vide existentiel et consommation deux faces d’une meme monnaie ?
Voici une des reflexions que nous propose Tatiana, et je répond oui à 110%, car si il est question de course éffreinée dans notre société, cette course, n’est autre qu’une course vers l’anéantissement de l’homme et de notre civilisation ! Nous courrons donc, et nourrissons par la même notre chute !
N’est-ce pas une aberration inconcevable « à priori » ? Et pourtant j’ai aussi la sensation très nette que l’être est délaissé au profit de l’avoir. Et je tiens à préciser ici que pour moi il n’y a pas de confusion entre « être » et « avoir », et que des thermes comme « honneur », « dignité » par exemples sont pour moi des thermes qui sont d’abord liés à un sentiment de responsabilité envers soi-même et l’autre bien avant l’aspect de reconnaissance sociale !!!
Cependant , dans la confusion où nous sommes actuellement, je comprend que certains comme Sylvain se sentent en danger voire agressés par le simple fait que notre société puisse être questionnée. En effet si je m’identifie à ce que je possede et non à ce que je suis, si l’on attaque ma manière de consommer on attaque ma personne ;o)
Je pense que si les gens sont seuls, déshillusionnés, ne communiquent c’est qu’ils sentent peut-être au fond d’eux que la consommation , les consommations, ne suffisent pas à nourir l’essentiel.
Oui, cette société va à volo, et ce ne sont pas les outils technologiques qui sont ici remis en cause, ni le progres mais ce que nous en faisons « in fine » ; ils passent donc de l’état d’outil à un but en soi. Et dans le contexte actuel, où les sentiments font peur, où le fait même de parler à l’autre dans le métro ou dans la rue devient incongru (nous le vivons tous les jours n’est-ce pas ? ), nous remplacons les sentiments par des injections de somniferes et autres anésthésiants.
La question que je me pose c’est jusqu’où la société peut-elle aller à ce rythme là et comment l’arreter ?
il ne peut s’agir que d’une prise de conscience individuelle, et donc cela renvoie chacun face à son propre comportement dans son travail, au sein de sa famille , avec ses amis, et je pense que c’est pour cette raison que cette reflexion si limpide que nous a offert Tatiana dérange certains d’entre nous. Peut-être d’avantage encore en ces periodes de festivités où beaucoup de non dits dans les familles refont surface par exemple car on se retrouve tous ensemble.
Nous avons tous , je l’espere , goûté à la simplicité de moments rares et uniques dans une vie, ce que j’appelle pour ma part « l’essentiel » et qui ne sont ni quantifiables, ni mesurables, ni consommés mais que l’on a partagés, goutés, intensément, amoureusement, que ce soit un livre qui nous a éclairé de ses lumières, une soirée entre amis au coin du feu, ou un coup de foudre pour un tableau, la Callas chantant Norma....
à chacun ses souvenirs, mais ils sont de l’ordre de la grâce, de la beauté, de la poésie et je trouve pour ma part qu’aujourd’hui qu’ils sont trop souvent mis de côté. Ne les oublions pas...
De plus l’état catastrophique de notre société, de notre planète et les exclusions grandissantes me montrent tous les jours que sans la solidarité et la fraternité nous mourrons à nous même.
Elsa
« Il est grand temps de rallumer les étoiles » Guillaume Appolinaire