Zaber, vous dites ceci : « Pourtant la ralité existe : c’est ce que nous percevons du réel... Ou sinon que pourrions nous opposer à l’illusion.. ? »
Expérimentalement, à travers notre relation quotidienne aux lieux, aux objets, à tous les éléments porteurs de sens, nous nous faisons une idée du réel ou de la réalité.
A un niveau plus fondamental, philosophique mais aussi physiologique, notre relation au réel passe par le filtre de nos sens. Si je passe ma main sur mon bureau, je sens qu’il est lisse. Et pourtant ! Qu’on apporte un microscope et l’on verra toutes ces pointes et ces arêtes formées par les molécules.
A un niveau cognitif, au début de nos vies, nous avons appris à conceptualiser et à regrouper les éléments perçus de la façon la plus cohérente possible. Sans cela, la perception de l’environnement serait vaine. Ainsi la conceptualisation est un filtre important de notre perception. Faites donc l’expérience suivante : pensez à une table ! Videz-la de son concept de table. Que reste-t-il ? Du bois, dans une forme que l’on percoit mais pour laquelle on n’a plus de concept. Videz ceci du concept de bois. Que reste-t-il ? De la matière et une forme. Videz ceci des concepts de matière et de forme. Que reste-t-il ? La même sensation que lorsque vous ouvrez les yeux dans un lieu plongé dans l’obscurité totale.
Ce que je montre ainsi est que nous vivons toujours la caverne de Platon et que nous contemplons toujours des ombres qui dansent. Le réel nous est inaccessible. Que pouvons nous opposer à l’illusion ? Je vous proposerai 2 réponses. Soit d’autres illusions (et j’admets que cette réponse est décevante) soit la cohérence de nos illusions d’abord entre elles mais aussi avec les illusions dont témoignent les individus qui nous entourent. C’est cela qui va nous permettre de cerner, de percevoir, de définir le réel.