Oui. Il est clair, en effet, que cela mérite réflexion. Il y a certainement des choses tout à fait intéressantes dans la théorie mimétique de Girard au regard des questions liées à l’étiologie de la violence, qui est avant toute chose sociale. Que la capacité à la violence puisse connaître une certaine promotion dans une optique hyperconcurrentielle, cela ne saurait malheureusement surprendre. Jusqu’à quel point les personnes peuvent-elles demeurer fidèles à elles-mêmes sans se trouver saisies par la tourmente ? Combien de déformations de la personnalité peuvent bien alors se trouver liées aux exigences relatives au maintien du statut social et professionnel, avec les caractères que l’on connaît au niveau du management ? Cela irait sûrement mieux, aussi, si l’on cessait de diverses manières de « cognitiver » les gens façon jeu de massacre sans queue ni tête. Les alternatives ne manquent pourtant pas, et c’est à bien y regarder que l’on voit vivre dans le coeur des gens la préférence pour la solidarité, et pour de meilleures modalités de dialogue. Il est question de l’Eros, ni plus ni moins. De ce qui procède de la vie, et s’efforce de contrecarrer l’action de ce qui tend à l’altérer, voire, à la détruire. Plutôt une question de civilisation, en fait.
Cordialement.