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L’intelligence artificielle, avec ou sans matérialisme

Qu’on soit matérialiste ou non, il n’y a pas de moyen convaincant de rejeter la possibilité de l’apparition de machines intelligentes et conscientes. Dans un cas, il s’agira d’une émergence. Dans l’autre, d’une incarnation...

Le vaste et vieux débat concernant la possibilité de créer ou de voir apparaître des machines intelligentes et conscientes a été récemment relancé (à nouveau !) par la publication du dernier livre de Ray Kurzweil, La singularité est proche, un des fervents défenseurs d’une telle idée, qui envisage non seulement l’apparition de machines conscientes, mais aussi l’extension considérable de l’intelligence humaine, associée à des supports non biologiques.

Cela fait maintenant plusieurs années que des déclarations de ce genre se multiplient, appuyées sur des arguments de plus en plus précis et développés, et plusieurs années que différents acteurs des technologies de l’informatique et de l’intelligence artificielle développent, anticipent, s’enthousiasment, alertent ou mettent en garde. Pourtant, contrairement à ce qu’on peut voir se développer autour des questions concernant le génie génétique appliqué à l’homme, ou même simplement l’introduction des OGM (avec des enjeux pourtant moins fondamentaux et de moindre portée, sur les plans aussi bien philosophique que pratique), les comités d’éthique et les différents groupes d’influence dans le domaine social, politique ou dans le domaine de la pensée en général, ne semblent guère se saisir du problème. La raison en est probablement qu’ils ne se sentent pas réellement concernés. Ils le seraient pourtant - nous le serions tous ! - si la chose annoncée, à savoir l’apparition de machines intelligentes et conscientes, était en effet possible, et qui plus est à relativement brève échéance (une trentaine ou une quarantaine d’années, selon certains). Faut-il en déduire que pratiquement personne ne prend la chose au sérieux ? C’est probable. Pourquoi ? Sans doute essentiellement pour des raisons philosophiques. Il n’est pas rare de voir des esprits pénétrants considérer avec amusement les déclarations optimistes des tenants de l’intelligence artificielle (dans sa version forte), considérant que leurs efforts sont vains et que leur conception de la conscience et de l’intelligence humaine est à la fois naïve et limitée. Je partage ce dernier avis, mais pas nécessairement le premier.

Il semble que l’objection majeure à toutes ces anticipations, qu’elle soit exprimée explicitement ou simplement ressentie de manière intuitive (même par ceux qui professent une attitude philosophique opposée), est liée à une conception non matérialiste de la conscience. L’intuition commune est que l’augmentation vertigineuse des capacités de calcul et de la complexité des systèmes informatiques (au sens le plus large) va certes se poursuivre, et même s’intensifier, qu’elle permettra sans aucun doute d’augmenter la puissance technologique, de fabriquer des super ordinateurs effectuant des calculs ou des tâches automatisées actuellement inconcevables, mais que, pour autant, cela ne conduira jamais à la production d’entités conscientes. L’idée sous-jacente est que l’humain possède une dimension supplémentaire et que, pour le dire vite (même s’il faudrait parvenir à définir précisément les mots), les machines n’auront jamais d’âme et ne seront donc jamais conscientes. En d’autres termes, l’intelligence et la conscience relèvent du qualitatif, et non du quantitatif.

La plupart des tenants des thèses fortes sur l’IA soutiennent que ce point de vue est erroné, et que l’intelligence (au sens humain) et la conscience sont des propriétés émergentes, qui se manifestent spontanément dans certaines conditions, au-delà d’un certain niveau de complexité organisée de la façon adéquate. Les thèses apparaissent donc inconciliables, car sous-tendues par des conceptions fondamentales opposées. Pourtant, une analyse plus objective de la situation montre que des hypothèses contradictoires ne conduisent pas nécessairement ici à des conclusions opposées, bien au contraire ! Car contrairement à ce qu’il est commode (ou rassurant ?) de penser, il ne suffit pas d’être non matérialiste pour échapper à l’idée d’une machine consciente. En fait, la question du matérialisme est relativement indépendante de la question soulevée.

Pour un matérialiste pur et dur, non seulement la matière est première, mais il n’existe rien en dehors d’elle. La conscience ne peut donc être autre chose qu’un processus matériel, le corollaire d’un « calcul », c’est-à-dire d’un traitement d’information, apparaissant spontanément à partir d’un certain degré de complexité dans l’organisation de structures matérielles. Dans ce cas, bien sûr, rien n’interdit de penser que l’homme soit capable de produire de telles structures, et il est même tout à fait naturel d’imaginer qu’il y parviendra, à terme, ne serait-ce qu’en copiant les structures et le fonctionnement du cerveau humain (puisque aucun facteur d’une essence différente, aucune réalité cachée n’interviennent dans le processus). L’émergence aura lieu tôt ou tard, lorsque les modes d’interaction adéquats auront été identifiés, et la puissance suffisante mise en œuvre.

Pour un non-matérialiste, un tel raisonnement est une pure absurdité, le simple reflet d’une ignorance colossale en ce qui concerne la véritable nature de l’être humain, ou plus généralement de la conscience. Fort bien. Mais rien ne permet d’en conclure que l’apparition de machines intelligentes et conscientes soit impossible ou illusoire. Car si la conscience, l’esprit, l’âme (suivant la définition que l’on veut donner à ces mots) préexiste à la matière, qu’elle en est distincte, essentielle, ou tout du moins d’un autre ordre, on ne peut cependant manquer de remarquer, par un simple constat de fait, que cette essence/entité/substance/principe (ou ce qui correspondra le mieux à telle représentation philosophique) a, à travers le corps humain (au minimum !), accès au monde matériel. Or, si nous acceptons d’y réfléchir sans a priori, nous réaliserons que si une « âme » parvient à s’attacher à un corps humain matériel, à interagir avec lui ou à en prendre plus ou moins le contrôle, il n’y a pas de raison particulière, a priori, pour qu’il n’en aille pas de même avec une autre structure matérielle présentant des caractéristiques physiques analogues. Dans ce cas, si l’on peut dire, ce n’est pas une machine qui acquiert une âme, mais une âme qui acquiert une machine... ;-)

Ainsi, qu’on adopte le point de vue matérialiste ou non matérialiste, rien ne distingue fondamentalement le corps humain physique d’une machine, sinon son degré de complexité ou son organisation particulière (que celle-ci résulte de l’évolution au hasard ou d’un dessein intelligent, d’ailleurs). Quelle objection de principe peut-on alors formuler contre l’apparition de machines intelligentes, sensibles et conscientes ? Dans les deux conceptions philosophiques extrêmes mentionnées ci-dessus, qu’une machine suffisamment complexe et sophistiquée (dans son organisation interne et ses interactions avec l’environnement) développe spontanément (matériellement) ce que nous appelons conscience, ou que la conscience s’en saisisse, trouvant là un support effectivement capable de l’accueillir, la conclusion concernant la possibilité d’une intelligence et d’une conscience à support non humain est la même ! (Dans une conception intermédiaire où, par exemple, la conscience est avant tout un processus, de nature abstraite, indépendant du support matériel ou non qui le met en œuvre, la même conclusion s’ensuit ...)

Qu’est-ce donc qui empêche la plupart des penseurs de considérer une telle possibilité comme crédible ? Est-ce le sentiment que nous sommes en réalité très loin d’atteindre le degré de complexité nécessaire à l’émergence ou à « l’incarnation » d’une conscience (car c’est bien de cela qu’il s’agirait dans une perspective non matérialiste) ? Dans ce cas, puisque c’est alors un problème quantitatif, il serait bon de se pencher réellement sur les estimations des tenants du paradigme de l’IA forte, et de réfuter, le cas échéant, leurs conclusions. Mais peut-être oublions-nous tout simplement l’évidence qui veut que notre corps physique, quel que soit notre point de vue sur l’origine de la vie et de la conscience, est effectivement un corps physique, et donc, de fait, une machine (selon les définitions les plus générales de ce concept) ? Si on reste dans une conception non matérialiste, on ne saurait certes accepter qu’une « conscience artificielle » puisse être produite. Mais là n’est pas la question. Dans la perspective ci-dessus, ce ne serait pas la conscience qui serait artificielle, mais son support. Aussi l’apparition d’une machine intelligente et consciente ne signerait-elle nullement, dans ce cas, une compréhension par l’homme du mécanisme de la conscience, encore moins de sa nature, de son statut ontologique. Après tout, nous savons générer des êtres humains à partir de cellules sexuelles, et l’acte de reproduction lui-même est bien un acte humain, artificiel si l’on veut, en tout cas produit par l’homme en connaissance de cause et avec un but identifié : cela n’implique pas qu’on ait percé le mystère de la conscience ! En tout cas, si notre rejet de l’intelligence artificielle se fonde sur le sentiment que nous ne pourrons pas prochainement, voire que nous ne pourrons jamais, « comprendre » la conscience, il nous faut en toute rigueur abandonner non pas les prémisses, mais la conclusion. Les humains font des enfants, et la conscience émerge. Cela n’a jamais nécessité notre compréhension du phénomène, ni l’identification de la nature véritable de la conscience.

Depuis toujours, la question fait fantasmer les uns et paraît totalement saugrenue à d’autres. Parmi les premiers, certains pensent aujourd’hui avoir de bonnes raisons d’anticiper l’émergence de machines intelligentes dans quelques décennies. Les autres n’estiment pas devoir y porter le moindre crédit, ni a fortiori s’en alerter. Mais sommes-nous bien certains de nos arguments ? En ce jour de Noël, il n’est peut-être pas inutile, quelles que soient nos conceptions philosophiques ou métaphysiques, de réfléchir à la question de « l’incarnation »...


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40 réactions à cet article    


  • Sylvain Reboul (---.---.151.18) 27 décembre 2005 13:50

    La question est donc de savoir quelle position philosophique a le plus de chance de promouvoir le développement de recherches scientifiques et techniques significatives, qu’elles que soient leur succès présent- actuel ou futur-actuel, qui ont le plus de chance de reproduire des processus qui ont la forme de processus intentionnels conscients et adaptatifs dans un environnement changeant et selon des fins déterminées.

