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Commentaire de Tristan Valmour

sur Ce que cache le soi-disant racisme antiblanc...


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Tristan Valmour 3 avril 2007 21:36

@ Nisco

Il faut qu’il n’y ait aucune ambiguïté quant à mon intervention. Je ne fais réellement aucune différence entre un blanc, un noir, un arabe, qu’il soit athée, agnostique, musulman, chrétien, etc. Ce qui m’importe c’est la personne humaine. Je condamne fermement le racisme, la xénophobie et toute forme de discrimination car c’est une négation de l’individu, une négation de l’humanité. Mieux encore, je suis pour la différence car c’est source de richesse. Sinon, je maintiens que les horreurs ne sont pas pires quand ils sont extra-ethniques. La religion interdisait aux chrétiens de prendre d’autres chrétiens pour esclaves. Donc, des Français ne pouvaient prendre des Allemands pour esclaves. En revanche, comme l’a souligné 30.50.71, l’esclavage pratiqué par les romains ne s’embarrassait pas de la couleur de peau de l’esclave. Même traitement pour tous. Mais si vous parlez du traitement fait par le peuple vainqueur au peuple vaincu, demandez aux espagnols ce qu’ils pensent des troupes impériales. Petite précision sur l’Inquisition, au passage. L’Inquisition fut si atroce parce que les Rois de France et d’Espagne ont demandé à l’Eglise d’aller au-delà de ce qu’elle voulait initialement faire. Avant d’être religieux, le problème était politique. On a beaucoup « chargé » l’Eglise, jusqu’à déformer la réalité. C’est le fruit de la Révolution.

L’esclavage pratiqué par les noirs contre d’autres noirs était terrible. S’il fallait retenir un seul exemple, ce serait celui de chaka Zulu. Mais il y en a d’autres. Beaucoup d’autres.

Le problème avec l’histoire de l’Afrique, c’est que les sources sont très rares. Outre les sources archéologiques, les documents écrits sont privilégiés par les historiens. Or, les documents écrits d’origine africaine sont assez récents. En réalité, on a découvert d’anciennes écritures sur les troncs d’arbres, et on est obligé de reculer la date de la découverte de l’écriture par les africains. Mais ça ne résout pas le problème parce qu’on ne va pas déraciner tous les arbres. En plus, l’histoire de l’Afrique est délaissée par les historiens. Maints africains eurent une civilisation brillante et très développée, mais éphémère parce qu’épris de liberté, ils ne pouvaient concevoir un pouvoir politique centralisé. C’est ce qui a favorisé la colonisation de l’Afrique par les Ottomans, puis par les Européens. Mais cette colonisation fut politique, et au fond, les africains ont toujours été indépendants. Parce qu’ils sont infiniment plus malins et subtils qu’on le croit par chez nous. Le pouvoir politique organisé ne dépassait donc guère la réunion de quelques tribus. C’est même le cas aujourd’hui au Cameroun, avec le Roi du Cameroun qui conserve un pouvoir dans le Nord (le Cameroun est pourtant une République). M’bokolo, un éminent historien, prof à Sce-Po Paris, ne met nullement en doute la validité de l’Histoire de l’Afrique vue par les occidentaux, sauf certains points, comme tout historien, parce que l’histoire se révise à la lecture de nouvelles sources. Mais ce serait une injure de le qualifier de noir. Il est historien avant tout. Sa couleur, il s’en fout. Et moi aussi.

Maintenant, je ne suis pas certain que jouer de la culpabilité et de l’accusation soit une bonne stratégie pour trouver la concorde ; au contraire, cela ne peut qu’éveiller les antagonismes et pousser les indécis dans les bras de l’extrémisme. Car à toute force correspond une force contraire. Je demeure persuadé qu’il vaut mieux chercher à comprendre la souffrance, puis à énoncer des solutions, en les pondérant par de la Realpolitik parce que l’angélisme peut aussi avoir des conséquences catastrophiques.

L’auteur a exprimé son vécu et ses réflexions avec sincérité et honnêteté. C’est son droit, mais je crois que son message aurait eu une portée plus grande en parlant de son amour pour l’Afrique et les africains. En outre, il ne parle que des grandes villes africaines. J’ai aussi vécu en brousse, et il y a un fossé entre les africains urbains et les africains ruraux. Fossé que l’on trouve dans tous les pays.

Si Agoravox m’en donne l’occasion, je parlerai de mon amour pour l’Afrique, sans parler de haine pour les blancs. Parce que l’un et l’autre ne sont pas incompatibles.


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