S. Reboul a érit :
« Je constate que le non, sans autre proposition, n’exprime aucune autre position pour avancer, mais ne peut que nous faire piétiner, voire reculer. Quel texte meilleur proposez vous ? Si vous n’en avez pas qui soit crédible et acceptable par nos partenaires, alors, en effet, il n’y a pas de symétrie poltique possible entgre la valeur positive du oui et celle, purement négative, du non. »
Vous exprimez là l’impasse qui a conduit beaucoup (la plupart ?) des français à voter « non ». Nous (la majorité empirique) avons refusé le Traité non pour des raisons internes (bien malin qui peut y comprendre quelque chose, il me faut avoir l’humilité de l’avouer), mais pour des raisons formelles et externes : le sentiment d’être coincés entre « oui » et « oui ».
L’argument presque unique que l’on (les gouvernements et la corporation médiatique) nous a fourni en faveur du « oui » confondait, je le crois, évolution et progrès.
L’idée était qu’il fallait avancer à tout prix, changer pour changer, évoluer pour évoluer, donc voter « oui ». Or rien n’indique que toute évolution soit un progrès.
La majorité des français a donc ici estimé qu’un statu quo pouvait être un progrès (même si on retombe alors dans une situation définie par le Traité de Nice).
Le piège anti démocratique du referendum est qu’une telle opposition ne peut pas s’accompagner de propositions, contrairement à une loi qui peut être amendée. Tout ou rien. On a cherché à nous persuader de tout prendre, nous avons préféré rejeter en bloc, puisqu’aucune solution médiane n’était envisageable.