    La réponse est, sans contestation rationnelle possible : la position « épistémologique » matérialiste car elle seule permet la mise place de questions théoriques précises et de processus physico-chimiques testables.

    La position « transcendantiste », dualiste ou idéaliste est de part en part métaphysique et interdit a priori toute recherche scientifique possible. Elle est donc par principe anti-scientifique ; sa fonction n’est pas de connaissance mais elle est pratique ou normative : sauver une certaine idée, discutable sur le plan éthique, de la dignité supposée de l’homme divinisé dans le contexte de la crise du religieux comme source de vérité. L’illusion d’une telle position réside dans le fait qu’elle prétend être aussi une vérité opposable à la vérité scientifique sans avoir les moyens objectifs de la réfuter.

    Seule la position matérialiste pourrait théoriquement démontrer que la conscience échappe à la connaissance scientifique, mais une telle démonstration ne pourrait valoir que dans le cadre d’une certaine configuration temporaire de nos théories et possibilité technique d’expérimentation.

    Quant à la question de savoir quelle est la nature « ontologique » (ce qu’elle est en elle-même) et non pas seulement phénoménologique (ce qu’elle est en tant qu’objet d’expérience) de la conscience, cela est rigoureusement indécidable et échappe par conséquent à la question de la vérité au sens objectif et universel du terme ; c’est une question de croyance métaphysique subjective, à forme religieuse ou non, et rien de plus.

    Matérialisme et rationalisme pragmatique


    • Etienne Parizot 27 décembre 2005 14:32

      Cher Sylvain, vous dites : « La question est donc de savoir quelle position philosophique a le plus de chance de promouvoir le développement de recherches scientifiques et techniques significatives ».

      Euh, je suis désolé, mais non. Si vous relisez le message original, vous verrez que ce n’est pas du tout la question posée, et qu’elle n’est pas non plus appelée directement par le sujet en cours. Votre question est légitime, bien sûr, et je serai ravi d’en discuter (d’autant plus que j’aimerais, je crois, la nuancer), mais je vous invite à publier un message spécifique, car vous conviendrez que cela est très différent du sujet proposé ici. Pour plus de clarté dans les « fils de discussion », merci donc de nous offrir l’occasion d’aborder ailleurs cette question qui vous tient à coeur.


    • Sylvain Reboul (---.---.151.18) 27 décembre 2005 17:30

      J’avais cru comprendre que vous admettiez le matérialisme faible comme un principe heuristique de la connaissance et que vous considériez que, quelle que soit la position proprement ontologique adoptée, cela n’importait pas, dès lors l’on ne peut épistémologiquement dissocier le cerveau de la pensée pour tenter de savoir scientifiquement comment on peut penser consciemment.

      Si ce n’est pas le cas, à mon tour de vous demander comment on peut construire une connaissance scientifique de l’intelligence sans se référer à des hypothèses testables à la fois en intelligence artificielle de systèmes indissociablement matériels et informationnels construits et dans le cadre d’un expérimentation neuro-cognitive. Une science idéaliste ou dualiste est-elle pensable ? L’âme sans le cerveau peut-elle devenir un objet scientifique ? Même Freud pensait que la vie psychique ne pouvait être séparée du fonctionnement du cerveau et que les hypothèses psychanalytiques ne pouvaient être validées (ou réfutées) que par la neuro-biologie.

      Derrière le dualisme il convient toujours de chercher la croyance en l’immortalité ou l’immatérialité de l’âme. Cela marche toujours, sauf, comme vous le dites, à refuser cette séparation entre pensée et cerveau, refus qui est propre au matérialisme, qu’il soit ontologique ou épistémologique. J’estime donc, jusqu’à preuve du contraire, que votre position est matérialiste, au moins sur le plan de la connaissance scientifique.


    • RegisCurien (---.---.5.164) 27 décembre 2005 14:59

      Une machine non biologique n’est capable que de calcul. Si l’on sait ce que l’on rentre et que l’on maîtrise le calcul (ce qui est a priori le cas), nous pouvons savoir ce qui sera en sortie. Excusez-moi d’être à ce point basique et de ne brandir aucun concept philosophico-scientifique, mais le coup de l’IA, on nous l’a déjà fait il y a 40 ans. Depuis, beaucoup de choses sur le raisonnement, la connaissance, mais toujours du calcul !! Nous en sommes au TeraFlops, mais il s’agit encore et toujours de calcul (Flop = opération flottante). Ca ne fait pas de l’IA une discipline sans intérêt, très loin de là, mais elle ne porte pas très bien son nom voilà tout. Du côté de la bio, là, je ne sais pas, ce n’est pas mon domaine et les choses me paraissent à la fois plus complexes et à plus fort potentiel. Mais une machine ne peut qu’assembler des bits et en faire des combinaisons. Evidemment, lorsqu’elle en fait des dizaines de milliers de milliards à la seconde, ça laisse perplexe, mais ça ne dit jamais que oui ou non. Alors la conscience !.... C’est un point de vue peut-être hors du contexte intellectuel dans lequel vous vous placez, mais il est basé sur une expérience de recherche en Intelligence Artificielle, et encore une fois, je me garderais bien d’être catégorique quant aux possibilités liées aux biotechnologies.


      • Etienne Parizot 27 décembre 2005 15:53

        Cher Régis, vous avez raison en ce qui concerne la question stricte du calcul binaire, mais deux choses que vous dites ne sont plus vraies aujourd’hui. Vous dites d’abord : « Si l’on sait ce que l’on rentre et que l’on maîtrise le calcul (ce qui est a priori le cas), nous pouvons savoir ce qui sera en sortie. » Mais justement, on ne sait plus forcément ce qu’on « rentre ». Dans de nombreux cas, l’idée est justement de laisser les connexions entre « composants » (de type neuronal) se faire seules, compte tenu des résultats obtenus par la machine dans tel ou tel domaine ou des interactions avec l’environnement, de façon à laisser la « machine » évoluer vers un état qui non seulement n’a pas été prédéfini, mais qui est en outre inconnu du programmateur.

        Par ailleurs, vous dites que « une machine ne peut qu’assembler des bits et en faire des combinaisons ». Ca non plus, ce n’est plus vrai. L’avénement des ordinateurs quantiques conduit précisément à un dépassement radical de la notion d’information classique, c’est-à-dire de bit. Le principe de ces ordinateurs quantiques est maintenant bien délimité et la réalisation d’un prototype apparaît chaque jour plus réaliste, à relativement brève échéance.

        Mais d’une certaine façon, mon propos était moins technique que cela. Je notais simplement que, quelle que soit notre conception philosophique fondamentale, on ne pouvait pas réellement distinguer un corps biologique d’une construction matérielle, car c’est en une. Qu’il y ait un « quelque chose en plus » pour faire un homme conscient ne change rien à la question. Ce quelque chose peut tout aussi bien, en principe, « s’incarner » dans un autre support présentant les mêmes caractéristiques physiques ou physico-chimiques.

        Vous dites « Une machine non biologique n’est capable que de calcul ». Je ne sais pas ce que vous entendez exactement par calcul, mais qu’est-ce qui serait selon vous différent dans le cas d’une machine biologique ? Ce quelque chose en plus ? Mais dans ce cas, il n’est pas matériel, et nous sommes ramenés au point de départ...


      • RegisCurien (---.---.5.164) 27 décembre 2005 16:16

        Merci de ces éclaircissements.

        « L’avénement des ordinateurs quantiques conduit précisément à un dépassement radical de la notion d’information classique, c’est-à-dire de bit... »

        Est-il possible d’avoir une référence accessible sur le sujet des ordinateurs quantiques ?? Merci d’avance.


        • Michel 27 décembre 2005 17:25

          Sans avoir d’idées tranchées sur l’apparition de machines intelligentes et conscientes, il me semble que la problématique soulevée repose en grande partie sur les définitions choisies pour les mots « intelligence « et « conscience ».

          Pour différentes définitions je me réfère au site http://atilf.atilf.fr/, « Le trésor de la langue française informatisé ».

          Si on donne pour « intelligence » les définitions suivantes ...
          - LOG., INFORM. Intelligence artificielle. « Recherche de moyens susceptibles de doter les systèmes informatiques de capacités intellectuelles comparables à celles des êtres humains » (La Recherche, janv. 1979, no 96, vol. 10, p. 61).
          - Aptitude à la connaissance, ...
          - Habileté à tirer parti des circonstances, ingéniosité et efficacité dans la conduite de son activité.
          - Avoir des capacités particulières pour pratiquer, exercer (une activité) ; s’entendre, se connaître particulièrement à (cette activité).
          - ... une machine intelligente existe ou peut exister.

          Par contre si on adopte les définitions ...
          - Fonction mentale d’organisation du réel en pensées chez l’être humain, en actes chez l’être humain et l’animal
          - [Chez Bergson ; p. oppos. à torpeur pour le règne animal, et à intuition à l’intérieur des facultés hum.] L’une des « directions divergentes et complémentaires de l’élan vital originel », c’est-à-dire de la « conscience lancée à travers la matière »
          - [Cette fonction au plan qualitatif ; dans un sens très large (partic. dans la psychol. des facultés au XIXe s.)] PHILOS., PSYCHOL. Ensemble des fonctions psychiques et psycho-physiologiques concourant à la connaissance, à la compréhension de la nature des choses et de la signification des faits ; faculté de connaître et de comprendre.
          - Dans un sens restreint hérité de la philos. classique ; p. oppos. à l’intelligence en tant que faculté de connaître intuitive] Ensemble des facultés mentales supérieures intervenant dans l’activité conceptuelle de l’esprit et visant à la connaissance discursive.
          - [Dans un cadre dualiste] Principe de la vie psychique dans son ensemble. Synon. esprit, âme. Disposition à la connaissance intuitive d’autrui par l’opération conjuguée de la sensibilité intellectuelle, affective et morale.
          - ... une machine intelligente ne peut pas exister.

