Alors, malgrè la pertinence de votre interprétation, ce n’est pas elle qui compte ; c’est le sens que l’auteur a voulu y mettre et ce qu’en comprenne les gens qui a de l’importance.
Très bien vu, Gilles, très bien... Mais...
Mais c’est à tout le langage politique, à tout le langage de la politique, qu’il faut étendre votre raisonnement. Ce qui compte vraiment c’est ce que comprennent, ce que ressentent, ce qu’éprouvent les gens.
Si ça correspond à la réalité, tant mieux, le communicateur politique peut alors tenir compte de la réalité ; si ça ne correspond à aucune réalité, tant pis, l’homme communicateur doit alors tenir compte de l’état de la question telle que l’opinion la perçoit...
Croire qu’on peut changer cette perception est une illusion ; vouloir changer cette perception est une connerie.
A ce propos, je pense irrésistiblement aux zinzintellectuels médiatiques qui s’imaginent faire baisser le sentiment d’insécurité en publiant des statistiques faisant état de la régression de certaines catégories de délits.
Pour en revenir à notre sujet, il est absolument certain que Sarkozy n’a absolument aucune idée de ce qu’est l’identité nationale et que ses conseillers lui ont livré la formule parce qu’elle sonnait bien eu égard à un message à faire passer en direction d’un public-cible, qui, lui, met tout et n’importe quoi dans un concept dont il ne sait rien, lui non plus...
Il n’y a qu’à considérer les interventions consacrées à l’identité nationale sur AgoraVox. Or, non seulement, les gens ne savent pas ce qu’est l’identité nationale - toutes tendances confondues - mais encore ne veulent-ils pas le savoir. Toutes les interventions qui ont été faites dans le sens de préciser le concept tombent à plat.
L’identité nationale apparaît donc comme un concept d’actualité, dans lequel chacun entend mettre ce qui lui convient, et rien d’autre...
C’est extrêmement instructif du point de vue de la psychologie du « consommateur de politique » et c’est un champ apparemment inépuisable d’observations captivantes.