J’avais cru comprendre que vous admettiez le matérialisme faible comme un principe heuristique de la connaissance et que vous considériez que, quelle que soit la position proprement ontologique adoptée, cela n’importait pas, dès lors l’on ne peut épistémologiquement dissocier le cerveau de la pensée pour tenter de savoir scientifiquement comment on peut penser consciemment.
Si ce n’est pas le cas, à mon tour de vous demander comment
on peut construire une connaissance scientifique de l’intelligence sans se référer à des hypothèses testables à la fois en intelligence artificielle de systèmes indissociablement matériels et informationnels construits et dans le cadre d’un expérimentation neuro-cognitive. Une science idéaliste ou dualiste est-elle pensable ? L’âme sans le cerveau peut-elle devenir un objet scientifique ? Même Freud pensait que la vie psychique ne pouvait être séparée du fonctionnement du cerveau et que les hypothèses psychanalytiques ne pouvaient être validées (ou réfutées) que par la neuro-biologie.
Derrière le dualisme il convient toujours de chercher la croyance en l’immortalité ou l’immatérialité de l’âme. Cela marche toujours, sauf, comme vous le dites, à refuser cette séparation entre pensée et cerveau, refus qui est propre au matérialisme, qu’il soit ontologique ou épistémologique. J’estime donc, jusqu’à preuve du contraire, que votre position est matérialiste, au moins sur le plan de la connaissance scientifique.