          Pour « conscience » si on adopte ...
          - Champ de la connaissance claire.
          - Connaissance instantanée, non accompagnée d’effort, du vécu tel qu’il se présente.
          - Connaissance claire, acquise par l’analyse et la réflexion, de l’expérience vécue.
          - Application, minutie, soin que l’on apporte à l’accomplissement d’un acte quelconque.
          - ...la machine consciente peut se rencontrer.

          Par contre si on choisit ...
          - [Chez l’homme, à la différence des autres êtres animés] Organisation de son psychisme qui, en lui permettant d’avoir connaissance de ses états, de ses actes et de leur valeur morale, lui permet de se sentir exister, d’être présent à lui-même ; p. méton., connaissance qu’a l’homme de ses états, de ses actes et de leur valeur morale.
          - Conscience (psychologique). Intuition par laquelle l’homme prend à tout instant une connaissance immédiate et directe, plus ou moins complète et claire, de son existence, de ses états et de ses actes.
          - Conscience (morale). Propriété particulière de la conscience humaine (supra I) qui permet à l’homme de porter des jugements normatifs immédiats, fondés sur la distinction du bien et du mal, sur la valeur morale de ses actes ; connaissance intuitive, sentiment intime de cette valeur.
          - [La conscience morale appliquée aux obligations professionnelles] Conscience (professionnelle). Scrupuleuse honnêteté que l’on apporte à l’exécution de son travail, inspirée par le sens des exigences de sa profession accompagné de la volonté de s’en acquitter au mieux quelles que soient les difficultés
          - ... on ne peut parler de machines conscientes.


          • Etienne Parizot 27 décembre 2005 17:42

            ? ? ? Euh... c’est tout ? Ceci est possible. Cela ne l’est pas. S’agit-il d’une opinion ? D’un souhait ? D’un décret ? Auriez-vous un argument à nous proposer, pour étayer ces affirmations ? Merci d’avance...  ? ? ?


          • yaarg (---.---.24.212) 27 décembre 2005 17:25

            La Nature a mis quelques centaines de millions d’années pour obtenir une multitude d’êtres parmi lesquels l’homme se distingue par une intelligence exceptionnelle. Bien avant d’inventer l’ordinateur, cet homme a voulu « rendre intelligent » des animaux prédisposés à cela (chien domestique, chimpanzé), pour quel résultat ? L’ordinateur n’est qu’un cobaye de plus pour aider l’homme à mieux se connaître, se comprendre.

            Mais je pose cette simple question : un ordinateur « conscient », OK admettons, mais ça servira à quoi ?

            J’aimerais un millions de fois que la recherche servent à résoudre les vrais problèmes de l’humanité : l’injustice, la famine, la misère, les maladies.

            Ces savants qui rêvent d’un ordinateur « conscientisé », sont-ils seulement capable d’élever correctement un enfant ?


            • Etienne Parizot 27 décembre 2005 19:45

              Vous avez bien raison ! Pour quoi faire ? Je n’ai pas d’opinion claire là-dessus. Je considère personnellement l’être humain comme un joyau inestimable dans l’univers, et je ne saurais souhaiter rien de « mieux » ou de « plus » que l’évolution des hommes-animaux que nous sommes vers des êtres humains à part entière, au sens où peut le rêver l’humanisme universel. Je ne vois aucune utilité à la « production » de telles machines (pas plus qu’à celle des OGMs, pour prendre un exemple d’actualité). Et votre exemple est bien choisi : nous ne savons déjà pas élever nos enfants, et nous ne savons d’ailleurs pas nous élever nous même ! Il est infiniment plus urgent de faire de l’homme semi-endormi un être humain pleinement, que de faire émerger des « machines conscientes ». Seulement voilà, « des gens » ont fait des OGMs (plutôt que d’assénir les modes de production humains et les modes d’organisation économique à l’échelle mondiale), et « des gens » travaillent sur l’intelligence artificielle. Ils ont raison, d’ailleurs, car on ne saurait nier que le domaine soit intéressant du point de vue de la connaissance, ni qu’il y ait mille choses à apprendre autour de ces efforts. Mais la n’était pas la question. Je m’étonnais simplement — pour m’en inquiéter — de la légèreté avec laquelle les « penseurs » en général considéraient cette question. Il y a probablement là un a priori philosophique caché, mais je pense qu’il ne resiste pas à l’analyse et qu’il est donc utile d’affronter la question de manière ouverte et, peut-être, renouvelée...


            • yaarg (---.---.111.83) 27 décembre 2005 17:44

              Mr Parizot nous dit : je cite « Qu’il y ait un « quelque chose en plus » pour faire un homme conscient ne change rien à la question. Ce quelque chose peut tout aussi bien, en principe, « s’incarner » dans un autre support présentant les mêmes caractéristiques physiques ou physico-chimiques. »

              Cette proposition est une simple hypothèse, une supposition qui relève du fantasme ou du rêve, nullement de la science. Si nous admettons que le fait d’être conscient, dans l’esxpérience individuelle que nous en faisons, expérience que nous partageons et que nous savons être commune à tous les êtres humains, alors une question évidente se pose : si cette conscience avait la capacité de « s’incarner » n’importe où, notamment dans un support présentant les mêmes caractéristiques physiques ou physico-chimiques, comment se fait-il que cela ne s’est JAMAIS produit chez d’autres être à la complexité physico-chimique comparable à la nôtre : dauphins, chiens, chimpanzés, gorilles, ourans-outans ???

              Je ne m’étonne pas que la communauté des philosphes semblent « regarder ailleurs » par rapport à cette question de la IA ou de la « conscience incarnée dans un ordinateur ». Je pense simplement comme l’un des intervenants ici : intelligence et conscience sont des mots mal choisis, complètement inapplicables à une machine.

              Il s’agit tout au plus d’un délire de science-fiction plus fiction que science.

              Au fait, quelle est la différence entre une machine et un homme ? C’est simple : la machine vous pouvez la débrancher sans que cela affecte ses fonctions ; quand vous la rebranchez elle est égale à elle-même. Un homme, déjà faut trouver où est la prise et si vous le débranchez, cela signifie le tuer, et ça, c’est, pour l’heure, irréversible... Et c’est valable pour tous les êtres vivants.


              • Etienne Parizot 27 décembre 2005 19:30

                Merci Yaarg pour vos commentaires. Vous avez raison : la proposition selon laquelle « Ce quelque chose peut tout aussi bien, en principe, »s’incarner« dans un autre support présentant les mêmes caractéristiques physiques ou physico-chimiques » est une supposition. Mais j’ai bien précisé « en principe », c’est-à-dire « à moins qu’un élément nouveau soit apporté permettant de conclure à l’impossibilité d’une telle chose ». Pour la qualifier de manière convaincante de fantasme ou de rêve, il faudrait que vous nous disiez ce qui peut, ne serait-ce qu’en principe, interdire sa réalisation. Je ne recherche même pas une objection réaliste ou démontrable : seulement un angle d’attaque qui me permettrait d’entrevoir une brèche et de réaliser que, même si telle objection particulière peut être rejetée, une autre pourrait convenir.

                Votre argument consiste à dire que « si la conscience (à supposer qu’elle soit immatérielle, sinon, bien sûr, la question est beaucoup plus simple) pouvait s’incarner ailleurs que chez un être humain, ça se saurait ». Mais je vois là essentiellement une supposition sans fondement. D’abord, rien ne vous dit que les éléments matériels sont réunis ailleurs que chez l’homme (complexité ne suffit manifestement pas : encore faut-il, semble-t-il, qu’elle soit organisée de façon adéquate). Mais surtout, je pense, rien ne vous dit que ce n’est pas déjà le cas ! Personnellement, j’incline très largement à penser que la conscience animale, au moins à un certain degré, est une réalité. (Mais c’est sans doute un autre débat...).

                Quoi qu’il en soit, à nouveau, vous prétendez identifier une différence nette entre machine et homme (nous parlons du support physique, n’est-ce pas ?), mais je pense qu’elle est illusoire — du moins celle que vous proposez. Si vous avez en tête un modèle de machine qui est en fait un ordinateur classique, alors oui, vous pouvez la débrancher sans la détruire. (Notez tout de même que vous pourrez sérieusement l’endommager si vous l’interrompez dans certains conditions, au moins qu’il vous faudrait la réinitialiser...) Mais pour d’autres modèles dans lequels, par exemple, l’interaction permanente avec un environnement est crucial, ce pourrait facilement être faux. En tout état de cause, l’argument fonctionne ici « à l’envers », si l’on peut dire, puisqu’il suffit de programmer la machine pour se détruire quand on la débranche pour vous fournir un contre-exemple. C’est idiot, bien sûr, mais ça montre que votre argument n’est pas pertinent (du moins il me semble).

                Enfin — mais ce n’est pas non plus un argument, bien sûr (c’est juste pour rêver un peu, c’est le cas de le dire) — on pourrait considérer qu’un homme qui dort est « débranché ». Au réveil, il « fonctionne » comme la veille smiley

                Mais sur le fond, je ne vois toujours pas sur quoi vous vous basez pour dire que « intelligence et conscience sont des mots [...] complètement inapplicables à une machine », ou qu’il s’agit d’un « délire de science fiction » (de telles affirmations se sont si souvent révélées fausses par le passé !). Quel est votre présupposé, ou quelle votre opinion, en fait ? Dites-vous que la conscience n’est pas matérielle, mais que « quelque chose » l’empêche de s’incarner dans un assemblage matériel qui ne serait pas explicitement « biologique » ? Est-ce cela ? Comment définissez-vous ou délimitez-vous alors les supports qui sont susceptibles de « recevoir la conscience », par rapport à ceux qui ne le peuvent pas ? Car c’est bien cela tout l’enjeu des recherches dont nous parlons ? Si c’est un aspect matériel, alors pourquoi serait-il impossible de le reproduire ? Si ce n’est pas le cas, alors nous devons conclure que, jusqu’à formulation d’un principe d’un autre ordre (ce que je n’ai encore vu nulle part — ni ici, ni ailleurs — mais je suis loin d’être « up to date » dans ce domaine...), il n’y a rien qui empêche d’envisager sérieusement l’apparation de machines consciences, pour peu que les conditions matérielles requises soient réunies. Pouvez-vous nous indiquer une piste ?


