Le prélèvement à la source ? Quelle merveille ! C’est un peu le Navigo des impôts, le Bercy sans souci.
Il y avait déjà le prélèvement automatique. Pierre Bilger n’en revient toujours pas de sa belle invention : une petite signature et 10 fois par an, Thierry Breton prélève sa petite dîme... Je récapitule... le prélèvement EDF, le crédit conso du canapé, le téléphone portable, l’assurance, l’internet, le prêt de la voiture, ma cotiz carte bleue, mes agios... ET mes impôts !
Mais le prélèvement à la source, c’est la perfection du concept : je n’ai même pas le temps de toucher le fruit de mon (dur) labeur que... hop... Thierry est déjà passé.
Quelques grincheux pourraient s’en offusquer... mais nous y sommes pourtant tout à fait habitués : la TVA est de loin le premier impôt puisqu’il représente 45,5% des impôts perçus par l’Etat quand l’impôt sur le revenu représente 20,3% et l’impôt sur la fortune moins d’1,4% (chiffres 2004). Et qui s’en plaint ? Un bistrotier de temps en temps, quand l’air de la campagne souffle dans nos villes ?
Et les cotisations sociales : même chose... elles sont sur ma feuille de paie quelque part... peu importe en fait ! La seule chose qui compte vraiment, c’est le chiffre en bas. Avec le prélèvement à la source, je pourrai constater d’un seul coup d’oeil ma véritable capacité à consommer ; mon argent de poche en somme.
Exit le souci de ma contribution au bien public ; je ne vote plus d’ailleurs. Je consomme.
"En réalité ce n’est pas tant l’histoire qui se réveille, que les démocraties qui se sont assoupies. L’histoire n’a pas suspendu son cours dans les années 1990 ; elle ne l’a même pas ralenti, comme le montrent la première guerre du Glofe ou les conflits du Proche-Orient, des Balkans ou de Tchétchénie, les tragédies rwandaise ou algérienne. De même, la politique n’a rien retranché de sa puissance, de son emprise et de sa force d’entraînement, comme le montre l’ascension foudroyante du fondamentalisme islamique.
Ce sont les citoyens des nations libres qui ont perdu foi dans leur capacité à agir sur le monde et à le transformer. Ce sont leurs dirigeants, incapables de se hisser au niveau des enjeux qu’ils avaient le devoir de relever, qui ont cédé au lâche soulagement de leurs électeurs, plus prompts à se répartir les dividendes de la paix et de la croissance, fussent-ils versés en fausse monaie, que préoccupés de travailler aux fondations d’un ordre international stable et d’un développement soutenable."
Prélèvement à la source. De la démocratie ? Jusqu’ici, tout va bien.