On ne fera jamais d’une relation amoureuse vraiment passionnelle une simple association entre deux adultes de bonne compagnie, susceptibles, d’un commun accord, de résilier leur association pour n’importe quelle raison que l’un ou l’autre juge valable. Il y entre souvent une véritable délégation de toute son existence, où l’éternuement de l’un peut frapper l’autre d’une fièvre violente, ou bien souvent, en cas de conflit, le simple bon sens est jeté aux orties, comme si l’intensité des sentiments rendait sourd et aveugle. Est-ce surprenant que dans ces conditions, parfois, la violence puisse sourdre ?
Je ne parle pas de la jalousie obsessionnelle qui, dans le cas narré avec tent d’émotion et de justesse par Cath, se double d’une violence ignoble devenue véritablement une habitude. Connaissez-vous la violence de celle qui vous regarde, les yeux dans les yeux, sans vous voir, et vous dit d’une voix glaciale que vous n’existez plus, que vous n’avez jamais existé, qui vous raye de sa vie sans vous laisser la moindre possibilité de vous expliquer car vos mots ne seront jamais compris, pas même entendus ?
Quand chaque mot qu’on vous adresse semble être choisi pour faire mouche, cherchant, volontairement ou non, à salir ou à détruire ce qui est, pour vous, le plus cher, le plus sacré.
Et quand maladroitment vous tentez de rétablir un semblant d’intimité par un geste affectueux vous recevez un coup de poing en pleine figure...
J’ai été confronté à ce type de situation et, à ma grande honte, j’ai riposté par une gifle.
Etais-je dans mon tort ? Je me le demande encore - à partir de quel moment est-on fondé à recourir à une violence, si minime soit-elle, en réponse à une violence, verbale d’abord, physique ensuite, de la part d’une femme ?
Je précise que cet échange violent n’a eu aucune sequelle, et que nous avons pu en parler calmement le lendemain.