              • Bergamote (---.---.65.46) 27 décembre 2005 20:27

                Est-il juste de parler de l’intelligence et de la conscience comme si ces réalités dépendaient de l’humain ?

                L’intelligence nous a précédés et elle est largement répandue dans la nature, se manifestant sous des formes très diverses.

                La conscience est-elle limitée à l’être humain ? nous n’avons aucune certitude à ce sujet. Et même si c’est le cas, cette faculté est bien peu développée chez l’humain. Le plus souvent nous agissons machinalement, sans aucune conscience de ce que nous faisons. Les pensées traversent notre esprit sans que nous soyons capables de les maîtriser, le plus souvent hors de notre conscience. Si le mot « conscience » est compris dans le sens de conscience du bien des autres, du monde et même de notre propre vie, là aussi sommes bien pauvres en conscience !

                Proposition : Il y a une émergence, une poussée de l’intelligence et de la conscience et nous faisons partie de la grande aventure. L’aventure a commencé avant nous et sans nous, elle se poursuivra d’une manière que nous ne pouvons ni prévoir, ni imaginer. Mais il semble évident que le mouvement se fait dans le sens d’un élargissement, d’une diversification des supports... et d’une accélération vertigineuse ! Ouvrons nos yeux, les choses sont déjà là !


                • Michel 28 décembre 2005 11:00

                  Voici quelques précisions concernant vos interrogations. Mon commentaire n’exprime ni un souhait, ni un décret mais peut-être une opinion. Mon but est d’essayer de montrer ce que chacun d’entre nous met derrière les mots « intelligence » et « conscience ».

                  Si une personne donne comme définition d’« intelligence » (ou privilégie les définitions suivantes) :
                  - LOG., INFORM. Intelligence artificielle. « Recherche de moyens susceptibles de doter les systèmes informatiques de capacités intellectuelles comparables à celles des êtres humains » (La Recherche, janv. 1979, no 96, vol. 10, p. 61).
                  - Aptitude à la connaissance, ...
                  - Habileté à tirer parti des circonstances, ingéniosité et efficacité dans la conduite de son activité.
                  - Avoir des capacités particulières pour pratiquer, exercer (une activité) ; s’entendre, se connaître particulièrement à (cette activité).
                  - ... il me semble qu’elle peut parler d’une machine intelligente, puisque cette machine est apte à appréhender le monde qui l’entoure, à prendre des décisions, à agir sur lui.

                  Par contre si pour une autre personne choisit :
                  - Fonction mentale d’organisation du réel en pensées chez l’être humain, en actes chez l’être humain et l’animal
                  - ...
                  - [Cette fonction au plan qualitatif ; dans un sens très large (partic. dans la psychol. des facultés au XIXe s.)] PHILOS., PSYCHOL. Ensemble des fonctions psychiques et psycho-physiologiques concourant à la connaissance, à la compréhension de la nature des choses et de la signification des faits ; faculté de connaître et de comprendre.
                  - ...
                  - ... il lui sera plus difficile d’admettre qu’une machine est intelligente puisque l’intelligence est définie comme appartenant intrinsèquement à l’homme ou éventuellement à l’animal.

                  De même si pour « conscience » on admet :
                  - ...
                  - Connaissance claire, acquise par l’analyse et la réflexion, de l’expérience vécue
                  - ...
                  - ... cette personne pourra parler d’une machine consciente puisqu’elle sera capable d’analyser le réel, de faire des choix et de décider des actions à accomplir.

                  Par contre une autre personne peut choisir :
                  - ...
                  - Conscience (psychologique). Intuition par laquelle l’homme prend à tout instant une connaissance immédiate et directe, plus ou moins complète et claire, de son existence, de ses états et de ses actes.
                  - Conscience (morale). Propriété particulière de la conscience humaine qui permet à l’homme de porter des jugements normatifs immédiats, fondés sur la distinction du bien et du mal, sur la valeur morale de ses actes ; connaissance intuitive, sentiment intime de cette valeur.
                  - ...
                  - ... alors elle ne pourra dire qu’une machine est consciente puisque cette conscience est propre à l’homme qui seul peut porter un jugement moral.

                  Derrière ces définitions il y a certainement le choix entre une vision matérialiste ou non du monde. Votre article ne pose pas de problème scientifique, il pose des questions sur la science, il pose un problème aux « penseurs », aux philosophes, il engage des opinions.

                  Bien cordialement.

                  Michel


                  • yaarg (---.---.29.199) 28 décembre 2005 12:31

                    On en revient finalement à un vieux débat qui alimente depuis longtemps les chimères du roman fantastique : une machine pourrait-elle acquérir une âme ?

                    On nous en a tartiné des contes merveilleux comme Pinocchio... Et des films « émouvants » comme IA, i-robot, Toys story... Mais qu’y at-t-il derrière tout cela sinon le vieux fantasme d’identification de l’homme à un créateur. L’homme veut créer un être vivant et pensant avec des artifices. Il imagine un « dieu marionettiste » et lui aussi veut jouer au démiurge. N’est-ce pas une forme d’infantilisme ?

                    Dans le film « the bi-centenial man » on nous sert cette fable admirablement interprétée par Robin William : un robot devient « accidentellement » conscient. Si je devais faire la liste de tous les films (et romans) de SF qui reprennent ce thème du robot « accidentellement » devenu humain (thème cher à Isaac Asimov)... C’est plaisant, ça fait rêver, mais revenons sur terre : la science et la fiction sont antinomiques. On ne les a associées que pour créer un genre littéraire (Jules Verne) puis un genre cinématographique qui a beaucoup gagné avec les images de synthèse.

                    Je pense qu’un jour on saura faire des simulateurs de conscience capables de bluffer le premier venu, mais ce ne sera jamais la conscience humaine, puisque la conscience est une expérience subjective par laquelle l’homme se définit et qui définit l’homme et que définit l’homme.

                    L’homme est un ignorant, raison pour laquelle il cherche, animé par une insatiable curiosité. Cette curiosité fait partie de son intelligence et témoigne de son adaptabilité. Il est fasciné par sa propre nature et veut la comprendre. Mais dans quel but : pour la rendre meilleure ? Selon quels critères ?

                    On est en pleine psychanalyse : dites-moi quels sont vos rêves et je vous dirai quels sont vos traumatismes... Et sans doute que l’homme est traumatisé, puisqu’il parvient si difficilement à être satisfait : le nombre de techniques qu’il a inventé pour accroître son bien-être c’est pratiquement toutes les inventions de l’homme. reste alors à se demander quel traumatisme veut-il soigner, quelle névrose veut-il sublimer pour qu’il veuille fabriquer un ordinateur doué de conscience. Encore un thème de SF déjà vu et lu : les ordinateurs trouvent que l’humain est imparfait et décident de prendre le pouvoir et...

                    - scénario 1 : décident d’exterminer les hommes (bien sûr le héros de l’histoire va mettre fin au désastre - film Metropolis)

                    - scénario 2 : décident de réduire l’homme à l’esclavage pour le « rééduquer ».

                    Bien entendu l’homme n’est pas une machine, c’est ma conviction et ça n’appelle aucun débat car chacun se perçois lui-même selon son propre niveau de conscience.

                    Quant à dire « vous ne savez pas si d’autres formes d’existence ne sont pas douées de conscience » c’est un argument vide. Car le mot « conscience » est une affaire qui ne regarde que l’humain. Bien entendu il ne faut pas confondre intelligence et conscience.

                    Au chapitre des films-fantasmes j’oubliais 2001 Odysée de l’espace. Joli délire, beau film, mais complètement invraisemblable. Intéressant cependant de noter que -dans le film- la « conscience » de HAL, l’ordinateur fou, est considérée par les hommes comme une « panne »...

                    Alors, la conscience serait-elle une anomalie ?

                    Ma conclusion sur tout ça serait politiquement incorrecte (et religieusement incorrecte) aussi je n’en dirai pas plus. Je vous ai simplement indiqué une piste de réflexion qui pour moi a aboutit à une évidence : il n’y aura jamais une machine capable de conscience, car ce sera toujours une machine.


                    • Pierre Picard (---.---.188.2) 28 décembre 2005 12:36

                      Tout d’abord, pour me situer par rapport à ce débat, je considère l’IA forte comme une impossiblité étant donné que la raison humaine est capable de résoudre des problèmes mathématiques qui n’appartiennent pas au domaine du calculable et pour lesquels il n’existe aucun algorythme pour les résoudre. Si l’on est capable de résoudre de tels problèmes c’est par notre apptitude à appréhender l’infini par des raisonements qualitatifs. L’esprit est donc pour moi un processus non mécanique et par conséquent non matériel.

                      Vous nous dites qu’un esprit pourrait peut-être s’incarner aussi bien dans un corps biologique que dans une machine créee de la main de l’homme. Pourquoi pas, on peut effectivement en faire l’hypothèse, et bien malin celui qui pourrait le confirmer ou l’infirmer de manière irréfutable. Je n’entend donc pas ici affirmer qu’une incarnation dans une machine articielle soit une impossibilité absolue, bien qu’à priori cela me semble être de la science fiction, mais j’ai quelques objections qui soulèvent je pense la nature incompatible d’un esprit et d’une machine.

                      Tout d’abord vous semblez accepter l’idée qu’une entité biologique est une machine, dans le sens où il ne s’y produit que des processus mécaniques. Les modèles dont on dispose pour décrire le fonctionement du corps humain sont sans doute mécaniques, mais ce corps est-il réellement mécanique ? Pour des raisons épistémologiques et scientifiques un peu longues à résumer ici, je considère le développement d’une entitée biologique, tout comme le fonctionnement de l’univers d’ailleurs, comme un processus auto-développant et auto-signifiant (i.e. dont on peut découvrir le fonctionement). Ce n’est pas le cas d’une machine. Je pense qu’il est possible qu’un esprit ne puisse « pendre contrôle d’un corps » uniquement grâce à cette propriété auto-développante d’une entitée biologique. L’esprit, processus inrinsèquement non mécanique, prend contrôle et dirige le développement d’un autre processus non mécanique : le corps.

