L’amour de la glose...lol
Bon, nous sommes sur la même longueur d’onde. Oui, le « Dieu travail » sert les intérêts des seuls dominants. Pour faire usage d’un stéréotype exécré : « Ce sont ceux qui en font le moins qui en parle le plus ». Dans cet ordre d’idées et en addenda à ce que je disais précédemment sur l’esthétique du branleur à col blanc. Il faut qu’il ait l’air sans cesse « over booked » qu’il dise j’ai trop de travail, ça lui donne de l’importance et relègue d’office celui qui n’en a pas au rencard.... Le pingouin bouge, il existe. A l’inverse : Immobile t’es mort. Ou quand la phénoménologie prête secours à l’ontologie... lol.
Il faudrait ou il serait « loisiblement vital »... de remettre au goût du jour quelques notions inverses de celles qui ont court actuellement, comme le silence, l’absence, le vide grâce à quoi, échapper à la saturation du plein et de la vitesse, en somme sauver le hasard !
Pour en revenir au travail. Avant d’être une valeur, le travail est une réalité plus ou moins mal vécue et son absence encore davantage. Mais au même titre que le dit Christophe Dejours, il permet à homme de construire son identité. Le tout est de savoir dans quelle condition et à quel prix !
L’escroquerie intellectuelle du « développement durable » rejoint la critique actuelle du travail. La surproduction et la pollution allant de paire. En ce sens, je suis un partisan résolu de la décroissance.
Comme je l’écris ailleurs, ce sont les média qui créent l’événement (dont on sait avec Baudrillard qu’il n’existe plus, sauf le 11 septembre, dont je partage sans équivoque le caractère éminemment esthétique). Ce qui est invisible n’existerait pas, selon les média qui eux savent ce qui est important. Ils créent en cela ou feintent de le croire, l’opinion publique, la façonne à l’image du capital, d’où invention continuelle de nouveaux héros, de nouvelles têtes à claques et révoltés de cours de récréation. La Révolte est toujours souterraine et jamais portée à la lumière, avant qu’elle ne se traduise en acte.
Les plus vulnérables dans le travail sont ceux-là même dont l’identité reste la plus difficile à s’affirmer au quotidien. Ce que j’appelle les « fashion victims », au sens large du terme. Les clones de leurs idoles de la mode ou des séries télé débilitantes qui s’affichent pathétiquement dans toutes les villes occidentales du monde. Par expérience, Londres, Paris, Madrid, Prague, Rome. Dans toutes les rues des villes même moyennes : même look agressif d’une jeunesse en perte de repère, dont le sens de la provocation n’a d’égale que la vacuité abyssale des idées et donc de l’affirmation d’une identité réelle en construction. C’est en somme la critique de la récupération médiatico-consumériste que vous pointez très justement dans votre commentaire (Nike, etc etc)
A ce propos, je recommande l’écoute délectable entre mille d’un exercice pourtant fort académique et disponible sur France Culture, à savoir la conférence inaugurale au Collège de France d’Antoine Compagnon sur le Pouvoir de la littérature, quel bol frais d’intelligence et de finesse ! Une oasis de pensée dans un océan de bêtise... ou comment le recours à la littérature par la lecture, l’échange et l’écriture concourre à construire et à affirmer sa personnalité justement. Cela à des années lumières des injonctions consuméristes et du culte de la vitesse et de la performance, de l’éthique du mépris. Parenthèse close.
A la multiplication incessante d’objets inutiles en guise de palliatif pour adulte de la peur de la mort (finalement tout le problème est là, avec la fin de toutes les idéologies, alors que la religion est morte et le religieux prend des voies sectaires...), on peut opposer « la finalité sans fin » de l’art selon Kant et qui peut s’étendre à toutes les manifestations originales de l’esprit. C’est ce qu’il faut opposer à ceux que j’appelle les « pragmatiques irrationnels » (très émotifs dès que la bourse flanche...), les mentors du « ça sert à rien l’art », ben justement, c’est ce qui fait toute sa force !
Il suffit d’opter pour une éthique de l’oisiveté saine, le contraire de la fai-néantise, pour jouir de l’instant, au risque de la marginalité. Je ne cache aucunement être un partisan résolu de cette forme d’oisiveté. Fidèle en cela à une vision très pragmatique au bons sens du terme justement, du rapport de l’individu à la société en temps de crise, héritée de Sénèque... Quand la société est pourrie, chaque individu doit en tirer partie à son avantage au maximum, en faisant jouer la solidarité autant que possible. Afin de faire craqueler cette société sous la chape de plomb de son système absurde.
La lecture, la conversation au sens noble, mais qu’établie toute l’aristocratie ouverte et multiculturelle des curieux, sans discrimination aucune permettent, par la stratégie de l’esquive déjà proposée par Baudrillard de se tenir loin de ces injonctions, de la tyrannie de la standardisation de masse par la pub et les média dominants.
02/04 16:40 - raskolnikov
L’amour de la glose...lol Bon, nous sommes sur la même longueur d’onde. Oui, le « (...)
02/04 15:18 - Arnaud Villanova
Cécile, vos remerciements sont les bienvenus. J’adhère à votre propos et (...)
02/04 14:51 - Arnaud Villanova
JL, je vous remercie pour votre commentaire. Je ne peux m’empêcher d’ajouter que (...)
02/04 14:33 - Arnaud Villanova
Raskolnikov, merci d’avoir pris la peine d’exprimer autant d’idées dans (...)
02/04 13:47 - cecile
02/04 11:43 - raskolnikov
Tout à fait, l’inégalité de fait est remplacée par l’idée d’une égalité de (...)
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