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Commentaire de Azterix

sur Les fondations de l'Occident se fissurent, le Toit du monde s'écroule...


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Azterix (---.---.127.131) 4 avril 2007 15:52

Ouf ! Que de vacarme. Une autre belle occasion de perdue pour échanger sur l’importante question de la survie d’un peuple unique. Un peuple qui disparaît, une culture qui meurt, c’est l’humanité entière qui s’appauvrit.

Pendant ce temps, ici, on se lance des injures à la figure en disant n’importe quoi. En prêtant à l’autre toutes sortes d’intentions dans le seul but de défendre son point de vue. En déformant les propos de l’autre pour avoir raison. C’est souvent ce qui arrive lorsque l’on prend parti et que l’on défend une cause en s’appuyant sur des demi-vérités, des émotions, des impressions, sur ce que peut chuchotter un guide de trekking dont on ignore probablement tout.

Reprendre une information aussi grosse que la mort de 7 Tibétains près du Cho Oyu sans prendre la peine de contexter cette nouvelle, sans citer des sources crédibles, sans démontrer comment l’on a cherché à valider l’info, sans même évoquer la moindre réserve sur sa véracité soulève chez moi un questionnement. Et que penser de l’affirmation des Sherpas qui dénoncent des Tibétains ? Vrai ou faux ? Aucun moyen de le savoir. Et si je me mettais à répéter ces informations à qui mieux mieux dans mon entourage et sur la toile sans même la vérifier ? Ne pourrait-elle pas devenir une « vérité » que plusieurs pourraient utiliser pour appuyer leur opinion, leur engagement, leur cause. La désinformation est insidieuse et dangereuse. Dans cette discussion, même si le but est fort louable, les FAITS manquent affreusement. Pas surprenant alors que la discussion dégénère et n’éclaire personne finalement.

Récit de voyage ! Occasion de réfléchir ! Occasion de prendre parti ! D’accord. Mais la différence est grande entre le récit et les réflexions que suscite le voyage d’une part, et le reportage engagé fondé sur un mélange d’impressions, d’émotions, de faits chuchottés non avérés, de pseudo-vérités prises pour acquises d’autre part. Car, il me semble que c’est plutôt de cela qu’il s’agit ici, malgré la prétention insistante de l’auteur pour son récit de voyage. Lorsque le voyageur prend fait et cause pubiquement sur une question aussi complexe que celle du Tibet sur de telles bases, il prend le risque de se faire opposer des opinions basées sur des vécus différents mais tout aussi importants et sentis, et qui se veulent tout aussi légitimes .

Récit de voyage et journalisme d’enquête ne doivent pas être confondus. On ne s’improvise pas journaliste du jour au lendement. Voir du pays et réfléchir ne suffisent pas. Je n’ai rien contre l’opinion personnelle et l’engagement bien au contraire. Je regrette simplement que l’engagement public, le plaidoyer de l’initiateur de cette discussion ne repose pas suffisamment sur une cueillette rigoureuse de faits, tant dans des ouvrages sérieux sur cette délicate question du Tibet, que sur le terrain. Les faits peuvent enrichir un débat en appelant d’autres faits. Ils aident à éclairer l’opinion en lui procurant une assise plus solide. Enfin, la discussion basée sur des faits aident à garder la tête froide.

Avec un titre aussi « ronflant » convenons-en, on a sans doute voulu ébranler les colonnes du temple. Mais l’onde de choc souhaitée s’est révélée une bien petite secousse plutôt improductive teintée par un trop plein d’émotion, de frustrations et d’injures... et trop peu de faits avérés. Rien là pour éclairer sérieusement l’opinion et pour faire véritablement avancer la cause du tibet. N’aurait-on pas attisé un feu de paille.

Azterix


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