                      Ceci dit je pense que la recherche en intelligence artificielle est importante, bien que son nom soit inadéquat. Elle est importante, et intéressante, dans la mesure où elle permet et permettra de construire des automates et des robots de plus en plus perfectionnés, pouvant réaliser des tâches de plus en plus complexes, bien que purement répétitives et ne nécessitant aucune « créativité » ni aucune pensée. Cela permettra à l’homme de se libérer de tâches pénibles et harrassantes pour ne se consacrer qu’à des tâches requérant sa conscience et sa créativité ou ayant pour but d’améliorer ses capacités intellectuelles.

                      Par contre toute recherche ayant pour but la découverte d’une émergence de conscience artificielle est chimérique et sans espoir.

                      Cordialement


                      • Manu (---.---.241.212) 28 décembre 2005 22:10

                        Juste un exemple de propriété emergente que peut révéler un logiciel. On dispose aléatoirement des bout de bois virtuels sur une surface virtuelle. En demandant à des fourmis virtuelles simplement de en trouvant un bout de bois, soit de la ramasser si elle n’en porte pas déjà un, sinon de laisser tomber le bout de bois qu’elle porte et de s’en aller.

                        Le résultat au bout d’un certain temps, est le rassemblement en un grand tas de tous le bouts de bois. Difficile de prédire ce résultat du comportement simpliste programmé initialement.

                        Gageons que pour l’intelligence, il en sera de même.


                        • Pierre Picard (---.---.188.2) 29 décembre 2005 15:37

                          En fait, pour « l’intelligence » il n’en est pas de même. Lorsqu’une machine est confrontée à un problème qui peut se résumer sous forme mathématique à une somme infinie de termes, elle ne sait pas le résoudre, et elle ne peut en être capable. Or de nombreux exemples en mathématiques nous montrent que l’homme en est capable.

                          C’est là qu’est toute la différence entre les 2.


                        • (---.---.91.66) 7 janvier 2006 00:35

                          Bonjour Pierre, et merci pour votre intervention. Vous disiez plus haut qu’une chose qui différencie un corps biologique d’une machine et qui pourrait éventuellement empêcher « une âme » de « prendre le contrôle » d’une machine alors qu’elle pourrait prendre le contrôle d’un corps biologique, c’est que le corps biologique est « auto-développant et auto-signifiant ». Je ne sais ce que vous entendez par auto-signifiant, mais si je comprends bien le sens que vous donnez à « auto-développant », je dois indiquer que cette propriété peut également être partagée par les « machines », dans la mesure où on construit déjà des machines « s’auto-développant », c’est-à-dire se modifiant elles-mêmes de génération en génération, en fonction de leurs interactions avec l’environnement. Il semble donc que l’argument ne tienne pas, et qu’il faille encore chercher ailleurs la spécificité qui serait susceptible de réserver le « phénomène conscience » aux seuls supports ayant participé à l’évolution biologique terrestre ou universelle...

                          Par ailleurs, vous dites qu’une machine confrontée à somme infinie de termes ne peut pas faire le calcul et résoudre le problème, mais on dispose depuis de nombreuses années de « machines » permettant le traitement formel de problèmes mathématiques qui peuvent parfaitement, et sans effort, effectuer des sommes infinis, et même éclairer les mathématiciens sur des résultats qu’ils ne peuvent obtenir qu’après-coup...

                          Aussi, si ce que vous dites est vrai, à savoir que « c’est là qu’est toute la différence entre les 2 », alors nous devons admettre qu’il n’y a pas de différence...


                        • Etienne Parizot (---.---.91.66) 7 janvier 2006 00:59

                          oops, pardon, j’avais oublié de m’identifier avant de poster le message ci-dessus. Voilà qui est fait...


                        • jerikojerk (---.---.235.22) 29 décembre 2005 18:47

                          hum quel long blabla. Dire que mes professeurs (qui sont des collègues de M l’auteur) me demandent d’être synthétique.

                          Faire de l’astrophysique brouille les yeux. Si le monsieur pense que l’intelligence peut être donnée à une machine qu’il n’oublie pas de faire un backup pour son propre cerveau.

                          Je n’ai jamais vu un algoryhtme être intelligent (mouais c’est dingue « algorythme intelligent » sonne plus faux que « intelligence artificielle », mais c’est la même chose) et parfois même les humains ne le sont pas.

                          Si jamais ce monsieur pense que ça n’est pas possible alors pourquoi cacher cette fulgurance dans tant de lignes ?

                          On paye à la pige au CNRS ? Sauvons la recherche !!!


                          • jerikojerk (---.---.235.22) 29 décembre 2005 19:18

                            Mais quelle anerie !

                            Par ailleurs, vous dites que « une machine ne peut qu’assembler des bits et en faire des combinaisons ». Ca non plus, ce n’est plus vrai. L’avénement des ordinateurs quantiques conduit précisément à un dépassement radical de la notion d’information classique, c’est-à-dire de bit. Le principe de ces ordinateurs quantiques est maintenant bien délimité et la réalisation d’un prototype apparaît chaque jour plus réaliste, à relativement brève échéance.

                            Une machine telle un ordinateur est régie par des algorythmes, construit avec des language qui dépassent le support matériel ou non : plus fort que les machines quantiques à l’existance improbable, il existe la théorie mathématique. avec des notions d’automates (la fameuse machine de Turing) de grammaires, ... nécessaires à réaliser un algorythme.

                            Apparament ce monsieur est tellement émerveillé par le travail de ses collèges informaticiens qu’ils croient qu’ils ont des pouvoirs magiques leur permettrant de faire n’importe quoi,

                            Par exemple il oublie qu’un logiciel nait sur le papier à partir d’un algorythme. As-t-on l’algorythme de l’intelligence ?

                            En plus on ne sais même pas si les classes d’algorythmes P et NP sont équivalentes (ex peut-on connaitre oui ou non en temps non exponnentiel en fonction du nombre de points, le plus petit chemin dans un graphe pour relier un fois et une seule tous les points du graphe ?) alors l’IA ...

                            Pour le dernier point ci dessus c’est une question moins célèbre que la conjecture de Fermat mais ya aussi une récompence pour le génie qui saura faire la démo (courage c’est une question ouverte depuis 30 ans au moins).


                            • Yaarg (---.---.109.111) 30 décembre 2005 09:28

                              Bonne question !

                              Et je me permets d’ajouter :

                              A-t-on l’algorythme de la conscience ?

                              A-t-on l’algorythme de l’humour ?

                              Non ?

                              OK, pour moi le débat est clos, avec un grand éclat de rire (qui est le propre de l’homme d’ailleurs)...


                            • (---.---.91.66) 7 janvier 2006 00:55

                              Cher jerikojerk, juste une info : les algorithmes auxquels vous faites allusion sont des algorithmes classiques. Vous avez parfaitement raison de dire que les algorithmes sont indépendants du support qui les implémentent. Mais ce dont je parlais est autre chose : il s’agit d’algorithmes quantiques, qui ne peuvent en aucun cas être implémentés sur des supports à fonctionnement classique, et donc, en particulier, pas sur les machines de Turing que vous évoquez. Sachez enfin que les informaticiens ont déjà identifié des algorithmes quantiques - qui pourraient être mis en oeuvre sur des ordinateurs quantiques, si on parvient à les développer (ce qui ne soulève que des problèmes techniques) - capables de faire des choses qu’aucune machine de Turing (mais comme vous le savez, elles sont toutes équivalentes) ne pourra jamais faire.

                              Pour le reste, vous admettrez je pense que le fait que nous sachions ou non résoudre la conjecture que vous mentionnez n’a rien à voir avec la question.

                              (Mais si tout ceci n’est que bla bla pour vous, cela n’est pas très important, n’est-ce pas ? smiley )


                            • Etienne Parizot (---.---.91.66) 7 janvier 2006 00:58

                              oops, pardon, j’avais oublié de m’identifier avant de poster le message ci-dessus. Voilà qui est fait...


                            • fabien (---.---.126.4) 30 décembre 2005 12:50

                              Etienne,

                              Si intelligence artificielle il y a, qu’est-ce que de l’intelligence « non artificielle » ? Car votre article (que je trouve passionnant) semble tabler sur le fait que l’on sache universellement de quoi il s’agit...

                              Pour ma part, je doute que l’on puisse créer de l’intelligence. Car nous ne sommes, au demeurant, qu’un niveau de fractal, dont nous voyons d’un coté les galaxies, et de l’autre (je ne sais pas vraiment entre les atomes, les quarks, les super cordes) bref, du petit. Or, ces extrémités se déclinent à l’infini. Et plus on les observe, plus on découvre qu’elles sont singulières. Ainsi, on peut imaginer qu’un jour, nous découvrirons que chaque atome est unique, à l’instar des soleils, des planètes et des galaxies. De l’infini singulier, voilà qui n’est pas facile à cloner !


                              • fabien (---.---.126.4) 30 décembre 2005 13:06

                                Il me semble (car je suis informaticien) que quand une machine sera capable de créer un nombre (vraiment) aléatoire, elle démontrera non seulement un libre arbitre, mais une capacité d’intelligence. Je pense aussi que non seulement aucune machine n’en sera jamais capable, mais qu’en outre, aucun homme n’a cette capacité !


