Depuis le retrait d’Alain Madelin de la vie politique, les défenseurs du libéralisme, généralement qualifiés immédiatement d’ultra-libéraux par la gauche, se multiplient. Ils s’empressent de dénoncer les actions de Nicolas Sarkozy ou certains de ses discours, qui, selon eux, ne sont pas conformes aux canons du libéralisme : son interventionnisme auprès d’Alstom ou d’EADS, le droit opposable au logement, etc. Et les ex-libéraux d’apporter leur soutien qui à Jean-Marie Le Pen, d’autres de rallier François Bayrou, d’autres enfin de soutenir Nicolas Sarkozy mais seulement du bout des lèvres.
Pourtant, tous ou presque tous disent s’inspirer du modèle américain ou des réformes qui ont remis sur les rails de la croissance et du développement des pays comme le Canada, la Nouvelle-Zélande ou l’Australie.
Mais ce qui a réussi dans le monde et particulièrement outre-atlantique, ce n’est pas le libéralisme, c’est le conservatisme, un mélange d’idées prises chez Bastiat, Hayek, et, plus proche, Friedmann, mais s’appuyant sur un réalisme et écartant tout dogmatisme. Comme l’a expliqué un humoriste, la première ambition d’un conservateur est de conserver. Conserver quoi ? D’abord soi-même, son existence, sa liberté et son avenir. Et cela n’a jamais exclu l’intervention de l’Etat lorsque celle-ci était justifiée.
Mais ne l’autorise certainement pas lorsque l’appel à la régulation par l’Etat n’est autre qu’une excuse pour certains d’étendre leurs pouvoirs et leurs privilèges.
Ce qui est remarquable dans le discours de Nicolas Sarkozy, c’est qu’aucun principe n’est poussé à l’extrême et que toute réflexion est toujours tempérée par un réalisme tiré de l’expérience. Ce qui déboussole parfois les puristes.
Notre pays a trop souffert de définir ses politiques avec des concepts creux inventés par des manipulateurs de la pensée publique, les 35 heures, la redistribution entre riches et pauvres censée justifier le poids écrasant des charges, alors que s’il y a redistribution, elle se fait seulement en faveur de quelques classes de privilégiés, etc.
Il serait temps que nous commencions à ancrer nos décisions sur la réalité, sur un diagnostic des faits appuyé d’études approfondies et non sur des chimères ou des dogmes.