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Commentaire de Sylvain Reboul

sur L'idée de peuple contre la démocratie


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Sylvain Reboul Sylvain Reboul 20 juin 2006 13:57

J’en veux à ceux qui pensent qu’ils sont le peuple parce qu’ils sont majoritaires à tel ou tel moment et plus théoriquemùent à ceux qui prétendent que le peuple est une entité politiquement et à jamais unie, laquelle interdirait tout changement d’oriention politique ultérieur qu’elles que soient les conséquences erronnées des votes antérieurs..

Moi je préfère parler de majorité d’électeurs (toujours temporaire) que de peuple, c’est un terme moins sujet à dérive populiste et à délire démago-métaphysique.

Bien avant l’échec au référendum (dont je ne fais pas une expression priviléfiée de la démocratie ainsi que la loi fondamentale allemande qui l’ interdit, au nom de la démocratie, avec d’excellentes raisons historiques), j’ai dans mes textes toujours critiqué la notion de peuple (ainsi que celle de « volonté générale » tombée du ciel des idées transcendantes) qui est totalement piégée et piégeante. j’effectue, comme c’est un devoir pour qui philosophe, une remise en question philosophique d’une notion si confuse que même Hitler a pu et a su exploiter contre la démocratie pluraliste (Ein Volk, ein Reich, ein Fürher !). L’idée de peuple n’est qu’un idéal rhétorique pratique mais très dangereux, car illusoire si on prétend en faire une réalité (ex : que vous choisissez vous même : je peux appartenir à des populations différentes , avoir deux nationalités et pratiquer deux langues différentes sans me sentir « appartenir » (je déteste ce terme du point de vue de ma liberté individuelle) à un peuple plus qu’à un autre (je vis et vote en France et en Allemagne et nous serons de plus en plus nombreux dans un cas semblable). Et je ne vous autorise pas le droit de décider pour moi de ce que vous appellez mon, ou mieux, mes appartenances : je suis, juridiquement, citoyens multicartes et, philosophiquement, du monde

Un peu de théorie politique critique de ses illusions internes n’a jamais fait de mal à la démocratie.


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