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Commentaire de

sur « Remettre les Français au travail » : paresse de l'esprit, ivresse de la matraque (2/2)


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Ronny 2 avril 2007 12:00

@ auteur

Bon papier, qui tord le coup à pas mal d’idées reçues. Du genre, les chomeurs sont des feignasses qui ne veulent pas travailler, ou les français ne foutent rien... Tous ceux que je connaissenet ne rêvent que d’un travail stable. Or que leur propose-t-on ? Des petits jobs, contrats archi-précaires, salaires minables, et declassification assurée (emploi de plongeur pour un cadre en elctronique, etc.). Avec toujours cette culpabilisation : "quand on cherche du boulot on prend ce qui se trouve. Et bien, non, désolé, l’individu a une diginité, même si il n’y a rien de deshonnorant à faire la plonge.

Effectivement, nous avons l’une des meilleures productivités horaires au monde, la meilleure du G8 étendu ! Nous sommes la deuxième destination mondiale en termes d’investissements, à pondérer cependant en regard de leur nature (fonds de pension donc investissements fortment spéculatifs et non productifs). Reste que nombre de boîtes étrangères viennent chercher la qualité des savoir-faire, de l’ingénieur à l’ouvrier. Je me rappelle des cadres de Toyota, entreprise installée du côté de Valenciennes, qui disaient qu’ils n’avaient jamais vu un pays où les gens bossaient autant sur leur lieu de travail, lors des heures d’activité, mais qui s’étonnaient de voir les employés se barrer dès 17 heures au premier coup de klaxon debauchage. Et oui, y’a une vie à côté du travail.

Du coup, notre productivité annuelle, même si elle reste forte, n’est pas la meilleure. La question qui se pose derriere tout cela est « pourquoi travaille-t-on ? Certes pour gagner notre vie. Mais coment motiver les gens actuellement, avec des revenus du travail qui stagent, pour ne pas dire regressent. Les libéraux disent que le coût du travail est trop élevé. C’est globalement faux, il suffit de comparer les salaires dans différents pays de l’UE par exemple pour s’en rendre compte. La part nette du salarié est souvent plus faible en France que chez nos voisins, et si les charges sont élevées, le salaire »chargé" (net employé + charges salariale + patronale) est sensiblement le même, voire inférieur. Ainsi en moyenne Eurostat révèle que le cout moyen mensuel était en 2003 en France 5% inférieur au même coût en Allemagne, en Autriche et au Luxembourg, , 10% inférieur par rapport au RU, et 25% inférieur par rapport à la Suède. Ce qui est vrai, en revanche, c’est que nous sommes plus chers que la Roumanie, (3 fois) ou la Grèce (2 fois), et que le néolibéralisme mondialisé aimerait nous voir ajuster nos coût sur ceux de la Chine ou de l’Inde... Désolé, même pas en rêve !

De plus le monde du travail n’a pas profité des gains de productivité colossaux effectués. En France, par exemple, la part des salaires dans le revenu national, qui était de 69 % durant les années 70 est tombée à 59 % à la fin 90. Les gains de productivité ont de fait globalement été accaparés par la spéculation et par l’actionariat...

Actuellement, le mot c’est « travailler plus, pour gagner plus ». Mais le slogan ne dit pas qui va gagner plus. Je crains que ce ne soit pas le travailleur, comme dirait Arlette !


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