Il est bien clair que l’identité se définit par rapport à l’autre, il n’y a pas d’identité sans altérité. L’identité c’est ce qui nous définit en nous différenciant de l’autre. Là où les choses se compliquent un peu c’est quand un peuple, une nation, un état ont des prétentions à l’universalité et à la défense quasi exclusive de valeurs universelles. C’est pourquoi les questions d’identité nationale qu’agite la campagne électorale nous lancent dans des débats inextricables. La France et sa République ancrée dans les valeurs universelles de la Révolution éprouve naturellement quelque difficulté à cadrer son identité. Comment fait un universaliste qui veut se différencier ? Comment défendre l’idée que « tout homme a deux patries, la sienne et la France » quand on veut se lancer dans un débat identitaire ? Trois pistes pour faciliter le débat : premièrement il y a une France et des valeurs d’avant les valeurs issues de la révolution, on aurait tort de les oublier, deuxièmement nous nous sommes lancés il y a 50 ans dans la grande aventure collective de la construction européenne et nous ne pouvons laisser cela de côté, et troisièmement un peu de modestie dans nos prétentions universalistes ne nuirait pas.