La démocratie substitue au conflit violent direct entre adversaires qui se se considèrent comme des ennemis potentiellement mortels le dialogue et la représentation ; or toute représentation est par définition théatrale en cela qu’elle met en scène le conflit politique dans lequel chacun joue un rôle différent dans une même pièce réglée par des institutions qui maintiennent le conflit dans la défense d’un toujours possible et nécessaire consensus pacifique. La démocratie est donc par principe toujours ouverte au compromis entre des forces politiques adverses (voir le gouvernement allemand aujourd’hui). Ex : un président de la république est président non de sa majorité mais de la la totalité des citoyens ; mais il en est de même pour tout parti au gouvernement ou prétendant l’être ; ainsi Jospin a-t-il raison d’affirmer qu’un programme de gouvernement peut être plus social qu’un autre mais ne peut être socialiste, sans mettre en cause la démocratie elle-même en la transformant en dictature de la majorité sur la minorité. Dictature du reste paradoxale car promise par le jeu de l’alternance à périr tous les 4 ou 5 ans.
Ceux qui refusent que les acteurs de ce théatre soient des amis dans la vie privée tout en étant des adversaires dans le vie politique veulent sans le savoir revenir à une vie politique pré-démocratique où le conflit ne soit plus représenté sur la scène politique théatralisée, mais où la violence et le despotisme de la majorité l’emporte sur la paix et la liberté politique, conditions des libertés individuelle.
L’illusion politique