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Commentaire de yaarg

sur L'intelligence artificielle, avec ou sans matérialisme


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yaarg (---.---.29.199) 28 décembre 2005 12:31

On en revient finalement à un vieux débat qui alimente depuis longtemps les chimères du roman fantastique : une machine pourrait-elle acquérir une âme ?

On nous en a tartiné des contes merveilleux comme Pinocchio... Et des films « émouvants » comme IA, i-robot, Toys story... Mais qu’y at-t-il derrière tout cela sinon le vieux fantasme d’identification de l’homme à un créateur. L’homme veut créer un être vivant et pensant avec des artifices. Il imagine un « dieu marionettiste » et lui aussi veut jouer au démiurge. N’est-ce pas une forme d’infantilisme ?

Dans le film « the bi-centenial man » on nous sert cette fable admirablement interprétée par Robin William : un robot devient « accidentellement » conscient. Si je devais faire la liste de tous les films (et romans) de SF qui reprennent ce thème du robot « accidentellement » devenu humain (thème cher à Isaac Asimov)... C’est plaisant, ça fait rêver, mais revenons sur terre : la science et la fiction sont antinomiques. On ne les a associées que pour créer un genre littéraire (Jules Verne) puis un genre cinématographique qui a beaucoup gagné avec les images de synthèse.

Je pense qu’un jour on saura faire des simulateurs de conscience capables de bluffer le premier venu, mais ce ne sera jamais la conscience humaine, puisque la conscience est une expérience subjective par laquelle l’homme se définit et qui définit l’homme et que définit l’homme.

L’homme est un ignorant, raison pour laquelle il cherche, animé par une insatiable curiosité. Cette curiosité fait partie de son intelligence et témoigne de son adaptabilité. Il est fasciné par sa propre nature et veut la comprendre. Mais dans quel but : pour la rendre meilleure ? Selon quels critères ?

On est en pleine psychanalyse : dites-moi quels sont vos rêves et je vous dirai quels sont vos traumatismes... Et sans doute que l’homme est traumatisé, puisqu’il parvient si difficilement à être satisfait : le nombre de techniques qu’il a inventé pour accroître son bien-être c’est pratiquement toutes les inventions de l’homme. reste alors à se demander quel traumatisme veut-il soigner, quelle névrose veut-il sublimer pour qu’il veuille fabriquer un ordinateur doué de conscience. Encore un thème de SF déjà vu et lu : les ordinateurs trouvent que l’humain est imparfait et décident de prendre le pouvoir et...

- scénario 1 : décident d’exterminer les hommes (bien sûr le héros de l’histoire va mettre fin au désastre - film Metropolis)

- scénario 2 : décident de réduire l’homme à l’esclavage pour le « rééduquer ».

Bien entendu l’homme n’est pas une machine, c’est ma conviction et ça n’appelle aucun débat car chacun se perçois lui-même selon son propre niveau de conscience.

Quant à dire « vous ne savez pas si d’autres formes d’existence ne sont pas douées de conscience » c’est un argument vide. Car le mot « conscience » est une affaire qui ne regarde que l’humain. Bien entendu il ne faut pas confondre intelligence et conscience.

Au chapitre des films-fantasmes j’oubliais 2001 Odysée de l’espace. Joli délire, beau film, mais complètement invraisemblable. Intéressant cependant de noter que -dans le film- la « conscience » de HAL, l’ordinateur fou, est considérée par les hommes comme une « panne »...

Alors, la conscience serait-elle une anomalie ?

Ma conclusion sur tout ça serait politiquement incorrecte (et religieusement incorrecte) aussi je n’en dirai pas plus. Je vous ai simplement indiqué une piste de réflexion qui pour moi a aboutit à une évidence : il n’y aura jamais une machine capable de conscience, car ce sera toujours une machine.


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