« Si François Bayrou est au second tour contre Nicolas Sarkozy ? Je n’hésite pas un instant, je vote pour lui. Et j’appelle publiquement à faire comme moi. » C’est un cacique socialiste qui parle. « Après avoir fait campagne contre Sarkozy expliquant qu’il était dangereux, quel autre choix aurais-je ? »
Le cas de cet ancien ministre n’est plus isolé -désignée par les militants sur la foi de sondages qui affirmaient qu’elle était la seule à pouvoir l’emporter sur l’adversaire UMp, Ségolène Royal vacille aujourd’hui face à son rival UDF, en passe de lui ravir son statut de « challenger crédible ».
La vie est ainsi (mal ?) faite que Bayrou a acquis, en quelques semaines, l’envergure qu’elle n’a pas réussi à conquérir aux yeux d’une majorité de l’opinion. La faute de tous ces « éléphants », qui n’ont pas eu les mots pour le dire ?
C’est la conviction de la candidate socialiste, exprimée le 11 mars sur M6. Dieu sait pourtant qu’elle leur a téléphoné, quatre, cinq fois pour certains, afin de leur demander de la complimenter dans leurs propos publics.
A dominique Strauss-Khan, avant son « Grand Jury » du 14 janvier, à Bertrand Delanoë avant le meeting parisien du 6 février...« Tu ne préfères pas que je parle politique ? » Que j’insiste sur nos valeurs ?" a proposé le maire de Paris.
Non, ce dont a besoin Ségolène Royal, c’est d’apparaître comme celle dont personne ne doute. Une gageure alors qu’à cinq semaines du premier tour, Laurent Fabius cache sa consternation devant une campagne dont toute idéologie a, selon lui, disparu, tandis que DSK avoue, en privé, qu’il soutient suffisament la candidate pour ne pas être tenu pour responsable d’une défaite, mais pas trop pour n’être pas balayé en cas d’échec patent...
Les proches de l’ancien ministre de l’Economie réfléchissent déjà à l’après-Royal.