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Commentaire de

sur Fonds de pension et misère des bas-fonds


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(---.---.20.158) 29 mars 2007 17:33

Cher Cyrkar,

Je serai moins catégorique que vous.

Il est possible que tout s’effondre. A l’exemple local mais tellement impensable de la Yougoslavie dans sa récente guerre fratricide, ou de l’Irak en ce moment, le chaos total est possible. Il nous a bien fallu deux guerres abominables pour que nous finissions par nous entendre avec les Allemands.

Par contre, je serai plus nuancé concernant l’éventualité d’une bataille avec les tenants du pouvoir. Mettons tout de suite de côté ceux qui sont caractériels. Le pouvoir peut rendre fou ou être approprié, selon le contexte, par des êtres « déséquilibrés ». On l’a vu avec Hitler, Staline, Pol Pot, Milosévitch et bien d’autres. les brûlantes batailles ou guerres froides ont fini par les emporter.

Pour les autres, alors que leur position et leur rôle sont nécessaires, l’évolution de société est plus complexe. L’expérience, les compétences, le charisme, les qualités d’analyse, de synthèse et d’anticipation raisonnable du futur ne sont malheureusement pas partagés par tous. A priori, ceux qui accèdent aux hautes fonctions, ont quelques-unes de ces capacités. Le problème est de savoir ce qu’ils fonf de leurs pouvoirs de guider les autres humains.

Certains font le choix de tirer au maximum la couverture à eux, dans une sorte de fuite en avant, pour oublier in fine l’angoisse partagée de leur finitude. Ils s’enivrent dans leur pouvoir professionnel, dans leur hyper consommation, dans leur loisir souvent privilégié, dans leurs petits arrangements en famille ou entre amis. Ainsi, va le monde depuis bien longtemps !

Cependant, le problème est que des savoirs cohérents commencent à s’accumuler depuis deux siècles et que les outils de diffusion de ceux-ci se développent. Bien sûr,ils permettent de mieux contrôler les individus, de mieux organiser la production, la distribution et la satisfaction des besoins humains... Regardons la médecine, la sociologie de l’organisation du travail, le développement du cyberespace, la disparition presque totale de la famine dans les pays avancés, etc.

Ces savoirs et savoir-faire permettent aussi d’envisager le monde autrement et les hommes au pouvoir ne sont pas tous bornés.

Christophe Dejours, psychiatre, psychanalyste, directeur d’un laboratoire de psychologie du CNAM, pose cette même question par le petit bout de la lorgnette. En deux mots, il nous dit que la souffrance au travail devient insupportable pour les salariés, cadres ou autres. Les suicides chez Renault ou ailleurs, les dépressions ou les troubles musculosquelettiques, le harcèlement professionnel, l’augmentation des cadences ou des obligations de rentabilité... Jusqu’où bête humaine va-t-elle pouvoir aller ? Ou plutôt revenir ? Au fonctionnement de notre XIXème siècle avec une mortalité professionnelle inacceptable, à celui de la Chine actuelle qui fait travailler 10 millions d’enfants de moins de 14 ans ?

Je ne crois pas que tous les hommes au pouvoir souhaitent cela... et ils ont plûtôt même intérêt à améliorer les choses. Les dysfonctionnements, que le monde du travail et la société en général connaîssent, sont bien réels et répertoriés mais niés fortement par les hiérarchies car ils seraient alors nécessaires qu’il lâchent une partie de leur pouvoir et de leurs privilèges. (Pour certains , cela s’appelle de la scotomisation). Le tout est affaire de temps et d’autonomie individuelle...

Pour finir, un sentence d’Utopianistan : « Quand le fruit est mûr, il tombe au moindre coup de vent. Aie la patience de l’observer et de comprendre sa maturation. Fait aussi attention à toi car, en chutant, il pourrait merder ton joli minois. »

Bien amicalement

DL


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