Précisons le sens des mots.
Un « capitaliste » est quelqu’un qui accumule du capital.
Un « libéral » est quelqu’un qui défend le principe de propriété privée légitimement acquise.
Rappelons Locke, les manières légitimes de faire une propriété est soit :
- par l’acquisition de biens non-appropriés en melant son travail à la Nature. C’est l’acte de travail qui créé la propriété.
- par l’échange ou le don de propriété légitimement crée.
Dans cette définition de « libéral », beaucoup de ceux qui font de l’accumulation de capital ne peuvent se reconnaitre. De tous temps, des individus ont usés de la force, de la violence, directement ou indirectement en usant de la puissance de l’Etat pour accumuler des richesses.
Des grands capitaines d’industrie obtiennent des mesures protectionnistes, pour limiter la possibilité des consommateurs de pouvoir choisir librement leur fournisseur. De même, ils vont carteliser leur secteur en obtenant des lois de monopoles ou d’oligopoles légaux, interdisant la concurrence dans leur pays, càd interdisant à des individus d’avoir des relations volontaires. Aussi, ils vont chercher des subventions, qui proviennent forcément de l’argent pris aux citoyens par l’impôt. Et passons sur les millions de réglementations de mise sur le marché qui ne sont que de la cartelisation ou du protectionnisme déguisés.
Côté capitalisme financier, c’est peut-être encore pire. Et moins connu. Saviez-vous qu’un banquier quand il vous prète de l’argent, il ne l’a pas dans ses caisses ? Quand vous prétez de l’argent à un ami, vous diminuez votre encours de liquidité et votre ami augmente la sienne. Pour une banque, cela ne marche pas comme cela. Elle peut préter de l’argent qu’elle n’a pas. Vous pourriez me dire qu’elle prète l’argent qui est sur nos comptes ou de l’argent que des individus ou des entreprises lui prète. Oui, c’est exact. Mais cela signifie comptablement, que deux personnes sont propriétaires de la même unité de monnaie, car le détenteur du compte considère qu’il possède la monnaie sur son compte, et le bénéficiaire du pret aussi. Ainsi, il y a création de monnaie. Ainsi, le système bancaire jouit d’un privilèges ultime : le droit de préter de l’argent qu’elle n’a pas et qu’elle créé et sur lequel elle va gagner de l’intéret. Ce n’est pas merveilleux ?
Ce mécanisme donne un pouvoir considérable aux banques. Pouvoir qui se traduit par un pouvoir d’achat augmenté entre leurs mains, ainsi, elles achètent des entreprises, transformant les entreprises en organisation menées par des entrepreneurs en des financiers au rendement court-terme. Ceci créé aussi les cycles économiques, les bulles et les cracks. Regardez la corélation entre masse monétaire et cours de bourse ou de l’immobilier, le crack de 1929, la bulle Internet. Autre effet, l’augmentation de masse monétaire conduit à la hausse des prix. Car la monnaie réagit aussi à l’offre et la demande. Si on augmente la quantité de monnaie et qu’il n’y a pas plus de biens, le pouvoir d’achat de la monnaie...ou les prix, exprimés dans cette monnaie, augmentent. Ainsi chute le pouvoir d’achat des ménages pendant que les financiers s’achètent des yachts.
Pour ceux qui ont envie de se cultiver, « What the governement has done to our money ? » de Murray Rothbard, un libéral américain. http://www.mises.org/money.asp
On peut donc être libéral et critique envers les grandes entreprises et la finance, comme on peut être anti-libéral et défendre les grandes entreprises et la finance.
Aujourd’hui, ce qui motive la plupart des anti-libéraux c’est justement le pouvoir gigantesque des grandes entreprises et de la finance. Or, j’espère vous avoir un peu expliqué que cela n’a rien à voir avec le libéralisme, mais qu’au contraire, l’influence est étatique, qui use de son pouvoir pour enrichir les complices.