                              • Etienne Parizot (---.---.91.66) 7 janvier 2006 01:13

                                Cher Fabien, je voulais juste vous indiquer qu’il est possible de faire produire « un nombre (vraiment) aléatoire » par une machine - du moins si la physique fait réellement appel à de l’aléatoire, comme le dit la physique quantique. Une façon assez simple de le faire est de lancer un compteur et de l’arrêter lorsqu’un atome radioactif (de durée de vie pas trop longue, pour ne pas attendre le résultat des millions d’années smiley ) se désintègre. Comme le moment où cet atome se désintègre est (d’après la physique quantique et l’expérience) vraiment aléatoire, le résultat obtenu (i.e. le nombre - ou la graine - recueillie au moment de la désintégration) le sera aussi...

                                Ce que vous disiez était-il vrai, à savoir que « quand une machine sera capable de créer un nombre (vraiment) aléatoire, elle démontrera non seulement un libre arbitre, mais une capacité d’intelligence » ?

                                Vous admettrez, je pense, que cela ne suffit probablement pas smiley


                              • nico 30 décembre 2005 13:11

                                Les classes P et NP et la conjecture selon laquelle P est différent de NP n’est pas pertinent dans le contexte de l’article. Vous le dites vous-même, ce sont les algorithmes qui nous intéressent, quelque soit leur complexité : il nous importe déjà de savoir si les « situations mentales » que l’on se propose de modéliser et le raisonnement sur celles-ci sont décidables.

                                Le dernier commentaire nous dit que le débat est clos car on ne connait pas d’algorithme de l’intelligence, de la conscience, de l’humour (note : le terme algorithme est probablement abusif). Mais le débat n’est pas clos tant que l’on aura pas la preuve formelle qu’un tel problème n’est pas décidable.

                                Un raisonement analogue vous fait conclure de bon matin que vous devez prendre le bus simplement parce que vous n’avez pas vos clés dans la poche du pantalon que vous venez d’enfiler. Peut-être serait-il judicieux de chercher un peu.

                                La portée de l’article de l’auteur se situe à un niveau humble de réflexion sur une éventuelle décidabilité du problème.


                                • nico 30 décembre 2005 13:15

                                  Le contexte de mon commentaire est foireux , mes excuses pour ça :
                                  - il est en réaction au commentaire de jerikojerk en ce qui concerne les classes P, NP
                                  - il est en réaction au commentaire de Yaarg pour ce qui est de la fermeture du débat


                                • (---.---.196.74) 30 décembre 2005 15:03

                                  Encore des gars qui s’autorisent à penser des trucs dans des milieux autorisés ? Ou plutôt des séminaires à Miami ? Jamais à Vezoul ??? Pourquoi ?

                                  Ca fait maintenant près de vingt ans qu’on nous bassine avec l’arrivée de machines intelligentes ...

                                  Prétention des prétentions de nous croire capable d’une telle prouesse !

                                  La course aux budgets pour pseudos intellectuels chercheurs de tout poil est ouverte à nouveau !

                                  La machine étant une création de l’homme elle ne pourra faire mieux qu’elle dans un mode qualitatif.

                                  Et question qualité, dans l’homme, y a encore du boulot !

                                  Etant informaticien je sais à quel point un ordinateur est con !! C’est affligeant et c’est à lopposé de ce qu’on voufrait nous faire croire.

                                  Sur l’AI, à mon avis c’est exactement le même topo.

                                  On verra pas de telle machines avant longtemps...

                                  Et c’est tant mieux !


                                  • (---.---.196.74) 30 décembre 2005 15:04

                                    Faut arrêter le fumage de moquête synthétique !!

                                    Il ya quelques effets secondaires ...


                                    • nico 30 décembre 2005 19:04

                                      Sinon, le terme IA englobe tout et n’importe quoi. C’est aussi un croisement de disciplines : philosophie, mathématique, informatique, sciences sociales, économie, droit, linguistique...

                                      Par exemple, les philosophes dégagent des concepts clés et leur fonctionnement. Qu’est-ce que la connaissance par exemple ? Que signifie « Oscar connait le nom du vainqueur de la Star Academy » ? Est-ce que ça implique que « Oscar sait qu’il connait le nom du vainqueur de la Star Academy » ? Est-ce que par conséquent « Oscar et Murielle connaissent le nom... » ?

                                      Les économistes peuvent par exemple étudier une théorie des choix sociaux, les conséquences des actes, cf. les travaux de John Nash (ou visionez la scène du bar avec la belle blonde dans « Un homme d’exception »).

                                      Dans le domaine du droit, on peut s’attacher par exemple à exprimer des contraintes entre des agents « intelligents », fidèles à des lois de droit commun. Ne serait-ce que pour faire comprendre au dernier robot Sony qu’il lui est interdit de tuer Oscar.

                                      Les mathématiciens peuvent par exemple prouver que les assertions des philosophes sont décidables.

                                      Si c’est décidable, les informaticiens pourront traduire tout ça en un programme informatique, ça fonctionnera à coup sûr.

                                      L’IA, c’est seulement un agglomérat de disciplines souvent très peu intéressées par l’Ordinateur égal à l’Homme.

                                      En recherche appliquée, si la messagerie vocale efface le message parce qu’on lui a soufflé, on est content. Quand on arrive à faire comprendre à un robot que s’il y a un rocher devant lui, il vaut mieux l’éviter plutôt que de s’y casser les dents, on est content. Si on arrive à prévoir la crue d’un fleuve on est content. Et ça se classe dans l’IA.

                                      En recherche fondamentale, si un mathématicien arrive à prouver un théorème qui dit que le système logique A peut être traduit dans le système B, il dormira bien. Quant au philosophe, s’il a réussit à contourner un paradoxe, il va fêter ça autour d’une bière. Et ça se classe dans l’IA.

                                      L’IA telle qu’elle est imaginée dans les commentaires ci-dessus n’existe pas vraiment. Satisfaits ? Déçus ?


                                      • Manu (---.---.241.212) 31 décembre 2005 00:01

                                        J’invite chacun à tester ce lien ; c’est souvent bluffant ! http://20q.net/


                                        • Christophe (---.---.58.18) 1er janvier 2006 17:48

                                          A l’argument suivant : L’avénement des ordinateurs quantiques conduit précisément à un dépassement radical de la notion d’information classique, c’est-à-dire de bit...

                                          L’approche informatique, particulièrement en IA, a dépassé depuis plusieurs décennies le principe du tiers exclu. Les logiques, outils mathématiques, sont nombreuses et bien plus complexes. De plus il faut distinguer la notion de donnée de celle d’information et celle de connaissance.

                                          A Sylvain Reboul : La réponse est, sans contestation rationnelle possible : la position « épistémologique » matérialiste car elle seule permet la mise place de questions théoriques précises et de processus physico-chimiques testables.

                                          A cette remarque, même si elle est éloignée dudit sujet, l’approche me semble erronée dès lors que nous abordons la notion d’intelligence. Pouvons-nous « tester » l’intelligence ? Pour une problématique posée dans une science molle, en prenant différents êtres humains, vous n’aurez quasiment aucune solution identique. Sur quelle conclusion pourrons-nous tester une machine ? La testabilité a ses limites ; la preuve mathématique est plus sûre.

                                          A Pierre Picard et Fabien : Ceci dit je pense que la recherche en intelligence artificielle est importante, bien que son nom soit inadéquat.

                                          Problème d’interprétation par dichotomie terminologique. L’intelligence artificielle et l’intelligence naturelle ont certaines différences importantes.

                                          Si intelligence artificielle il y a, qu’est-ce que de l’intelligence « non artificielle » ? Car votre article (que je trouve passionnant) semble tabler sur le fait que l’on sache universellement de quoi il s’agit...

                                          Les différences importantes encore actuellement non surmontées, à mon sens, sont : 1 - L’homme raisonne par intention (par but) alors que La machine raisonne par extension (suit une procédure). Cette problématique est actuellement prise en compte dans la recherche des logiques intentionnelles.

                                          2 - L’homme a un esprit inductif (L’induction permet, à partir d’une constatation, d’en déduire une autre pour un autre objet sans qu’il y est de certitude ni de rapport entre les objets. L’induction est créative mais risquée). La machine est de nature déductive (La déduction permet de constater un et un seul résultat pour un problème donné sans s’étendre afin de savoir si cela s’applique à d’autres problèmes. La déduction est rigoureuse mais non créative).

                                          A Jerikojerk : Par exemple il oublie qu’un logiciel nait sur le papier à partir d’un algorythme. As-t-on l’algorythme de l’intelligence ?

                                          Pardonnez-moi de la réponse un peu cru, mais c’est une vue très restrictive de l’informatique ; même si le comportement d’une machine reste à tendance algorithmique. En IA, nous n’utilisons pas d’algorithmes tels qu’ils sont définis ; les algorithmes sont utilisés pour les langages impératifs, déclaratifs et fonctionnels (les langages courants utilisés sur les ordinateurs). En aucun cas, lorsque nous abordons les principes de connaissances, nous travaillons sur des algorithmes. La machine, dans son raisonnement propre, doit tenir compte de son niveau de connaissance pour acquérir de nouvelles connaissances par son expérience. Nous utilisons des langages de représentation de connaissances (non déterministes) ; et dans ce contexte, nous ne pouvons savoir quel « chemin » prendra le raisonnement. Nous entrons dans des domaines plus subjectifs quant aux conclusions du raisonnement qui doivent appartenir au domaine du plausible.

                                          A Nico : C’est aussi un croisement de disciplines : philosophie, mathématique, informatique, sciences sociales, économie, droit, linguistique...

                                          Non, les disciplines auxquelles vous faites référence n’appartiennent pas toutes aux sciences cognitives (sciences sociales, économie, droit). D’autres comme l’anthropologie, la psychologie, les neurosciences, la psycholinguistique, ... en font partie.

                                          Les philosophes dégagent des concepts clés et leur fonctionnement.

                                          Mais dans ces concepts que nous pourrions classer comme concepts lexico-philosophiques, il faut pouvoir les décliner à différents niveaux d’interprétation (voir les travaux de Rastier).

                                          Enfin, entre intelligence et conscience, il me semble qu’il est nécessaire de dissocier ces deux concepts.

