Cher professeur Reboul,
Dans un autre de vos cours magistraux sur un autre fil, vous disiez qu’on distingue très bien le patriotisme de gauche du patriotisme « de droite ».
A la lecture de votre derniere contribution, je confirme : on voit très bien la différence. Le patriotisme de gauche selon Reboul consiste à ouvrir les bras (et quand je dis les bras...) à tous les intrus du monde , quel qu’en soit le prix, au nom de la liberté de circulation.
Cette frénésie d’ouverture à l’invasion vous amène même à approuver un exercice de délire ultralibéral que j’aurais cru être aux antipodes de vos convictions.
Ce qui vous amène même à vous extasier devant ce nouvel esclavagisme qui consiste à employer des africaines au noir (si j’ose dire) pour garder les enfants des bourgeoises.
J’habite une commune très bourgeoise où cette pratique fleurit et je peux vous dire que la sortie des écoles ressemble plus à une scène d’« Autant en emporte le vent » qu’à la société sans classe.
Bref, selon le professeur Reboul, le patriotisme de gauche consiste à ne pas avoir de Patrie, ou en tout cas à ne pas la défendre. Comme ça, c’est clair !
Je suppose que pendant la dernière guerre vous auriez accueilli les allemands à bras ouverts : après tout, c’était une migration humaine comme une autre et la théorie de l’espace vital n’est en somme qu’une forme ultime de libéralisme bien compris.
J’aime bien aussi les certitudes assenées du genre « tout le monde sait que sans les immigrés, nos économies s’effondreraient », « tout le monde sait que le renouvellement des générations n’est pas assuré sans les immigrés ».
Cessez donc de prendre vos très conformistes assertions pour des vérités universelles
Non, « tout le monde » ne le sait pas, « tout le monde » ne le pense pas,« tout le monde » ne le croit pas inévitable ni même utile.
« Tout le monde » ne vit pas dans l’univers des pensées abstraites et nous sommes encore assez nombreux à savoir ce que c’est que d’appartenir de tout son sang et de toute son âme à un peuple bien précis, à un pays bien précis qui méritent de perdurer, qui méritent d’être défendus.
Nous sommes encore assez nombreux à savoir que le patriotisme est un pessimisme actif, que la Patrie est d’abord un territoire et que le territoire qui est mien n’est pas tien. C’est la Loi de toutes les sociétés aussi bien humaines qu’animales, faute de quoi elles disparaissent.
Et nous sommes encore assez nombreux à être conscients qu’il y a des discours pseudo-humanistes, qu’ils soient de gauche ou libéraux, qui ne sont que l’alibi d’un renoncement à vivre, d’un désir de sortir de l’histoire, d’une peur d’affronter l’adversité, bref, d’une profonde lâcheté morale.