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Commentaire de Philippe Boisnard

sur Sarkozy sur mon iPod ? Non merci !


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Philippe Boisnard (---.---.82.92) 26 décembre 2005 16:40

Dans ce débat, tout d’abord, il faudrait mettre en évidence ce que l’on appelle le politique, et en quel sens il s’est développé. Il me semble que la démarche de Natacha Q_S est tout à la fois éthique et judicieuse, même si elle se fonde sur des croyances quant au politique et sa dimension pragmatique. En effet, elle pose que le politique tendrait de plus en plus vers l’infomercial ou le politainment. Mais ce « plus en plus » est à relativiser par rapport à une histoire du politique et de son élaboration.

Serait-ce oublier ce qu’ont pu être les jeux politiques athéniens, où tout à la fois étaient mêlés théâtralisation, jeux réthoriques, juridiciasisations etc... politique reposant sur des enjeux privés se se construisant pas selon la volonté de garantir la démocratie ou bien encore de protéger le bien commun.

De même, si on fait un saut hisoriques, comme l’analyse Machiavel aussi bien pour la politique romaine (Discours sur la 1ère décade de Tite Live) que pour la politique de son temps (Le Prince) le politique se constitue dans un ensemble de possibilités pragmatiques capables de tourner le multiple, qui est dirigé par l’affect et certaines constantes anthropologiques, vers ce que désire et veut le pouvoir politique en place.

Le politique n’a jamais été exempt de jeux de pouvoirs d’utilisation de la propagande ou de mots d’ordre, etc.... Et ceci dans un rapport constant aux inovations technologiques, comme ce fut le cas avec la presse Gutemberg, puis le cinéma et la télévision (oublie-t-on l’usage qu’en fit Degaulle au Québec, l’un des premiers usages politiques qui eut lieu), et enfin internet (revoir la campagne de Al Gore, ou en France la campagne des régionales en France).

Sarkozy, avec lequel je ne partage rien tant au niveau culturel que politique, a bien compris cela. Et sa campagne de spam, comme les campagnes ciblées de cet été (sarkoplage) participent d’un souci constant de développement des impacts affectifs de son image devant permettre un progrès de sa notoriété.

Venir critiquer cela est un combat aussi vain qu’inutile, car sur le fond il est bien en rapport avec le politique, politique qui ne tient aucunement dans la morale, ou bien la défense du bien, mais dans la quête du pouvoir à la mesure de ses propres désirs (cf. Lisez Natacha Q_S le Traité Politique de Spinoza, car derrière vos belles idées, vous ne faîtes que vous reposez sur un politique utopique, le politique est bien inscrit dans un ensemble de marchandage, de commerce, de spectacularisation. Même naïveté un peu que les situationnistes, mais bon eux, c’était dans les anées 50-60).

Mais par contre, là où il est attaquable, c’est quand il stigmatise ce qu’a fait Act’UP, car là aussi nous avons une expression politique reposant sur la spectacularisation. De même, que tout travail de stigmatisation spectaculaire de la politique de sarkozy devrait être acceptée par lui, au sens où lui-même se situe dans une telle perspective. Et c’est là où cet interview sur Podcast de Le Meur est minable, car elle a en fait aucune force (même au niveau publicitaire, car cela va jouer contre lui finalement), et elle n’est qu’anecdotique (alors que l’interview par exemple dans Libération, aura une aura beaucoup plus grande que son simple support, au vue de la violence de cet entretien et du jeu qu’ont accepté les journalistes de Libération (ils la publient intégralement)

Et c’est à partir de là où l’analyse peut être bien pensée, et des comparaisons avec des méthodes pré-fascistes peuvent apparaître (constrairement à ce que nous pourrions voir aux états-unis). C’est que ce qu’utilise Sarkozy comme arme médiatique et comme force politique, il n’est pas prêt à l’accepter chez les autres. Donc il ne souhaite pas une « démocratie médiatique » avec structuration de jeux antagonistes médiatiques, mais seulement mettre à disposition de lui-même une force médiatique en ne privant les autres.

In fine, si le politique est bien l’arène médiatique des enjeux de pouvoir, il est certain que mettre en critique Sarkozy, cc’est d’emblée perdre tout crédit. ce qu’il s’agit de faire et le WUMP comme sarkozyprésident2007 ou Actup l’ont compris, c’est de développer des contre expressions médiatiques qui par leur impact pragmatique arriveront à influencer ou impacter la dimension politique.


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