Il est très facile pour un habitant d’un pays riche de dire que la décroissance est la solution. J’en suis d’ailleurs en partie convaincu : J’utilise ma voiture le moins possible et prends le train, ai baissé considérablement ma consommation de viande, surveille ma consommation d’eau et en recycle un maximum, trie mes déchets (que je préférerais qu’on ne produise pas) etc etc... Tous ces gestes sont déjà connus et plus ou moins appliqués par la plupart des citoyens au sens noble du terme.
Mais comment faire comprendre à un africain qui meurt de faim dans un bidonville que la décroissance est le seul avenir, à un bengladais qui n’est jamais monté en voiture et qui s’est brisé le dos au travail qu’il ne bénéficiera jamais de ce formidable outil parceque le minerai de fer tend à se raréfier et que le moteur thermique émet trop de co2 ?
Nous, les riches, qui sommes la minorité sur terre, sommes aussi coupables de tous les maux qui minent ce monde. On doit mettre cela sur le compte de l’ignorance. Personne n’aurait pu penser en 1900 que le pétrole aurait un tel impact (négatif mais aussi positif) dans nos vies. Mais, maintenant que nous savons, nous avons devant nous la fomidable possibilité d’aider les moins riches à se développer proprement en inventant de nouveaux matériaux, de nouvelles fibres écologiques, en redécouvrant d’anciennes techniques moins énergivores et en les mettant à la disposition de tous par tranfert de compétences, en promouvant les énergies alternatives etc etc.
Je ne crois pas un seul instant que l’idée de décroissance ait le moindre avenir dans un monde ou la majorité des gens n’a pratiquement pas connu de croissance. Les riches peuvent diminuer leur consommation en devenant rationnels dans leurs modes de vie mais si, dans le même temps, les pauvres se développent aussi salement que nous, notre prise de conscience n’aura servi à rien.
Par contre, je crois dur comme bois à un développement durable (ou soutenable).