis des mois la question de la participation gouvernementale divise les socialistes. Les « néos » qui refusent de s’incliner devant les décisions du congrès relatives à la discipline de vote au groupe parlementaire (et qui déclarent vouloir voter le budget à la Chambre) organisent une manifestation publique à Angoulême contre la politique du Parti. Le conseil national, à une écrasante majorité, exclut Déat, Adrien Marquet, Pierre Renaudel et leurs amis, et adresse un dernier avertissement aux élus indisciplinés. La scission est consommée. Les néos fondent le Parti socialiste de France. Dans son discours du 17 juillet 1933, Déat insiste sur la nécessité de comprendre le fascisme pour mieux le combattre. Refusant tout attentisme, il veut rallier les classes moyennes aux côtés du prolétariat afin de trouver l’élan indispensable à la défense des intérêts de la nation. Certains passages des Mémoires montrent la fascination de Déat pour le fascisme. Lors de la crise de 1938, il se situe clairement dans le camp des conciliateurs. Plus que jamais, il refuse de voir la France entrer en guerre pour des motifs autres que la défense de son intégrité territoriale : ainsi, le 4 mai 1939, au lendemain de l’annexion par l’Allemagne de la Bohême-Moravie, il publie son fameux article intitulé « Mourir pour Danzig ? ». A partir de juin 1940, Déat privilégie de plus en plus le thème du redressement national, fruit d’un élan unanime de toutes les forces du pays. Parallèlement, disparaissent peu à peu les exigences liées à son bagage intellectuel de gauche. Farouchement opposé au régime de Vichy, dont il dénonce le traditionalisme, le cléricalisme, le militarisme et les liens étroits avec le grand capitalisme, il pense que la France doit collaborer avec l’Allemagne. C’est pourquoi il approuve le tournant opéré à partir de l’entrevue de Montoire. Convaincu que Hitler sera l’artisan d’une Europe nouvelle, Déat entretient d’excellents rapports avec l’ambassade allemande. A partir de l’été 1941 et du lancement de l’opération Barbarossa, il ne met plus en doute la nécessité de fondre la France dans le " moule totalitaire «  Déat s’est enfermé dans une vision fantasmatique du nazisme. Indubitablement, il est fasciné par la mystique germanique du Volk, c’est à dire du peuple comme totalité organique constituant la substance même de la communauté éthique.

La destinée des autres Néos - la collaboration - les discrédite durablement, à l’exception de Paul Ramadier . Sous le Front populaire, il fit adopter d’importantes lois sociales. Il s’inspira d’ un « néo « belge, Henri de Man pour avancer l’idée du partage du travail comme solution au chômage Pensant la guerre, Ramadier ne vota pas les pleins pouvoirs et fut même élu « juste parmi les nations » . Anticommuniste, Il se retira en raison de la persistance des grèves en 1947.Sous le gouvernement Mollet, il créa la vignette automobile,. Le socialisme national s’inscrit donc bel et bien dans la tradition de la gauche française mais il est marginal Plus proche de nous Jean Pierre Chevenement, aujourd’hui rallié à Ségolène Royal put incarner certaines formes de ce « socialisme national » mais la dimension « républicaine » l’emporta sur la quête de l ‘identité nationale Très éloigné de la « deuxième gauche » rocardienne mais aussi da la gauche traditionnelle marxiste et internationaliste ce courant connaît un renouveau purement hexagonal qui ne manquera pas d’ interpeller nos voisins


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