La question n’est pas là... Bien sûr que les variations induites par l’homme ne sont ni les premières, ni les dernières. En fait, l’homme est actuellement l’auteur de la plus grosse extinction de masse depuis celle des dinosaures, et au rythme actuel, en quelques siècles, cette extinction sera très vraisemblablement au moins comparable à celle de l’extinction permo-triassique (90 % des espèces rayées de la carte). Bien sûr, le monde vivant s’en remet, de ces extinctions, qui sont des cycles naturels, et même, à échéance de quelques millions ou dizaines de millions d’années, la biodiversité finit par être supérieure à ce qu’elle était.
Seulement, il y a deux petits problèmes : 1/ L’évolution repart de plus belle, parce qu’après une grosse catastrophe (ou au moins, un gros bouleversement), tout rentre dans l’ordre et la stabilité revient. Là, dans notre cas, la stabilité, tout rentre dans l’ordre équivaut probablement à : disparition de l’espèce humaine. Je n’y tiens pas particulièrement, et je suis sûr que la plupart d’entre vous non plus. 2/ Même si l’homme arrive à stabiliser son environnement (soyons optimiste contre toute raison : stabilisation de la population mondiale, préservation d’espaces naturels en quantités suffisantes), avez-vous envie d’attendre 1 à 5 millions d’années que la biodiversité revienne ?
Mieux vaut ne pas compter là-dessus, et chercher simplement à préserver le maximum tant qu’il est encore temps, voilà tout. Il ne s’agit pas seulement de s’apitoyer sur ces pauvres bestioles qui disparaissent, il s’agit, égoïstement, d’avoir envie de garder un monde riche et varié, et pas la planète Trantor d’Asimov.