Cher auteur,
chère Barbara Necek,
je partage sans réserve votre souci de dénoncer l’antisémitisme où qu’il soit et quelle que soit la forme qu’il empreinte et en cela, je salue votre article et votre louable intention. Permettez-moi cependant, avant d’entrer dans le vif du sujet, de vous raconter une anecdote. Je me suis intéressé à la conférence organisée en Iran le 11 décembre 2006 par Mahmoud Ahmadinejad et, de fil en aiguille, à Robert Faurisson. Or, jusqu’ici je n’ai pas réussi à savoir ce qui s’est dit à cette conférence, pour laquelle Paris a menacé, avant la conférence, de porter plainte le cas échéant (sans suite, apparemment) et j’ai eu le plus grand mal à trouver quelques bribes de la théorie de Faurisson, que je ne connaissais que de sinistre réputation. Il faut dire que je ne me suis pas acharné dans cette recherche, les thèses négationnistes suscitant en moi essentiellement de la révulsion, mais enfin : j’ai introduit les bons mots clés dans Google et je n’ai à peu près rien trouvé. J’en conclus que trouver des articles révisionnistes ou négationnistes sur internet n’est pas si facile - et c’est rassurant. D’ailleurs, dans une interview, Faurisson lui-même dit qu’il est obligé de se surveiller, qu’il ne peut pas parler.
Concernant la controverse sur les attentats du 11 septembre, à laquelle je m’intéresse depuis un moment, il ne faudrait pas tout mélanger. Il faudrait cesser 1. d’assimiler cette controverse à une rumeur « idiote » et 2. de l’assimiler à un sentiment antisémite. Je suis suffisamment allergique à l’antisémitisme, comme à toute forme de xénophobie ou de racisme, pour pouvoir affirmer que si j’avais ne serait-ce qu’une fois croisé cela lors de mes recherches sur le 11 septembre, je m’en serais souvenu. Tel n’a pas été le cas. Il y a réellement des doutes sur les attentats du 11 septembre, sans quoi le débat serait clos et la controverse limitée à une poignée d’irréductibles ! Or, bien au contraire, les doutes émanent de hautes personnalités américaines et parmi elles de MM. Kean (républicain) et Hamilton (démocrate), co-directeurs de la commission d’enquête qui porte leur nom, et d’enquêteurs de cette commission, lesquels ont déclaré avoir négligé de nombreuses pistes, avoir manqué de temps et de moyens, avoir eu le sentiment qu’on leur avait menti et qu’il faudrait encore un siècle d’investigations pour connaître la vérité. MM. Kean et Hamilton sont-ils des imbéciles paranoïaques et antisémites ? Pas autant que je sache. Par ailleurs, convenons ensemble que le gouvernement étasunien entretient les rumeurs en cultivant un secret excessif et en ne révélant pas les preuves qu’il détient, ce qui clôturerait le débat dans l’heure. C’est si vrai que Le Monde, en 2002, en est venu à réclamer que les données soient rendues publiques afin que les experts puissent se prononcer - et rien n’a changé depuis (LM, « L’imposture démontée », 26/07/2002). Le gouvernement pourrait par exemple nous montrer, enfin, les images du Boeing du Pentagone, bâtiment le plus surveillé et filmé du monde, nous montrer la carcasse des réacteurs, ou encore nous montrer le Boeing lui-même puisqu’on nous dit qu’il a été reconstitué dans un hangar secret, quelque part. Il faut donc croire que les rumeurs sont utiles au gouvernement puisqu’il les entretient en s’abstenant de gestes simples qui ne nuieraient aucunement à la sécurité nationale.
Sur un sujet aussi délicat que le 11 septembre, ne faites pas confiance aux échos entendus ici et là à notre sujet et s’il-vous-plaît, lisez de vos propres yeux l’excellentissime « Omissions et manipulations de la commission d’enquête du 11 septembre » de David Ray Griffin, un livre neutre, purement factuel, sans hypothèses ni élucubrations, qui vous donnera l’état de l’art de l’enquête sur le 11 septembre, et reparlons-en après. Ce livre vous montrera le mouvement pour la vérité sur le 11 septembre pour ce qu’il est : ni anti-américain, ni de gauche, ni de droite, ni pro-arabe, ni sioniste, ni antisioniste ; en un mot : pas un mouvement d’opinion. Nous nous intéressons aux faits, uniquements aux faits, et nous menons - ou plutôt, soyons modestes : nous relayons - une enquête. Nous sommes particulièrement vigilants sur la source de l’information, son référencement, sa traduction éventuelle et si possible, son recoupement. Au sein de reopen911, nous ne connaissons pas le bord politique ni la position sur le sionisme des uns et des autres. Un enquêteur antisioniste ou antisémite serait le plus mauvais car il enquêterait toujours à charge et dans une seule direction !
Comme Philippe Bilger aux Journées du 5e pouvoir, j’ai appris sur AgoraVox à être insulté, traité d’antisémite et d’autres qualificatifs équivalents, et cela ne me fait ni chaud ni froid tant c’est absurde et infondé. Mais sur le plan des principes, j’estime que l’accusation d’antisémitisme est plus grave qu’une autre, raison pour laquelle je vous écris ici, pour tenter d’éclaircir les choses et vous rassurer. Et pour en finir une bonne fois pour toutes - je l’espère - avec cette confusion entre 11 septembre et antisémitisme, j’aimerais ajouter ceci : nous ne sommes même pas antisionistes. Si le 11 septembre se révélait être une opération conjointe de la CIA et du Mossad, condamner cette opération serait-il refuser à l’État d’Israël le droit d’exister ? Du tout. Le Mossad est un premier groupe de personnes et Israël un second, et, s’il existe une section « d’ultras » au sein du Mossad à qui on peut éventuellement reprocher telle ou telle mauvaise action, cette condamnation ne vaut que pour cette section du Mossad, et personne d’autre. De même que reprocher aux services secrets français d’avoir fait un mauvais coup n’est pas condamner l’ensemble des français ! Comme vous le voyez, même en arrière-pensée l’antisionisme est ici absent. Le sionisme est compatible avec l’hypothèse, pour le 11 septembre, d’une opération des services secrets incluant le Mossad.
Alors, dépassionnons le débat, soyons factuels et abstenons-nous de conclure trop vite dans un sens ou dans l’autre.
Cordialement.