Quelle identité sans l’autre ?
Peut-on être soi sans l’autre ? C’est quoi, l’identité ? Et « l’autre », c’est qui ? Qu’est-ce qui constitue l’identité de nos collectivités ? Voyages, migrations, mondialisation ont fait valser les clochers de nos villages. Quête de sens et d’épanouissement, conflits, attentats et angoisses nous poussent à les retrouver. La question nous taraude, elle est au cœur de la campagne électorale.
La question de l’identité traverse depuis toujours la pensée philosophique, sociologique et psychologique . L’Histoire et la sociologie décrivent, des peuples, toujours en recherche d’une identité et de valeurs-propres. Ces peuples construisent leur identité à travers des choix, des actions et des évènements, heureux ou dramatiques, qui façonnent leur histoire.
A travers, leur création et leur action, Les artistes, les pionniers, les grands hommes ne cessent d’exprimer leur identité et de permettre ainsi à leurs contemporains, de faire résonner en chacun, ses plus nobles aspirations , pour apporter au monde un supplément d’humanité.
Quant à l’économie, elle a pour charge de libérer les hommes et les femmes des contraintes matérielles pour leur laisser le temps de répondre à leurs aspirations essentielles. Quête d’identité et rencontre de l’autre sont existentielles, car l’être humain, tout en restant unique, est un être de relation. A tel point que la perte d’identité et la solitude non choisie peuvent mener certains au désespoir le plus sombre.
Aujourd’hui, cette quête est particulièrement cruciale.
Elle provient, vraisemblablement de l’éclatement des idéologies, en faillite dans leur tentative de répondre aux espoirs des hommes les plus intimes et les plus légitimes. Cette quête, résulte également, d’une forme de rupture de transmission de repères et de valeurs, entre générations.
Comment ne pas relever la déshumanisation croissante des différentes organisations sociales, politiques, entrepreneuriales et médiatiques ? L’homme et la femme sont-ils réellement au centre de ces structures ?
En perdant de vue, cette finalité, ces organisations n’ont-elles pas favorisé plusieurs dérives ? comme la recherche exclusive du pouvoir, du profit ou de la notoriété, la démagogie, la manipulation de l’information, ou encore l’anesthésie des consciences ?
Lors des Conversations Essentielles du 19 mars 2007 à la Cigale à Paris nous avons affronté la question de la perte d’identité. L’absence de connaissance de « qui je suis suis » et l’inconscience de « qui nous sommes », aboutissent à une impossibilité de la rencontre avec autrui.
Pour rencontrer l’autre, il faut être soi.
Quand on ne sait pas soi-même « qui on est », celui qui est un peu différent est rapidement considéré comme un adversaire . Par sa différence, il risque de bousculer le peu de notre identité que nous connaissons. Ce qui est vrai aussi bien pour les individus que pour les structures collectives. En ne se retrouvant qu’entre semblables, on aboutit alors au tribalisme, facteur de grande violence.
De ce fait l’absence de rencontre, de dialogue, de conversations, coupe de l’enrichissement de l’autre, accélère la perte d’identité, et détruit le lien social. Ensemble, nous avons voulu sortir de ce cercle infernal .
Mais le fait même de se poser la question de l’identité prouve que tout est encore possible. Pour découvrir ou renforcer le cercle vertueux de notre relation à soi et aux autres ; nous avons discuté avec des témoins d’humanité :
Animé par Philippe Lefait, journaliste et présentateur des « Mots de Minuit » sur France 2, le débat s’est déroulé autour de Jean-Claude Guillebaud (journaliste), Salomé Zourabichvili (diplomate et responsable politique en Géorgie), Michel Albert (secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences morales et politiques, ancien dirigeant d’entreprises, ancien commissaire général au plan), Christophe André (psychiatre, auteur du best seller « Libres, imparfaits et heureux »), Jean-François Chantaraud (fondateur de l’Organisation du Dialogue et de l’Intelligence Sociale dans la Société et l’Entreprise), Jean-Claude Guillebaud (essayiste et journaliste), Jean-Pierre Lebrun (philosophe), Denis Pérus (artiste peintre et enseignant), Jean-Marie Petitclerc (prêtre salésien, éducateur, membre du Conseil National des Villes), et Monette Vacquin (psychanalyste).
Grâce à leur expérience de vie, leur œuvre artistique et leur réflexion, nous avons découvert des repères. Les personnes qui vous les entouraient sur le plateau étaient les portes paroles de notre questionnement sur ce thème.
Une vie entière ne suffirait pas répondre à cette épineuse question, alors, en un après-midi, nous avons modestement tenté d’explorer ensemble de nouveaux horizons. Quelques interludes artistiques sont venus ponctuer notre conversation et enrichir notre démarche pluri-dipliscinaire. La journée s’est achevée par un grand concert, au cours duquel le groupe « vis à vies » a lancé son nouvel album « première ».
Soyons nous-même, tout en permettant à l’autre d’être soi même, et rencontrons-nous ! tel était le défi de cette journée !
9 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON