Puisque cette analyse péremptoire s’appuie essentiellement sur les sondages, il convient de s’attacher aux chiffres, avec une certaine circonspection :
* le chiffre de 25% évoqué dans l’article n’est jamais apparu dans aucune publication.
* le chiffre de 24% n’est apparu qu’une fois (Bayrou-24, Royal-25, Sarkozy-26) chez CSA-TMO qui s’est alors fait rappeler à l’ordre sur des problèmes méthodologiques. On peut considérer cette mesure comme une aberration statistique en considérant l’évolution de Bayrou à cette époque chez ce sondeur : 17- 17 - 24 - 21 - 21. Une aberration qui fait vendre un « Bayrou : +7 ! » puis un « Bayrou : -3 ! » : tout bénéfice donc... au moins d’un point de vue éditorial.
Il n’en demeure pas moins un fléchissement d’une position 21-23 à 18-20, je vous l’accorde.
Mais il peut encore se passer beaucoup de choses : un débat (enfin !)... une enquête journalistique sur les très opportuns désordres de la Gare du Nord... une personnalité de la stature d’un Rocard qui ferait un coming-out tardif... sans compter la glorieuse incertitude de l’isoloir...
Et puis, surtout, en quoi ce fléchissement disqualifierait-il le projet, l’ambition de sortir de l’affrontement stérile (et confortable pour eux) des deux partis en place et de proposer l’apaisement pour qu’une identité commune se reconstruise (car elle ne relève pas du décret, ni du drapeau) ?
Parce que « seule la victoire est belle », peut-être ? Si tel est votre propos, dans la mesure où une victoire de Ségolène Royal est très compromise, il vaudrait mieux songer à voter Bayrou dès le premier tour !