                                          Parvenir à donner, à une machine, une « intelligence » dans un domaine précis, dans un monde restreint est actuellement possible. Mais, comme nous le constatons, les restrictions sont fortes. Ayant travaillé durant six ans dans le domaine de l’interprétation des langues et plus largement, l’interprétation symbolique, nous ne pouvons conclure qu’à une application possible dans un univers très ciblé ... comme par exemple, les systèmes experts dans des domaines exclusifs d’expertises.

                                          La problématique posée, pour ce qui concerne l’intelligence, est la capacité d’interprétation et la relation percept - concept (ce que nous voyons, distinguons de ce que nous comprenons, interprétons). Dans un « monde ouvert » l’interprétation d’une situation se fait sur les bases de nos propres connaissances qui nous permettent d’intégrer l’explicite mais aussi l’implicite de toute situation. Une machine a la capacité d’intégrer l’explicite mais pas l’intégralité de l’implicite qui dépend, chez chaque être humain de sa culture (dans le sens anthropologique) et du comportement intrinsèque à l’intellect naturel : l’induction. De plus, les phénomènes sensoriels sont quasiment ignorés dans les modélisations actuelles.

                                          Quant à la conscience, elle est certes associée à la connaissance mais aussi aux phénomènes sensoriels qui généralement guident nos actes (la conscience est évolutive au fur et à mesure de la construction de l’être). Il reste donc, dans le cadre des sciences cognitives, à prendre en considération les aspects sensoriels ce qui est loin d’être gagné d’avance !


                                          • jerikojerk (---.---.163.210) 10 janvier 2006 04:02

                                            On ne peut pas m’écarter du sujet comme ça ;)

                                            Blabla ou pas, il faudra passer par un amplificateur pour passer de la nanotech à la l’echelle humaine, et ça risque de limiter l’importance de ce genre de curiosité.

                                            Je vais encore m’illustrer par mon ignorance mais je persiste à penser qu’on dévéloppe tres difficilement un algorithme dont on ne connais pas le résultat. Comment fait on pour vérifier l’algorythme ? hum ? Pour faire la différence entre un état d’acceptation et un état puit ?

                                            Et le code on le compile, on l’interprete ? Quel théorie de dessous de tout ça ? et on code en quel langage ? en Q++ ? En hard ? allez je me tais si j’ai ses précision !

                                            60 nanos c’est pas quantique, ça ? ou c’est trop gros ? parce que c’est la finesse de gravure d’un µprocesseur à l’heure actuelle. L’architecture du processeur est toujours là même, Von Neumann revu par intel compatible 86x. Et pas fumeusement quantique.

                                            Peut être suis-je du même niveau que les contemporains à Einstein, mais je suis curieux. Le mot quantique ne m’impressionne pas. Je ne sais pas ce que ça veux dire. ( moi j’ai pas peur ;)

                                            La seule chose que je sais c’est qu’a partir de l’atome on ne peut pas prévoir un comportement d’un seul element. Et que le comportement le l’individu est tres différent du comportement d’un individu dans le groupe. Faire une machine avec truc qui ne font pas ce qu’on souhaite ? génial enfin un vrai générateur de nombre aléatoire !!!

                                            Je me défausse sur une question philosophique, à quoi sert-il de batir des outils qui ne font pas ce qu’on leur demande ?


                                            • jerikojerk (---.---.163.210) 10 janvier 2006 04:27

                                              J’ai une tendresse pour la phrase en gras.

                                              ... même si le comportement d’une machine reste à tendance algorithmique. En IA, nous n’utilisons pas d’algorithmes tels qu’ils sont définis ; les algorithmes sont utilisés pour les langages impératifs, déclaratifs et fonctionnels (les langages courants utilisés sur les ordinateurs). En aucun cas, lorsque nous abordons les principes de connaissances, nous travaillons sur des algorithmes. La machine, dans son raisonnement propre, doit tenir compte de son niveau de connaissance pour acquérir de nouvelles connaissances par son expérience. Nous utilisons des langages de représentation de connaissances (non déterministes) ; et dans ce contexte, nous ne pouvons savoir quel « chemin » prendra le raisonnement. ....

                                              J’ai fait un peu de prolog moi aussi dans ma courte vie, et je sais qu’en IA on utilise un moteur de déduction. Si on ne connais pas le chemin utilisé par la machine c’est qu’est est flemmar parce qu’on n’a aucune envie de dérouler le programme de la machine à cause de la complexité. Le moteur de déduction à été codé un jour. Par des Français en plus. C’est rare les programmes qui produisent eux mêmes leurs bouts de code !

                                              Quelque part il y a un algo ecrit sur le papier, qui fait rigoureusement ce qu’on lui demande (probleme de la preuve mis de coté) . Je ne crois pas à la génération spontanée.

                                              Cherchez quand même, ça me donnera peut-être du boulot un jour ;)

                                              PS : en prolog on a refait le cou du psy : ça donnait déjà une belle illusion alors qu’on avait déclarer 5 regles. Et c’était pas quantique.


                                              • Etienne Parizot 10 janvier 2006 13:29

                                                Non non, jerikojerk, je pense que vous vous méprennez sur la notion d’ordinateur quantique (même si ce n’est qu’un aspect de la question, que certains chercheurs en IA ne considèrent d’ailleurs pas forcément comme capital).

                                                Vous dites : « 60 nanos c’est pas quantique, ça ? ou c’est trop gros ? parce que c’est la finesse de gravure d’un µprocesseur à l’heure actuelle. L’architecture du processeur est toujours là même, Von Neumann revu par intel compatible 86x. Et pas fumeusement quantique. »

                                                Effectivement, les microprocesseurs auxquels vous faites allusion ont un fonctionnement tout ce qu’il y a de classique. Mais le comportement « quantique » ou « classique » d’un système physique n’est pas lié de manière rigide à sa taille. De nombreuses expériences ont mis en évidence des comportements quantiques (intrication d’états) sur des échelles de plusieurs kilomètres !!! On est bien loin des 60 nanos dont vous parlez...

                                                C’est lorsque vous dites « L’architecture du processeur est toujours là même » que vous faites fausse route. Bien sûr, un ordinateur quantique est basé sur un concept totalement différent, et en particulier les « processeurs » associés ne peuvent pas être comparés à ceux que nous connaissons aujourd’hui.

                                                L’idée est que les bits d’information, les « états binaires », en physique classique, sont soit 0, soit 1, comme le savez bien sûr. Dans le cas d’un « bit quantique », si vous interrogez un état binaire donné, la réponse sera toujours soit 0, soit 1, mais si vous ne l’interrogez pas, le bit peut se trouver dans une infinité d’états distincts ! C’est bien sûr très étrange, pour une pensée classique, mais c’est ainsi : l’état du bit quantique peut consister en un « melange » quelconque de 0 et de 1. À chaque fois que vous voulez connaître la valeur de ce bit, il vous donnera comme réponse, soit 0, soit 1. Jamais une valeur intermédiaire. S’il est dans un état mélangé à 20% de 0 et à 80% de 1, disons, alors il ne vous répondra pas « 0,8 », mais vous aurez 20% de chances qu’il réponde « 0 », et 80% de chances qu’il réponde « 1 ». C’est ainsi. Et il est absolument impossible de prédire le résultat. C’est véritablement non-déterministe. Voilà ce qu’est la mécanique quantique, et voilà pourquoi la notion d’ordinateur quantique est radicalement nouvelle, impossible à rapprocher des machines de Turing ou des processeurs dont vous parlez. En combinant des bits de ce type, il est possible de mener de nombreux calculs en même temps, sur tous les états classiques possibles sous-jacents, en faisant simplement évoluer l’état quantique qui les « combine ». En le faisant de manière astucieuse (c’est ça, l’algorithmique quantique), on peut faire des choses impossibles classiquement (comme factoriser un nombre premier en temps polynomial).

                                                Sinon, vous soulevez une question relative aux algorithmes qui n’est pas liée au problème du quantique ou du classique. Vous dites : « on développe très difficilement un algorithme dont on ne connait pas le résultat ». Mais ce n’est pas cela. Le résultat, on le connaît, c’est l’architecture exacte de l’algorithme qu’on ne connaît pas. Et détrompez-vous, ce n’est pas du tout difficile à mettre en œuvre : on le fait très couramment dans un nombre croissant de domaines ! Prenons l’exemple de la reconnaissance de visage à partir de photographies. Pour simplifier, disons que l’ordinateur a accès aux pixels de l’image, et qu’il peut les combiner selon un algorithme donné au départ, qui lui fournit une réponse : c’est « untel » ! Son algorithme vaut ce qu’il vaut, et au départ, il se trompe très souvent. Mais l’idée va être de le modifier en fonction des réponses. Par exemple, à chaque étape, suivant qu’il s’est trompé ou qu’il a donné la bonne réponse, il modifie les connections entre les portes logiques qu’il met en œuvre - et ceci peut fort bien se faire de manière aléatoire. Si une modification (« mutation ») le fait se tromper plus souvent, elle est rejetée. Si au contraire elle conduit à un meilleur taux de réussite, elle est conservée, et on continue. Cela vous fait sans doute penser à une évolution « à la Darwin », et vous ne serez donc pas étonné qu’on parle parfois « d’algorithmes génétiques ».

                                                Bref, tout ça pour dire qu’après une phase d’apprentissage, l’ordinateur ne se trompe pratiquement plus (et s’il se trompe encore, on continue - d’ailleurs, les hommes aussi se trompent !). Il a donc « évolué » jusqu’à mettre en œuvre un algorithme très performant, dont on connaît le résultat, mais dont on ignore la structure ! On pourrait bien sûr regarder « à l’intérieur de la machine » pour voir comment elle s’y prend en fait (et on le fait parfois), mais si on travaille avec des milliards de connexions (ou des milliards de milliards !!!), ce n’est absolument pas envisageable, et même si ça l’était, cela ne nous donnerait aucunement une « explication » ou une « compréhension » du mode de fonctionnement - de la même manière que « décrypter » une séquence d’ADN ne nous explique pas comment elle fonctionne. (Ou comme vous l’avez noté avez raison, « à partir de l’atome on ne peut pas prévoir le comportement d’un seul element ».)

