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Commentaire de Marcel Patoulatchi

sur Le Pen sera présent au second tour


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Marcel Patoulatchi (---.---.103.59) 22 juin 2006 11:30

Les soit-disant idée du FN soit des lieux communs qui ont été oublié par la génération de mai 1968. Dire qu’une construction civique ne vaut que si les citoyens font des efforts pour y contribuer c’est une banalité. Dieudonné l’a bien compris, lorsqu’il reprenait à son compte le slogan « la France au Français ».

Le FN n’a pas de programme réel, justes des lubies d’extremistes (formatter les enseignants et ethniciser les règles sociales). Son succès, c’est de reprendre des banalités qui ont été jugées indignes en mai 1968, au moment où l’on clamait « il est interdit d’interdire », parce que ces banalités n’étaient pas si idiotes que cela.

Je ne reproche rien aux acteurs de mai 1968. Eux ne savaient pas où cela nous menerait, et il faut le reconnaître le mérite d’avoir osé tenter autre chose.

Maintenant, concrètement, on a bien interdit d’interdire et on ne sait plus quoi faire quand on voit écrit sur les murs « nique la France » et que l’on constate que même les pompiers font l’objet d’agressions. Tout simplement parce qu’on a oublié que notre rôle d’adulte était de donner des repères sociaux stables et concret, aspect qu’on n’avait pas encore réalisé en mai 1968.

Le succès du FN ne repose que sur l’abandon de thématiques importantes. La sécurité, par exemple, croyez-vous qu’elle n’est devenue préoccupation que récemment ? Non. De longue date. Pourquoi le sujet était-il tabou ? Parce qu’on avait décrété que les agresseurs étaient forcéments des victimes d’une société injuste. Maintenant, si on regarde les choses en face, on devra admettre que les agresseurs font de nouvelles victimes, qu’ils ne créent aucune justice mais, a contrario, qu’ils créent de l’injustice. Là aussi, c’est une évidence de constater que lorsqu’il y a une infraction commise, il y a généralement une victime. Mais depuis 1968, trop obsédé par le rêve naïf d’une société idéale ou l’absence d’injustice signifierait l’absence de délinquance, il est devenu scandaleux de rappeler cette évidence et de se placer a priori du coté de la victime et non de l’agresseur. On a beau jeu après de se foutre de la gueule des types dans leur banlieue pourrie qui votent FN, mais seulement au premier tour d’ailleurs, parce qu’ils aimeraient que leur sort soit pris en considération.

Si la gauche n’a plus d’électorat populaire, c’est que trop de gens de gauche sont restés bloqués aux initiatives novatrices de mai 1968 et on cessé d’analyser le présent.

Quand vous dites que « Sarkozi est en train d’attiser les mauvais sentiments des citoyens ; Son jargon est en train de légitimer le vote Lepeniste », je pense que vous persistez à entretenir le malaise. Les « mauvais sentiments » reposent sur des problèmes très concrets. Si on ne règle pas ces problèmes, si on ne tente pas au moins de les régler, il est certain qu’on ouvre la porte à l’extrême-droite.


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