@ l’auteur :
Votre démonstration du lien soi-disant indéfectible entre « immigration » et « identité nationale » ne m’a pas vraiment convaincu.
A quelques nuances près, je suis d’accord pour considérer que toute réflexion sur l’immigration doit logiquement englober la question d’identité nationale, en ces termes d’héritages moral et culturel dont vous parlez.
Mais la réciproque, dont vous ne parlez pas, me semble beaucoup plus douteuse, et c’est davantage dans ce sens-là, je pense, que le projet de Nicolas Sarkozy a été critiqué. Il y a en effet quelque chose d’inquiétant dans cette manie, de plus en plus assumée, d’associer l’immigration à toute réflexion sur l’identité nationale. Et encore, je dis « associer »... Très souvent, il s’agit clairement de « fustiger ».
A en croire Nicolas Sarkozy, les valeurs françaises se résument à la monogamie et à l’égalité hommes-femmes... Il lui est dès lors facile d’agiter, sans même avoir à la nommer, la menace que l’immigration représente pour notre culture, purgée de toutes ses valeurs essentielles. Et les amalgames populaires font le reste...
Mon avis est que si le nouveau jeu à la mode est de créer un ministère étiqueté « identité nationale » à chaque thème qui y semble lié, il en faudra autant que de romans et d’essais d’Hugo, de Zola, de Camus, de Voltaire, de Bourdieu, et j’en passe. Ce choix de l’associer exclusivement à l’immigration démontre une vision dangereusement simpliste, voire simplette, de la société française.