Si la consommation est un bien en tant qu’elle confère au sujet un liberté de choix et un plaisir lié à la valorisation de soi, seul son mauvais usage (excessif) peut devenir un mal.
Or ce mauvais usage procède non de la société mais du sujet lui-même incapable de maîtriser son désir d’être. Cette dépendance vis-à-vis de la consommation compulsive est une maladie en effet(addiction) et cette maladie ne procède pas de la consommation elle-même mais de la consumation du sujet piége par son propre désir maladif d’ objets symboliques transformés par son trouble en fétiches idolatrés dont il croit que sa vie dépend. Il s’agit d’une maladie individuelle dont les causes ne sont qu’indirectement sociales , car elles sont principalement liées à l’histoire individuelle du sujet. Cette maladie ne peut être traitée que par une approche psychologique et philosophique et non pas politique. Il s’agit d’apprendre la sagesse (« Rien de trop ! »), à savoir la connaissance de son désir authentique , condition du bonheur, à savoir se valoriser en devenant plus sage et maître de soi. Cela vaut pour tout désir : il faut apprendre à se raisonner dans l’expression de son désir d’être et d’agir et à ne pas croire que le mieux-vivre peut venir d’ailleurs que de soi-même. Encore moins de Dieu que des produits de consommation.
Dans une société libérale, il est d’autant plus indispensable d’éduquer et de s’éduquer à l’autonomie et cette éducation passe par le refus de croire aveuglement que le bonheur dépend principalement de l’extérieur ou de la politique, mais que celui-ci oblige à un travail de réflexion sur soi-même, dans son rapport aux objets, aux autres et à soi. Encore faut-il que l’exigence de justice sociale soit politiquement prise en compte, c’est à dire que la société soit plus libérale ensore qu’elle ne le prétend..
Plaisir et bonheur