                                                Enfin, vous dites : « Je me défausse sur une question philosophique, à quoi sert-il de batir des outils qui ne font pas ce qu’on leur demande ? »

                                                Étrange question, dans ce contexte. D’abord, les outils tels que celui mentionné plus haut font effectivement ce qu’on leur demande. On ne sait pas comment ils s’y prennent au juste, c’est tout. Ensuite, quand on ne sait pas trop quoi demander, ou qu’on demande des choses absurdes, il peut y avoir un grand intérêt à avoir un outil qui ne fait tout à fait ce qu’on demande. Il arrive TRÈS souvent de demander des choses absurdes quand on programme, n’est-ce pas ? Si vous avez déjà débuggé un code, vous savez qu’il peut être très irritant de voir à quel point la machine fait en effet très exactement ce qu’on lui demande, et pas ce qu’on avait « évidemment » l’intention de lui demander... smiley Et enfin, pourquoi toujours parler d’outils ? Une façon de répondre à votre question serait d’en poser une autre : « pourquoi faire des enfants » ?


                                                • jerikojerk (---.---.10.1) 18 janvier 2006 05:40

                                                  oui merci je sais ce que c’est un état haute impédance « débranché » c’est au programme de 2e année dans la licence d’info et en 1er année en electronique ;) et je crois que j’ai mieux compris que vous. Explications...

                                                  Bon alors je commence par une remarque bête et longue, mais je vous y ai habitué. prenons la technologie TTL version 0-5V pour faire simple. ENTREE jusqu’à 0.8V etat bas en SORTIE, ENTREE superieur ou égale à 2.0V état haut en SORTIE. la plage entre 0.8V et 2.0V est le génie qui rend le monde digital plus sur que l’analogique, si on tente d’utiliser la porte dans cette plage de tension le constructeur garanti que la porte fera n’importe quoi et moi je parie que la porte saturera (L ou H) ou oscillera et pire d’une porte à l’autre on risque de ne pas avoir le même comportement. Bigre !

                                                  L’ordinateur quantique est-il capable de lire un signal là ou il n’y en a pas (cad à l’état Z, haute impédance) ? en automatique on appelle ça une perturbation et en réseau un parasite. HUMMMM

                                                  L’ordinateur quantique est-il capable de faire des lectures de données qui ne sont pas ni à l’état bas ni à haut ? j’appelle ça une chaine Hi-Fi HUMMM a n a l o g i q u e !

                                                  Un ordinateur quantique est-il un ordinateur capable de faire un raisonnement juste à partir d’un comportement aléatoire ? Je trouve une chose vraiment étrange dans votre réponse (signe que j’ai vraiment du mal à changer ma façon de penser, et je m’en inquiete...) Comment prouver la justesse d’un résultat si on ne connait pas les prédicats respectées par les données ?

                                                  J’étaye mon propos : une lecture d’une donnée à l’adresse 0x12345678 à 80% de chance d’etre « F ». Les probabilités et un méga calcul sur les parturbations ont étés fait pour établir cette valeur. Qu’est ce qui garenti que sur 1 essai la lecture donne « F » et non « 7 » qui est assez proche vu que il n’y a qu’un bit qui change ou que ça donne « 0 » ? Si l’algorithme lis cette valeur et si cette valeur permet d’arriver au même résultat JUSTE c’est :
                                                  soit que cette valeur est dans une serie convergente et dans ce cas qu’est ce qui permet d’avoir la certitude que la valeur lue permet d’arriver au résultat rapidement ?
                                                  soit c’est que la valeur de cette lecture est ignorée...

                                                  Vivement que je fasse une Unité d’Enseignement sur les mathématiques quantite (mais je n’en prend pas le chemin).

                                                  En fait je crois avoir mal lu le paragraphe sur lequel je m’acharne en effet

                                                  Dans le cas d’un « bit quantique », si vous interrogez un état binaire donné, la réponse sera toujours soit 0, soit 1, mais si vous ne l’interrogez pas, le bit peut se trouver dans une infinité d’états distincts ! C’est bien sûr très étrange, pour une pensée classique, mais c’est ainsi : l’état du bit quantique peut consister en un « melange » quelconque de 0 et de 1.

                                                  ENORME. Un bit quantique est un bit qui n’est pas lu, auquel on ne s’interesse pas. C’est un bit qui n’est pas connecté physiquement. C’est un bit interessant parce qu’il ne fait pas partie du systeme à l’instant donné, et qu’il ne porte aucune information. Et dès que l’on se connecte à ce bit on n’est plus quantique par définition ! zut raté ! « Plus tu désires une chose, et plus de toi s’éloigne cette chose » ...

                                                  Je rappelle que ma question initiale partais d’un postulat (grossierement) : « alors que les machines actuelles ne le permettent pas, les machines quantiques permettent de faire des IA », et que ma question simple est : qu’est ce qu’une machine quantique ? avec dans l’idée de montrer que l’inexistance de cette machine permet d’invalider l’existance d’une vraie IA.

                                                  Factoriser un nombre premier...

                                                  on peut faire des choses impossibles classiquement (comme factoriser un nombre premier en temps polynomial).

                                                  Personnelement je le fait déjà en temps polynomial et même en O(1), cad en temps constant. Je suis donc tres fort et je cherche un stage.
                                                  exemple : 13 (13 est premier :)
                                                  résultat s=(1, 13).
                                                  preuve 13 = 13*1.
                                                  discution : certain mathématiciens sont d’avis que 1 n’est pas premier...
                                                  démo générale : la définition d’un nombre premier !!
                                                  algorithme : L’algorithme donne donc le nombre premier et 1 ! ce qui ne demande pas des calculs extremement compliqués, à la portée d’un ordinateur quantique et d’un Bachelier que je fus, mention AB je le concède à ma grande honte. Je crois cependant avoir compris votre idée qui était de faire la décomposition en nombre premier d’un produit entier N, ce que je ne sais faire qu’avec le théorème de Bézout (niveau bac) et/ou en essayant de diviser par tout nombre premier inférieur ou égal à sqrt(N) et qui problematique surtout dans la construction de la liste des nombres premiers

                                                  alors voilà, je parle de choses concrêtes vous parlez dans le flou. J’ai exposé clairement mon niveau de connaissance. Normalement vous êtes au dessus ça devrai être facile pour vous de me convaincre. Exibez moi une théorie, et son application et comme saint Thomas je serai convaincu. Promis. Parler moi de ce concept « quantique » que j’ai tant de peine à cerner. Qu’est ce que c’est ? Faites la vulgarisation jusqu’au bout !!!

                                                  conclusion partielle... tout cela dénotera à l’internaute de passage la lègereté de vos réponses, que j’encourage malgré tout. Mais quand même ya marqué CNRS dans votre profil. N’est ce pas là un label de qualité ?

                                                  à propos des algorithmes génétiques... Je ne cache pas que ça fait parti des trucs qui me fascine parce que c’est vrai que ces algos ont vraiment l’air performant. Je connais mal, mais il me semble que l’on ne peut confondre intelligence et apprentissage. l’un permet de trouver une bonne solution à un probleme et l’autre trouver une solution si il n’y a pas de solution disponible et de l’évaluer en suite... je serai moins catégorique là dessus.

                                                  Je ne comprends pas votre exemple sur l’image. Vous dites que l’on ne connais pas le resultat. Moi je dis que si puisque le programmateur sais dire si l’ordinateur répond juste ou faux. Il me semble en outre que, pour la reconnaissance de visage pendant longtemps les algorithmes se trompaient moins sur les visages de l’équipe de développement que sur un panel de la population... Modifier un algorithme apres l’avoir essayé ne garanti en rien la possibilité d’un algorithme intelligent il me semble. en encore moins sa justesse.

                                                  à propos des outils qui font ce qu’ils veulent.. Si on fait une intelligence artificielle pour répondre à une question noir/blanc quelqu’un d’intelligent aura souvent pour premiere intention gris comme réponce. Là est l’intelligence : ne vexer personne. Or cette réponce n’est pas proposee donc l’IA va répondre par quelquechose qui n’est pas encore envisagé, et donc faire quelchose qu’on ne lui a pas demander. Si on demande n’importe quoi à un algorithme... Quantique ou pas c’est une question de robustesse. Je serai curieux de voir comment on gere la robustesse avec l’utilisation de donnée probablement à 1 pour reprendre vos termes.

                                                  conclusion ! Algorithme de l’intelligence que je refute sinon celà ferait longtemps que je me l’appliquerai ET concept de la machine quantique tellement mal défendu que celà ressemble à une vaste supercherie. De plus mes faibles connaissances me permettent de relever des erreurs dans les domaines que je connais et qui n’augurent rien de bon pour les domaines que je ne connais pas.

                                                  hors sujet ... Bon la derniere partie est fumeuse.Ma réponse personnelle et qui n’engage que moi est la suivante. Je fais des enfants parce que sur le coup ça me fait plaisir et que j’ai reçu une éducation qui m’invite à procréer. Comme je sens venir une notion de récursivité, j’ajoute que j’inviterai de même mes enfants à procréer en les plaçant dans des conditions semblables aux miennes et j’aurai un taux de réussite proportionnel au taux d’hétérosexuel dans ses conditions, sans toutefois indiquer ma préférence pour la réussite de l’expérience aléatoire ou son échec, soyons politiquement correct !


                                                • nico 16 janvier 2006 14:19

                                                  Bonjour, un article récent posté aujourd’hui dans la liste IA d’arXiv.org : Artificial and Biological Intelligence (en anglais).

                                                  Je ne l’ai que survolé pour l’instant, mais ça me paraît très a propos avec ce billet et les commentaires.

                                                  This article considers evidence from physical and biological sciences to show machines are deficient compared to biological systems at incorporating intelligence. Machines fall short on two counts : firstly, unlike brains, machines do not self-organize in a recursive manner ; secondly, machines are based on classical logic, whereas Nature’s intelligence may depend on quantum mechanics.

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